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PNQ: les sources de financement du plan de soutien expliquées

Renganaden Padayachy, le ministre des Finances, a tenu à rassurer que Maurice n’aura pas recours à l’aide étrangère. Cela, en ce qui concerne le plan de soutien. Mais le leader de l’opposition a lui insisté sur l’augmentation de la dette publique...

La Private Notice Question (PNQ) d’Arvin Boolell, leader de l’opposition, hier, s’articulait autour du coût de l’application du plan de soutien annoncé par le gouvernement (GM) vendredi dernier et dont le principal objectif vise à soutenir les entreprises affectées par les effets du Covid-19. Dans sa réponse, le ministre des Finances a indiqué que le plan sera entièrement financé par de l’argent que possède le pays. Les souscripteurs au financement de cette initiaive, a souligné Renganaden Pa-dayachy, sont notamment le GM et les institutions publiques, parmi lesquelles il y a la Banque de Maurice (BoM) ou encore la State Investment Corporation (SIC).

La seule source d’argent directe provient du Consolidated Fund, le porte-monnaie de l’État, qui devrait permettre le déploiement de Rs 1 milliard. Les fonds qui seront décaissés par les autres instances proviennent de l’émission de produits financiers, à l’instar de Savings Bonds pour la BoM. «Les Savings Bonds, a indiqué le Grand argentier, auront une maturité de deux ans et seront émis jusqu’à ce que le montant de Rs 5 milliards soit entièrement atteint».

En ce qui concerne la SIC qui prévoit de créer un Equity Participation Scheme, l’argent que cette institution compte mobiliser proviendra de l’émission de Redeemable Preference Shares, qui sont des actions privilégiées rachetables. C’est ainsi que la SIC espère recueillir Rs 2,7 milliards pour investir dans des sociétés en difficulté, avec à la clé, une participation à son capital. De ces Rs 2,7 milliards, Rs 2,3 milliards seront allouées à l’Equity Participation Scheme et Rs 400 millions au Investment Support Programme.

Pour le leader de l’opposition, seul le GM injectera de l’argent lui appartenant en vue de financer le plan de soutien. Pour les autres souscripteurs, «il s’agit d’endettement», a martelé Arvin Boolell. 

À cela, le ministre des Finances a expliqué que la stratégie du GM consiste à trouver des sources de financement à Maurice et n’a aucune intention de compter sur l’aide étrangère. «Rs 9 milliards sont destinées aux besoins des entreprises au niveau de la production de biens et de la prestation de service. La demande a coûté Rs 8,5 milliards, dépense occasionnée, entre autres, par l’augmentation des pensions, le paiement partiel des recommandations du Pay Research Bureau ou encore la mise en place d’un projet de salaire minimum. Nous voulons une reprise qui favorise un rebond immédiat après la crise», a-t-il fait valoir. Il a indiqué plus tard que les mesures, c’est aussi pour préparer la reprise.

Mais pour Arvin Boolell, l’intervention du GM n’a fait qu’aggraver le niveau de la dette publique. En réponse, Renganaden Padayachy a argué que la tendance mondiale est de suspendre toutes les limites imposées par rapport au déficit budgétaire ou la dette publique. Il a soutenu que cette posture résulte du fait qu’aucun GM ne peut se vanter d’avoir une visibilité de ce que lui réserve l’avenir et d’être en mesure de prévoir mesurer avec certitude l’impact que le phénomène du coronavirus aura sur les activités économiques.

En ce qui concerne le projet de levée de fonds par la SIC, le ministre a expliqué que des demandes ont afflué mais que priorité pour l’achat du produit financier proposé sera donnée aux investisseurs locaux.

L’arrivée des étrangers à agalega inquiète

Les Indiens qui arriveront à Agalega cette semaine ont-ils été contrôlés à Maurice par le ministère de la Santé? Quid des voyageurs des trois cargos qui ont séjourné dans les eaux italiennes? Ont-ils été examinés? Ce sont là autant de questions que se posent les habitants d’Agalega, qui ont peur que ces étrangers leur transmettre le Covid-19. «Surtout que l’île est dépourvue d’un centre de santé adéquat...»

En effet, il nous revient qu’un nouvel contingent de travailleurs indiens devrait mettre le cap sur l’île ce mardi, afin de prêter main-forte à leurs confrères dans la construction d’une jetée et de l’agrandissement de la piste d’atterrissage. En outre, les Agaléens confient que des étrangers, venant de l’Italie, notamment, auraient aussi débarqué sur l’île depuis quelque temps. Du côté du ministère de la Santé, l’on se veut rassurant. Les Indiens, qui sont passés par la case Maurice avant de se rendre à Agalega, ont tous effectué des tests, fait-on ressortir.

Nando Bodha : «maurice prêt à rapatrier les étudiants mauriciens basés en europe»

Une bonne partie de l’intervention de Nando Bodha, le ministre des Affaires étrangères, était consacrée au Covid-19. Après la fermeture des institutions scolaires et des universités dans plusieurs pays européens, le ministre a fait comprendre que le GM est en mesure de faire rentrer au pays des Mauriciens qui sont à l’étranger, mais ils devront respecter le protocole mis en place. Nando Bodha a aussi demandé à la population de ne pas propager des «fake news» qui risquent de créer une psychose. «C’est une urgence nationale. Il faut une solidarité nationale avec beaucoup de discipline et il faut respecter une certaine hygiène. La solidarité veut dire qu’il ne faut pas créer une psychose. Le but est de n’avoir aucun cas chez nous», a déclaré le ministre. Il a dit craindre que la psychose crée une pression inutile sur le système de santé local, comme c’est le cas actuellement dans plusieurs pays. Par ailleurs, lors de son intervention, le ministre a également parlé des relations économiques avec l’Afrique et du secteur financier mauricien. Nando Bodha en a aussi profité pour parler de la réforme électorale et l’emprunt qu’il a contracté pour financer sa campagne et l’entretien des «bases».

Xavier-Luc Duval «pas du tout content» des mesures du GM

«Le GM a pris les mauvaises décisions en ce qui concerne le Covid-19.» C’est le premier constat dressé par le leader du PMSD, lors de son intervention dans les débats sur le discours-programme. Xavier-Luc Duval avance qu’il n’est «pas du tout content» des mesures prises par le gouvernement pour empêcher que la pandémie n’atteigne notre territoire. «Je n’ai jamais vu autant de contradictions dans ma vie.» Le député bleu a indiqué qu’avec le Covid-19, les mesures du discours-programme sont devenues caduques. «Séenn program bous trou ek san vi», a-t-il renchéri, tout en affirmant que le programme gouvernemental est «trop dans la généralité» et que les «vrais problèmes de l’économie n’y sont pas traités». Le leader du PMSD n’a pas manqué de lancer des piques au ministre Joe Les Jongard, citant au passage les difficultés dans le secteur du tourisme. «Je lui souhaite bonne chance car il est encore nouveau dans le domaine.» Il lui a rappelé que l’activité des croisières est devenue une réalité «grâce à lui», à l’époque où il était le ministre du Tourisme.