Publicité

La croissance française a ralenti plus que prévu en 2019, les grèves ont pesé

31 janvier 2020, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La croissance française a ralenti plus que prévu en 2019, les grèves ont pesé

La croissance économique a finalement ralenti un peu plus qu’anticipé, à 1,2% en 2019 selon une première estimation publiée par l’Insee, avec un recul de l’activité sur le dernier trimestre, dans le contexte des grèves contre la réforme des retraites.

L’Insee anticipait une croissance de 1,3% sur l’année et de 0,3% au quatrième trimestre, mais sur les trois derniers mois de l’année le PIB s’est affiché en recul de 0,1%, pénalisé par la baisse de la production, notamment industrielle, le ralentissement de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises.

«Ce ralentissement passager ne remet donc pas en cause les fondamentaux de la croissance française, qui sont solides», a estimé vendredi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, dans une déclaration écrite, insistant sur le fait que «la consommation des ménages et les investissements des entreprises résistent».

Le chiffre de 1,2% pour 2019 est inférieur de 0,5 point au 1,7% engrangé en 2018, et très en deçà des 2,4% atteints en 2017. L’activité française n’avait pas marqué de recul sur un trimestre depuis le deuxième trimestre 2016.

Alors que la Banque de France estimait que le mouvement de protestation contre la réforme des retraites ne coûterait au plus que 0,1 point de croissance sur la fin de l’année, les chiffres publiés vendredi montrent qu’il a bien plus fortement handicapé l’activité.

La production de biens et services a ainsi reculé à -0,2%, après +0,3% au troisième trimestre, illustrant par exemple les blocages dans les raffineries ou la grève dans les transports.

L’investissement total a lui ralenti à +0,3% après +1,3% au trimestre précédent, tandis que la consommation des ménages a aussi décéléré à 0,2% contre +0,4% au troisième trimestre.

Sur l’ensemble de l’année toutefois, la croissance s’affiche donc un peu moins bonne que prévue à 1,2%, même si elle reste supérieure à celle de la zone euro.

La consommation des ménages a ainsi accéléré, en augmentation de 1,2% après +0,9% en 2018, tout comme l’investissement, en hausse de 3,6%, après +2,8% en 2018. En revanche, la production, marquée par sa contreperformance du dernier trimestre, a ralenti à 1,6%, après 2% l’année précédente.

Le commerce extérieur a lui pénalisé la croissance, avec une forte augmentation des importations (+2,3%, après +1,2% en 2018) et un ralentissement des exportations (+1,8% après +3,5% en 2018), du fait notamment de la morosité de l’économie mondiale, marquée par les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.