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L'Iran dit avoir tiré «des dizaines de missiles» sur une base abritant des Américains en Irak

8 janvier 2020, 08:01

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L'Iran dit avoir tiré «des dizaines de missiles» sur une base abritant des Américains en Irak

L'Iran a annoncé tôt mercredi avoir tiré «des dizaines de missiles» sur une base en Irak utilisée par des soldats américains en représailles à l'assassinat à Bagdad par Washington du général iranien Qassem Soleimani, promettant des "réponses encore plus dévastatrices" en cas de nouvelle attaque américaine.

Au moins neuf missiles se sont abattus dans la nuit de mardi à mercredi sur la base aérienne d'Aïn al-Assad, dans l'ouest désertique de l'Irak, où sont postés des soldats américains, a indiqué à l'AFP une source de sécurité, ajoutant que l'attaque était toujours en cours.

Ces tirs interviennent alors que se terminent à peine les funérailles du général iranien Qassem Soleimani, assassiné vendredi à Bagdad sur ordre du président américain Donald Trump aux côtés de l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces de sécurité irakiennes.

Des Iraniens brûlent le drapeau des États-Unis en réaction à la mort du général Soleimani, tué vendredi par un drone américain. (© Atta Kenare/AFP)

Une quinzaine d'attaques à la roquette ont déjà visé des soldats et des diplomates américains en Irak depuis la fin octobre. Aucune n'a été revendiquée mais Washington en a attribué plusieurs aux factions irakiennes pro-Iran.

Cette fois-ci, un peu plus de 24 heures après un cafouillage des Etats-Unis, leur commandement militaire affirmant se retirer du pays conformément à un appel du Parlement et le Pentagone démentant, c'est Téhéran qui a revendiqué les raids de la nuit de mardi à mercredi.

Ces frappes, survenues en trois vagues, ont été menées avec «des dizaines de missiles», ont annoncé les Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique de la République islamique cités par la télévision d'Etat iranienne.

Depuis que les Etats-Unis ont assassiné Soleimani, le monde entier redoute une déflagration dont l'impact pourrait toucher au-delà du Moyen-Orient.

Plusieurs Etats membres de la coalition ont déjà retiré des soldats, par craintes de nouvelles attaques.

Car le raid de vendredi qui a tué Soleimani a ressoudé et même élargi les rangs de «l'axe de la résistance» mené par Téhéran, son allié libanais du Hezbollah et le Hachd irakien. Ralliés sous la bannière de l'anti-américanisme, ils ont annoncé mardi soir avoir formé de nouveaux «bataillons».

«Les Marines américains doivent rentrer dans leurs repaires immédiatement pour préparer leurs cercueils parce que 'les bataillons de la résistance internationale' ont été formées pour leur adresser une réponse sévère et étudiée aux forces américaines terroristes», a annoncé dans la soirée Akram al-Kaabi, chef de Noujaba, l'une des factions pro-Iran les plus radicales du Hachd.

Plus tôt, son numéro deux, Nasser al-Chemmari, avait annoncé «une guerre contre la présence américaine dans tous les endroits de la région que nous pouvons toucher», citant notamment l'ambassade américaine à Bagdad, «un nid d'espions» selon ses mots, déjà attaquée il y a une semaine par des milliers de pro-Iran.

«Les milliers de Marines qui s'y trouvent sont des cibles potentielles», avait-il insisté, alors que la coalition antijihadistes et l'Otan ont déjà suspendu leurs opérations en Irak pour se consacrer à la protection de leurs troupes.

Le leader chiite Moqtada Sadr a réactivé récemment sa milice qui avait tué des dizaines de soldats américains lors de l'occupation des Etats-Unis à partir de 2003. 

Un chef du Hachd avait promis aux Américains «l'enfer au-dessus de leurs têtes».