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Covid-19 - produits importés de Chine: le stock disponible devrait tenir jusqu’à juin
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Covid-19 - produits importés de Chine: le stock disponible devrait tenir jusqu’à juin

Les produits de base ne proviennent pas de Chine. Sauf quelques produits alimentaires notamment en conserve et surgelés. Selon Statistics Mauritius, de janvier à septembre 2019, Rs 33,2 milliards de produits ont été importés de l’empire du Milieu. Il s’agit notamment de téléphones portables pour un montant de Rs 1,1 milliard, Rs 949 millions pour des tablettes de moins de 10 kg, Rs 760 millions pour des structures en métal destinées à la construction. Rs 737 millions pour des équipements de télécommunications et Rs 560 millions pour des matières premières liées aux textiles. Face à l’ampleur du Covid-19, avec des frontières fermées avec la Chine, Maurice risque-t-il une pénurie?
Interrogé Raj Appadu, président du Front commun des commerçants de Maurice, indique que ce n’est qu’en juin que Maurice fera probablement face à une pénurie de produits chinois. «En Chine, la production a déjà commencé. Le plus gros problème c’est après la production, soit le transport. De la Chine, les conteneurs sont acheminés vers les ports de Singapour ou de Hong Kong. De là, les bateaux se dirigent vers leurs destinations respectives.» Selon lui, les produits alimentaires sont interdits d’embarquement. «Ce n’est qu’après juin qu’on fera face à des problèmes. La Chine est un pays dominant du commerce. Tou séki nou rodé, éna dan la Chine.» Raj Appadu explique que, si l’épidémie se poursuit, il va falloir se tourner vers des marchés alternatifs. Par exemple, aller vers l’Europe pour des vêtements. «Ce sera très cher.»
Du côté des transitaires, Yousouf Delbar, directeur de MCL Freight, affirme qu’il n’y a pas de pénurie. «Les commerçants ont déjà pris leur stock depuis décembre, janvier. Mes clients ne font pas face à des pénuries. Mais si l’épidémie perdure, fin mars il faut revoir les importations. Nous sommes en mode 'wait and see'. Il faut attendre trois semaines pour plus de visibilité.» Gupta Gopaul de l’association professionnelle des transitaires abonde dans le même sens. «Pas de pénurie pour encore trois mois.»
Médicaments en urgence
Quid des stocks de médicaments, qui inquiètent ? Au ministère de la Santé, l’on affirme qu’un stock est disponible et qu’il peut durer entre six et neuf mois. «Seuls quelques médicaments sont en rupture de stock. Mais le ministère a déjà passé des commandes. Ce ne sont pas des médicaments d’urgence. Avant même que les médicaments ne soient épuisés, la procédure a été enclenchée pour la prochaine cargaison.» S’il y a un souci dans les commandes de médicaments, le ministère a la possibilité de se les procurer en urgence auprès des pharmacies du privé, pour pallier le manque de médicaments. «Mais c’est rare.»
Du côté de Business Mauritius, son Chief Executive Officer, Kevin Ramkaloan, rappelle qu’il y a deux types d’importations. D’abord, l’importation des matières premières pour la production et, ensuite, l’importation pour la consommation locale. «Pour la production, nos membres se sont approvisionnés auprès de sources alternatives. Cela nous revient plus cher, mais nous avons le stock nécessaire. Si la crise continue, il nous faudra faire des achats additionnels.» Toutefois, Business Mauritius suit peu la situation concernant l’importation pour la consommation même si son CEO note un «panic-buying».
D’ailleurs, si la crise continue, Kevin Ramkaloan propose que Maurice s’aligne sur la position du Fonds monétaire international en aidant les entreprises les plus vulnérables. «Nous travaillons avec le gouvernement pour trouver une solution afin de soutenir ceux qui seront les plus affectés.»
Car, certaines sociétés font face à des difficultés depuis l’éclosion du virus. Selon une source qui évolue dans le secteur des produits de luxe, les effets du Covid-19 commencent à se faire sentir. «Même si nous travaillons avec d’autres pays comme la Russie, nos fournisseurs s’approvisionnent en Chine.» Selon cette société, quelques entreprises chinoises essaient de rattraper le retard. «Elles fonctionnent avec un effectif réduit, peut-être à 70 %.»
Qu’en est-il au niveau du secteur de la construction ? «Valeur du jour, il n’y a pas un effet substantiel. Nous l’anticipons mais nous ne ressentons pas un impact direct. Ce sont nos fournisseurs qui peuvent être affectés», confie-t-on du côté de Gamma Construction. General Construction rassure également sur l’absence de pénurie. «Cela pourrait s’avérer dans deux mois.» Toutefois, les importateurs de vitres, lumières, carrelages et plywood font face à des difficultés. «Nous avons beaucoup de marchandises qui proviennent des pays où on a arrêté le commerce. Beaucoup de nos sous-traitants importent. Avec le retard et l’embargo dans les prochains mois, ça a commencé à nous affecter. Il y aura certes un impact sur le délai de construction», souligne, pour sa part, une autre société de construction.
Pour rappel, la passerelle en acier qui surplombera l’autoroute M1 pour relier le Victoria Urban Terminal à la station de métro est toujours bloquée en Chine. Idem pour les appareils de Cashless System qui devraient être installés dans les feeder buses et les ME Card Seniors. Par ailleurs, dans un communiqué émis le 27 février, la direction de Metro Express Ltd a annoncé un arrêt temporaire de l’approvisionnement d’un nombre important de ces ME Cards de Chine, à cause du coronavirus.
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