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Vente aux enchères: la bonne affaire

1 février 2020, 21:30

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Vente aux enchères: la bonne affaire

9h 50, hier. Une ambiance très particulière à la New Court House, à Port-Louis. Une foule composée notamment d’hommes âgés, modestement vêtus, grandit à vue d’œil. Et comme dans une salle d’examens, personne n’ose adresser la parole à son prochain. L’audience du jour : une vente aux enchères devant le bâtiment.

10 heures. À l’entrée de la New Court House, des hommes et des femmes vêtus d'habits classiques installent une grande table. Ils y déposent une série d’articles variés : iPhone et autres téléphones portables de la marque Samsung et Huawei ; deux ordinateurs portables flambant neufs, un casque intégral, un marteau et un tournevis, et une unité centrale (CPU). Mais pas des moindres, dans une enveloppe, surveillée à la loupe, se trouvent des lingots d’or, qui seront également mis en vente.

Mais ce sont les iPhone, semble-t-il, qui volent la vedette. D’emblée, chacun vérifie l’argent qu’il a en sa possession, de grosses coupures se comptent çà et là et chacun semble d’ailleurs en avoir plus que son prochain… Certains commencent même à se vanter d’avance qu’ils repartiront avec l’affaire du siècle, en citant l’iPhone.

Quelques minutes plus tard, trois hommes accompagnés de deux policiers prennent place à la table, munis de fiches. Les enchères peuvent enfin commencer. Le premier lot de produits à être cité compte un iPhone 7, un téléphone Samsung A50 et un ordinateur portable de la marque Dell dont l’huissier prend la peine de montrer les fonctionnalités.

«Rs 2 000 1 lo iPhone, Samsung ek laptop. IPhone gran dimounn ki pou fer?» hurle ce dernier. Il n’a pas à insister trop longtemps. C’est finalement un homme, très discret, qui repart avec le bijou pour la modique somme de Rs 2 500… Les agents s’empressent de prendre sa carte d’identité et lui remettent une fiche tout en précisant que tout paiement doit se faire en liquide à la caisse qui se trouve non loin du stand.

Sont présentés alors un lot d’ordinateur portable et un téléphone Huawei P30. Le prix affiché : Rs 3 500. Cette fois, c’est un homme plutôt âgé qui repart avec. Sollicité pour un témoignage, il rétorque : «Apré nou kozé zénes.» Pendant ce temps, d’autres personnes se joignent à la foule et n’hésitent pas à demander si les huissiers ont le droit de revendre ces produits.

Lingots d’or boudés

Rapidement, le casque intégral et les outils sont liquidés à Rs 3 500 et, finalement, l’unité centrale, accompagnée d’une caméra dernier cri, trouve preneur pour la somme de Rs 5 000. La star de la journée reste, cependant, le veinard qui est reparti avec l’iPhone 7. Même après son départ, on parle toujours de lui, curieux de connaître son identité et son adresse.

Les huissiers, eux, ont eu moins de chance avec la vente des lingots d’or qui sont proposés à partir de Rs 27 500. Finalement, un homme achète une chaîne en or, pour Rs15 000. Bijoutier ou amateur de bijoux ? En tout cas, avec sa calculatrice en main, il n’est pas passé inaperçu. D’ailleurs, quelques personnes présentes n’hésitent pas à lui demander des conseils sur les lingots, même si elles n’en ont pas acheté.

Au final, la journée a fait quelques heureux et ceux qui sont repartis bredouilles n’ont pas de quoi s’en vouloir car,  a précisé l’huissier, une autre vente aura lieu prochainement.