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Hippisme - Courses à huis clos : «Une question de vie ou de mort»

10 avril 2020, 17:50

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Hippisme - Courses à huis clos : «Une question de vie ou de mort»

L’industrie hippique est plus que jamais en péril. Avec le spectre d’un confinement étendu et un plan de déconfinement encore incertain, une reprise à huis clos est envisagée par le Mauritius Turf Club (MTC). «Une question de vie ou de mort», prévient-on parmi les officiels du club. «Notre industrie fait face au dépôt de bilan», fait ressortir d’emblée un administrateur du club. «Pourquoi ne pas démarrer la saison à huis clos ?», évoque-t-il. Cela, «même si les finances seront tout justes faute de sponsors, de vente de tickets et de rentes des commerçants sur l’hippodrome».

Le président du MTC, Kamal Taposeea, estime que l’éventualité d’une reprise à huis clos sera «un lancement en douceur» en attendant un plan de correction adéquat pour le secteur des courses. «On pense à un tremplin dans l’éventualité d’une reprise normale. De quoi mettre les entraîneurs, les jockeys, les employés du club et bien sûr les athlètes que sont les chevaux dans le bain. Il nous faut être prêt quand la tempête sera passée.»

L’événement à huis clos évoque bien entendu des stakesmoney réduits et le strict contrôle du personnel sur l’hippodrome. «Les commissaires de courses seront appelés à recevoir les jockeys dans des loges plus spacieuses. Tout sera fait pour assurer la sécurité des uns et des autres sur l’hippodrome face au Covid-19, ainsi que d’autres dangers liés au métier», confie-t-on au niveau des administrateurs.

Le MTC juge que la diffusion des courses hippiques pourrait aider à «attirer plus de personnes devant leur téléviseur avant de diffuser des messages visant à sensibiliser ou à éduquer».

Aucune demande officielle

La Gambling Regulatory Authority (GRA) avance qu’elle n’a reçu aucune demande officielle du MTC. Si celle-ci devait se faire, l’Acting Chairman de la GRA, Om Kumar Dabidin, réunira le board de l’instance régulatrice des jeux. S’il dit comprendre le «désarroi du club», M. Dabidin explique que d’autres priorités sont à l’agenda. «Le Covid-19 tue ! On parle d’une situation sans précédent qui requiert toute l’attention du gouvernement», a t-il assené.

Les lobbies de l’industrie des courses disent comprendre que le Covid-19 puisse en effet mobiliser toutes les ressources, ainsi que l’attention du gouvernement mais souhaite nuancer que l’économie mauricienne, aussi fébrile qu’elle puisse être en ce moment, pourrait tirer profit des «Rs 800 M que rapporte l’industrie chaque année en guise de levier de relance».

«Le MTC a besoin du gouvernement pour démarrer ses activités», insiste un officiel du club. Même si le club est parvenu jusqu’ici à payer ses 352 employés grâce au Wage Assistance Scheme, «ladite reprise intérimaire ne pourra être soutenue sans la main tendue de nos décideurs», prévient M. Taposeea.

Une question subsiste: les bookmakers représentent 80% du chiffre d’affaires de l’industrie. Or, comment composer sans eux, tout en évitant les attroupements devant d’autres prestataires de paris, dont les remote betting shops ?