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Coût de la vie: l’île Maurice dans le top 50 des pays les plus chers

7 février 2020, 22:02

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Coût de la vie: l’île Maurice dans le top 50 des pays les plus chers

Les critères pour déterminer la cherté de la vie sont multiples. Le magazine CEOWORLD, se basant sur des données internationales, a établi un indice des pays par rapport à New York. Maurice y occupe la 48e place.

Dans le dernier classement du magazine CEOWORLD, on peut noter que Maurice figure à la 48e place des pays les plus chers au monde. Plusieurs critères ont été pris en considération pour arriver à cette conclusion. Ce qui ne semble pas étonner le moins du monde, Jayen Chellum, secrétaire de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM).

Avant d’arriver à ce résultat, les responsables du magazine ont compilé des données de douze études. Notamment celle de l’indice des prix à la consommation, et des rapports internationaux. Ce n’est pas tout, ils ont aussi pris en considération les prix des vêtements, des transports, de l’eau, de l’Internet, du logement, des restaurants, ou encore des courses alimentaires.

Les différentes données obtenues ont été par la suite transformées en un indice, qui prend pour référence la ville de New York. Il est bon de savoir que la Grosse Pomme a un indice de 100. Pour faire simple, le coût de la vie d’un pays avec un indice supérieur à 100 est plus élevé qu’à New York, et inversement. Ce classement est largement occupé par la Suisse devant la Norvège et l’Islande. Et les trois dernières places de ce classe- ment sont occupées par l’Inde, l’Afghanistan et le Pakistan.

Au niveau de Maurice et de l’ACIM, Jayen Chellum soutient que cela fait déjà plusieurs années qu’il ne cesse de le répéter. La libéralisation des prix a largement contribué à cette hausse. «Plusieurs gouvernements ont demandé la libéralisation des prix puis les politiciens, les techniciens ou encore les hauts fonctionnaires n’ont pas fait de suivi. Du coup, il n’y a pas de contrôle sur les prix. Prenons un simple exemple, celui des oignons. Certains le vendent à Rs 25, Rs 26 ou encore Rs 30 alors que l’on sait que le prix tourne autour de Rs 18. Personne ne contrôle rien.»

Consommation et inflation

Par ailleurs, l’économiste Eric Ng avance que le coût de la vie est associé à la consommation et l’inflation. «La dépréciation et l’appréciation de la roupie contribuent dans cette affaire. À titre d’exemple, si la roupie est dépréciée, les hôtels de Maurice seront moins chers, alors que si la roupie est appréciée, les hôtels seront plus chers.»

Justement, le dernier exercice réalisé par Statistics Mauritius pour faire un état des lieux de l’évolution de la consommation a été réalisé de janvier à décembre 2017. Les résultats de cet exercice ont été concentrés dans un document intitulé Household Budget Survey, qui a été publié en 2018. Si la comparaison du coût de la vie entre Maurice et d’autres pays peut faire paraître une hausse à l’endroit de Maurice, vu de l’intérieur, cela ne signifie nullement qu ’ entre deux périodes, il n’y a eu que des hausses dans l’évolution des prix au moment d’acheter soit un produit ou payer un service au moment de le consommer et d’en tirer profit.

Le tableau publié à la page 57 du Household Budget Survey repose sur une comparaison entre l’indice des prix à la consommation de 2012 et celui de 2017. Cette comparaison démontre que, sur les douze critères sélectionnés pour indiquer une baisse ou hausse des prix à la consommation, les effets ont été équitables. Autrement dit, il y a eu hausse au niveau de six critères d’analyse et baisse dans les six autres.

Les dix zones de classification de la tendance à la consommation où une hausse a été enregistrée sont celles ayant trait à la consommation de boissons alcoolisées, la communication, l’éducation, la restauration et le service en hôtel, l’habillement, plus spécifiquement vêtement/ chaussures, et enfin la zone regroupant des biens et services divers.

La baisse répertoriée par l’indice a été observée au niveau de la consommation des produits alimentaires et des boissons non-alcoolisées, le logement/eau/gaz, l’ameublement, la santé, le divertissement/la culture et enfin le transport. La baisse la plus conséquente a été observée au niveau des aliments et des boissons non-alcoolisées. Elle est de 25 points. C’est comme si on disait qu’un produit, qui coûtait Rs 125, ne vaut que Rs 100. Par contre, la hausse la plus conséquente a été enregistrée au niveau des boissons alcoolisées. Cet indice est passé de 96 points en 2012 à 110 points en 2017. Soit un bond de 14 points.

 

 

Les prix à travers le monde

<p>Si on prend le coût du pain à travers le monde, l&rsquo;on peut expliquer les différents prix exercés. En France à Paris, le prix d&rsquo;un pain de 500 g est de 1,47 euro soit Rs 60.27. Le même pain coûte 2,36 euros, soit Rs 96,76, aux États-Unis. Par contre, en Australie, l&rsquo;on doit débourser 1,64 euro, soit Rs 67,24 pour le même produit alors qu&rsquo;à Maurice, le pain varie entre Rs 5,50 à Rs 11,20. Autre comparaison, prenons l&rsquo;essence. En France, un litre coûte 1,499 euro, soit Rs 61,45, alors qu&rsquo;aux États-Unis, il coûte 0,66 euro, soit Rs 27,06, alors qu&rsquo;en Australie, le prix varie entre 0,77 euro et 1,12 euro, soit Rs 31,57 et Rs 45,92. Et à Maurice, on le paie Rs 44. Autre produit que l&rsquo;on pourrait comparer, c&rsquo;est le riz. En France, il se vend à 1,68 euro le kg, soit Rs 68,88 ; en Australie à 1,60 euro, soit Rs 65,60, et aux États-Unis, 3,46 euros, soit Rs 141,86. Et à Maurice l&rsquo;on peut l&rsquo;acheter à Rs 53 le sachet.</p>

<h3>&laquo;On a l&rsquo;impression d&rsquo;une politique de deux poids, deux mesures&raquo;</h3>

<p>On a demandé à des touristes leur point de vue sur le coût de la vie à Maurice et les avis sont partagés. Le Français Reda Hoballah trouve qu&rsquo;il existe deux types de société, une locale et une pour les touristes. &laquo;<em>On a l&rsquo;impression qu&rsquo;il existe une politique de deux poids, deux mesures. Le coût de la vie est abordable pour les étrangers alors que je n&rsquo;ai pas l&rsquo;impression que c&rsquo;est le cas pour les Mauriciens. En tout cas, le positif, c&rsquo;est qu&rsquo;on mange pour trois fois rien ici.&raquo;</em> De son côté, Virginie Blanchard avance que certains produits sont plus chers qu&rsquo;en France. <em>&laquo;Nous sommes arrivés mercredi et l&rsquo;on constate que le prix des tomates est élevé. Par contre, la nourriture dans les petits restaurants est très abordable. On mange bien pour deux euros (Rs 82)&raquo;,</em> confie la Française. Par contre, la Russe Kylie dit apprécier le côté où l&rsquo;on peut marchander à Maurice. <em>&laquo;Certains baissent les prix. Mais on sait que c&rsquo;est juste une façade. La vie doit être un peu chère ici.&raquo;</em></p>