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Nikhita Obeegadoo: Reine des neiges à Harvard…

12 janvier 2020, 19:30

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Nikhita Obeegadoo: Reine des neiges à Harvard…

La Reine des Neiges 2 et Moana au programme à Harvard. C’est Nikhita Obeegadoo qui, la semaine prochaine, fera la classe à une quinzaine d’inscrits. Pendant deux semaines, le syllabus qu’elle a conçu - Stories of our planet - étudiera le changement climatique à travers des films, la littérature (dont Gun Island, le dernier roman d’Amitav Ghosh), ou encore un jeu de société, Terraforming Mars, basé sur la colonisation de la planète rouge.

«La raison d’être de ce cours qui est ouvert au public n’est pas de discuter d’un sujet académique, ni de ne parler que de Proust, mais de s’intéresser concrètement au changement climatique et aux formes de réparation», expliquait la jeune fille vendredi, deux jours avant de retourner aux États-Unis.

En mettant au point ce syllabus, Nikhita Obeegadoo relève l’un des défis de Harvard à ses doctorants, qui est de créer: «the course of your dreams».

Nous nous étions quittés avec l’image d’une ado précoce, qui à 14 ans, avait déjà publié deux romans. Revoilà Nikhita Obeegadoo, une décennie plus tard. À 24 ans, elle est doctorante à l’université de Harvard, attachée au département des langues romanes. De passage à Maurice, c’est avec enthousiasme qu’elle décrit le sujet de la thèse qu’elle doit soumettre l’année prochaine : «A literary study of traumatic oceanic crossings in the Indian Ocean and the Caribbean». Avec des références à l’esclavage et l’engagisme.

«Le but du doctorat n’est pas d’étudier un sujet éloigné de la réalité, mais de tisser une réflexion à partir d’éléments qui modulent notre lien avec la Nature». Concevoir un cours et l’enseigner fait partie du passage obligé des doctorants à Harvard.

Le doctorat (entamé en 2016), Nikhita Obeegadoo y arrive directement après la licence, sans passer par la case mastère. C’est l’un des avantages du système universitaire américain. Tout comme il permet – pour la licence – d’étudier dans deux filières en même temps.

Après le secondaire, Nikhita Obeegadoo décroche une bourse américaine qui lui ouvre les portes de Stanford University. Elle y passe à la fois le BA en littérature comparée et le BSc en informatique. «Les gens sont toujours un peu surpris. Ils me demandent quel est le rapport entre ces deux domaines?» Pour elle, c’est évident qu’il s’agit de manières de «réinventer le monde».

Ce milieu universitaire lui a aussi permis d’être Teaching assistant. Animant des groupes de discussion avec des étudiants américains et d’ailleurs, autour d’auteurs mauriciens, dont Nathacha Appanah et Ananda Devi. «Leur regard extérieur vous force parfois à remettre en question des choses avec lesquelles nous sommes nés». Tout au long de ses recherches, elle-même se pose constamment la question : «why should I care ?» Si la réponse tarde à venir, c’est signe qu’il faut se recadrer.