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Coronavirus: la France quasiment à l’arrêt face à un virus «inconnu»

14 mars 2020, 16:08

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Coronavirus: la France quasiment à l’arrêt face à un virus «inconnu»

Travail, éducation, culture, transports, sport: la France est quasiment à l’arrêt en raison de l’accélération de l’épidémie de coronavirus qui est «à son début» et dont il est encore impossible de prévoir l’ampleur, selon les autorités.

Le dernier bilan communiqué vendredi soir par le ministre de la Santé Olivier Véran a révélé près de 800 nouvelles contaminations et 18 décès supplémentaires en 24 heures, illustrant l’accélération tant redoutée par les autorités.

«Nous sommes au début d’une épidémie d’un virus inconnu», a observé le ministre. «Elle progresse, c’était attendu. Il est encore temps de modifier strictement et scrupuleusement nos comportements afin de nous protéger individuellement et collectivement», a-t-il recommandé.

Le ministre a admis son incapacité à pronostiquer la progression de l’épidémie. «Je ne peux absolument pas vous affirmer les yeux dans les yeux aujourd’hui que je sais exactement quelle sera l’ampleur de l’épidémie», a reconnu vendredi sur Europe 1 Oliver Véran.

Il a cependant assuré que «toutes les mesures adaptées» ont été prises pou tenter d’enrayer la propagation du coronavirus.

Dans la journée, le Premier ministre a annoncé une «limite aux rassemblements de 100» personnes, contre 1.000 précédemment: «l’idée, c’est de faire en sorte que nous puissions ralentir la circulation du virus», a expliqué Edouard Philippe sur TF1.

«Cent personnes, ça veut dire évidemment des conséquences importantes pour les théâtres, pour les cinémas», a reconnu le chef du gouvernement, alors que l’OMS estime désormais que l’Europe est à l'«épicentre» de la pandémie.

Les réponses des musées ne se sont pas fait attendre. Ils ont annoncé les uns après les autres leur décision de fermer les portes aux visiteurs: le Louvre, le château de Versailles, le Musée du Quai Branly, l’Institut du monde arabe, le Palais de Tokyo, le Musée d’Orsay, la Tour Eiffel, Citeco, la Bibliothèque nationale de France, le Musée de l’homme, les Galeries du Jardin des plantes, le Mucem à Marseille, le Musée des Confluences et Lugdunum à Lyon, la Futuroscope de Poitiers, le Centre-Pompidou-Metz, le Musée d’art moderne LAM de Villeneuve d’Ascq, la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, etc.

Offre réduite de transport

La RATP et la SNCF s’attendent à une «offre réduite» de transport la semaine prochaine car certains de leurs personnels ne pourront pas travailler, notamment pour rester chez eux garder leurs enfants.

Les crèches ferment en effet mais le ministre de la Santé a annoncé vendredi une dérogation pour les structures accueillant moins de dix enfants et pour les assistantes maternelles «qui le peuvent». Ces structures et ces nounous pourront continuer de recevoir les petits afin d’alléger le cauchemar logistique des parents.

Par ailleurs, les enfants de «personnels soignants essentiels» seront accueillis à partir de lundi par des enseignants dans les écoles --qui resteront fermées jusqu’aux prochaines vacances scolaires au moins, qui débutent le 4 avril en Ile-de-France, a indiqué le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.

Les parents d’enfants de moins de 16 ans qui ne peuvent pas recourir au télétravail «ont droit automatiquement» à un arrêt maladie, sur demande de l’employeur, a indiqué sur Franceinfo la ministre du Travail Muriel Pénicaud: l’Etat prendra en charge «intégralement» le chômage partiel demandé par les entreprises pénalisées.

A travers la France, les unes après les autres, les salles de spectacles ferment leurs portes. Les annulations de festivals se multiplient et les sorties cinéma sont reportées sine die. Disneyland Paris est fermé jusqu’à fin mars.

La Ligue de football professionnel (LFP) a acté vendredi la suspension immédiate et «jusqu’à nouvel ordre» de la Ligue 1 et de la Ligue 2.

Athlétisme, judo, gym et triathlon français ont aussi suspendu compétitions et rassemblements

Si les mesures annoncées jeudi par Emmanuel Macron face à la «plus grave crise sanitaire depuis un siècle» marquent un tournant dans la gestion de la crise, les municipales, dont le premier tour a lieu dimanche, sont maintenues.

Edouard Philippe a exprimé «la conviction» qu’il est possible d'«organiser dans de bonnes conditions» le premier tour mais également le second le 22 mars.

La direction d’Air France envisage des mesures de chômage partiel et le gel des salaires des cadres supérieurs.

Plan blanc maximal

Les mesures économiques «coûteront des dizaines de milliards d’euros», a prévenu pour sa part le ministre des Finances, Bruno Le Maire. La Bourse de Paris a fini vendredi sur un maigre rebond (+1,83%) au lendemain d’une débâcle historique (-12%).

Dans les hôpitaux, le gouvernement a déclenché le «plan blanc maximal», ordonnant aux hôpitaux et cliniques d’annuler toute chirurgie non-urgente pour accueillir le maximum de malades du coronavirus; ils disposeront pour cela de «tous les moyens financiers nécessaires».

Des «cellules éthiques de soutien» devraient être mises en place dans les établissements pour aider les médecins obligés de choisir quels patients soigner en priorité si les services de réanimation étaient débordés par l’épidémie de coronavirus, selon les recommandations du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).