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Australie: crainte d’un brasier monumental avec une vague de chaleur prévue vendredi

7 janvier 2020, 11:00

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Australie: crainte d’un brasier monumental avec une vague de chaleur prévue vendredi

Vingt-cinq personnes ont péri depuis le début de cette crise en septembre en Australie. Plus de 1 800 maisons ont été réduites en cendres, de même qu'environ 80 000 km2, soit une superficie équivalente à l'île d'Irlande. Des dizaines de feux échappent toujours à tout contrôle dans l'est de l'immense île-continent. Et les autorités redoutent la jonction de deux incendies faisant rage dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud et du Victoria, qui pourraient donner lieu à un brasier monumental en Australie.

 
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Des précipitations lundi ont offert un répit relatif, mais elles restaient insuffisantes pour permettre l'extinction des incendies. Dans certaines zones, elles ont même compliqué l'action des pompiers, en particulier les opérations de brûlage contrôlé.

«La venue de la pluie», souligne Suzy Lamvohee, originaire de Rodrigues et résidente à Melbourne, capitale de l’État de Victoria, depuis de nombreuses années, «a été un soulagement pour les résidents d’ici. Notre meilleur souhait est que cette précipitation arrose l’ensemble de l’Australie, qui en a grandement besoin».

La météo a indiqué que Melbourne a reçu quelque 5,9 mm de pluie, hier. Mais, pour Suzy Lamvohee, l’impact de la chaleur est tel que la température ambiante risque de neutraliser les bienfaits que ces précipitations pourraient avoir dans la région.

Gaëtan Nanette, un autre de nos compatriotes, qui vit en Australie depuis 1966 et visite régulièrement ses proches à Maurice, craint, lui, des inondations potentielles. «C’est un soulagement de constater la présence de la pluie même si on aurait souhaité qu’il pleuve davantage. Il nous reste deux longs mois pour terminer la saison d’été. Je crains que l’impact de la chaleur associé à celui des incendies et feux de brousse n’occasionnent la formation de nuages porteurs de tonnes et de tonnes de pluies. On risque de subir l’effet d’un autre phénomène, à savoir des inondations, en raison de l’usure dont le sol a fait l’objet.»

Même si la ville de Melbourne où vivent de nombreux Mauriciens n’est pas directement menacée par des feux de brousse, la ville n’en subit pas moins les effets. «La présence permanente d’une fumée qui refuse de disparaître nous ramène à la réalité des incendies et feux de brousse», explique Suzy Lamvohee. Même constat de Daniel Plaiche, avocat de profession et résident à Melbourne.

Signe de l'ampleur du désastre en cours, les services météorologiques chilien et argentin ont annoncé lundi que les fumées des incendies australiens avaient été repérées dans le ciel de ces deux pays, distants de plus de 12 000 km de l'Australie.

On ignore encore ce que sera le coût financier de cette dramatique saison des feux, qui a cette fois été particulièrement précoce et virulente. Mais le Conseil des assureurs d'Australie a annoncé que les demandes de dédommagements reçues par les compagnies s'élevaient d'ores et déjà à 700 millions de dollars australiens (433 millions d'euros), un montant appelé à grimper.

Cyclone porteur d'espoir

Critiqué pour la lenteur de sa réponse depuis le début de cette crise, mais aussi pour son piètre bilan en matière de lutte contre le réchauffement climatique, le Premier ministre conservateur Scott Morrison s'est engagé à reverser sur deux ans deux milliards de dollars australiens (1,2 milliard d'euros) de rentrées fiscales dans un fond national d'aide aux victimes des incendies.

A Sydney, un hommage a été rendu pour les funérailles d'Andrew O'Dwyer, un pompier de 36 ans décédé en combattant les feux fin décembre.

 

Nombre de ses collègues en tenue orange étaient alignés dans la rue au passage du cortège transportant son cercueil qui était recouvert du drapeau du service rural des pompiers.

Les conditions dans les prochains jours ne devraient pas être aussi catastrophiques que samedi. Mais M. Fitzsimmons a déclaré à la chaîne publique ABC qu'il ne fallait pas «se laisser gagner par une fausse impression de sécurité».

Un grand nombre de feux sont trop importants pour être éteints par les pompiers. Et seules de très importantes précipitations permettront d'en venir à bout, a-t-il dit.

M. Fitzsimmons, qui est au fil des mois devenu le visage de la lutte contre les incendies en raison de ses multiples interventions dans les médias, s'est surpris à saluer la formation d'un cyclone au large du nord-ouest de l'Australie, en espérant y voir la promesse d'une fin prochaine de la saison des feux.

«C'est bien de voir qu'un cyclone est en train de se former. Je ne devrais pas dire cela et j'espère qu'il n'y aura pas de dégâts», a-t-il expliqué.

Les pompiers redoublent d'efforts ce mardi pour reprendre le contrôle de gigantesques feux de forêt en Australie, profitant d'une météo ponctuellement moins défavorable avant une nouvelle vague de chaleur dans les prochains jours. Pour ces volontaires épuisés après des mois de bataille contre les flammes, il s'agissait notamment de canaliser la propagation des feux, de débroussailler des zones à risque ou encore de procéder au déclenchement de feux tactiques pour brûler la végétation et priver les incendies principaux de combustible.

Ces actions ont des allures de course contre la montre car l'agence météorologique australienne prévoit une nouvelle hausse du mercure vendredi, accompagnée d'un renforcement des vents.

«Il s'agit vraiment d'organiser les protections pour limiter les dégâts potentiels et l'apparition de nouveaux foyers dans les prochains jours», a déclaré le chef des pompiers dans les zones rurales de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons.