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Influences positives: les Mauriciens de l’année

28 décembre 2019, 22:00

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Influences positives: les Mauriciens de l’année

Ils ont marqué 2019 à leur façon. Ils évoluent dans des sphères différentes ; pourtant, leur courage, leur compassion, leur détermination et leurs combats nous ont inspirés et insufflé ne serait-ce que de l’espoir, de la fierté, de la joie… Tout une myriade d’émotions qui font que nous les désignons nos Mauriciens de l’année.

Dilraj Sewsagar: infirmier, 32 ans

Cet infirmier de 32 ans est arrivé à la station-service d’Indian Oil à Wooton, le 26 novembre, trois minutes après l’accident qui y est survenu. Alors que les deux policiers impliqués ainsi que leurs collègues venus les récupérer sont restés indifférents au sort des deux pompistes blessés, Dilraj Sewsagar, qu’on reconnaît sur les images CCTV comme le jeune homme tenant un parapluie bleu, est resté au chevet du pompiste Rohit Gobin jusqu’à l’arrivée des secours.

Aujourd’hui, le principal concerné se dit fier d’avoir pu apporter son aide dans un moment aussi sensible. D’ailleurs, lâche-t-il, si cela se représentait à lui, il en ferait de même pour d’autres personnes. Il faut dire qu’exercer dans le domaine médical a rendu sensible notre interlocuteur, qui veut toujours faire plus pour soulager la douleur des autres. Son mot d’ordre : rendre service à son entourage. A-t-il un message à faire part à la population ? Davantage une demande : de toujours tendre la main à son prochain. Dilraj Sewsagar estime que tout le monde mérite d’être sauvé, quelles que soient les circonstances.

Virginie Gaspard: Chanteuse, 29 ans

Lorsqu’une voix mauricienne séduit le jury de The Voice, jusqu’à la finale, notre coeur balance. Davantage lorsqu’on apprend que la vie n’a pas toujours fait de cadeau à cette enfant du sol. Virginie Gaspard, 29 ans, mère de trois enfants qui a auparavant brillé dans Vibe Moris de la MCB, a connu une adolescence mouvementée et les murs du Rehabilitation Youth Centre. Aujourd’hui, avec sa voix d’or, des portes se sont ouvertes pour elle. On like !

Noemi Alphonse: Handisportive, 23 ans

L’on se souviendra longtemps de cette image. Noemi Alphonse, référence du handisport local et porte-drapeau de l’équipe de Maurice aux 10es Jeux des îles de l’océan Indien, qui après sa victoire aux 1 500 mètres, au stade de Bambous, le 26 juillet, a aidé une concurrente réunionnaise à finir sa course en l’encourageant.

La 10e édition des Jeux des îles a été les premiers jeux de Noemi Alphonse en tant qu’athlète. «D’être sélectionnée pour les Jeux était un pur bonheur et être porte-drapeau a été la cerise sur le gâteau. Un sentiment que je ne peux décrire jusqu’à maintenant car je suis tellement contente», raconte la jeune femme.

«Chaque athlète est guidé par un objectif lors d’une compétition. Pour certains, c’est décrocher la médaille d’or ou améliorer leur performance et, pour d’autres, franchir la ligne d’arrivée est primordial. La Réunionnaise avait remporté la médaille de bronze en 2015 et elle allait repartir sans aucune breloque. La catégorie de handicap est différente et je ne voulais pas qu’elle abandonne. Il fallait qu’elle termine sa course, et c’est pour cela que je l’ai encouragée.» La grande classe ! Bien entendu, les autres athlètes n’ont pas démérité.

Le peuple mauricien: «Enn sel lepep, enn sel nasion»

Des paroles du chanteur Siven Chinien qui se transforment en acte. Le champion en titre des 10es Jeux des îles de l’océan Indien tenus cette année est bel et bien le peuple

mauricien. Il s’est montré fier et uni dans la victoire comme dans la défaite autour de ses sportifs. Un sens du patriotisme jamais égalé qui a fait chaud au coeur et qui a transcendé la

politique, la religion et autres parasites ségrégatifs.

Oliver Thomas: Entrepreneur–politicien, 26 ans

Il n’est pas parvenu à se faire élire à l’Assemblée nationale, certes, mais il a conquis le coeur des habitants. Oliver Thomas qui était à sa première participation à des législatives, dans la circonscription n°20, Beau-Bassin–Petite-Rivière, est le candidat indépendant qui a récolté le plus de voix, à savoir 3 890. «Le but derrière ma candidature, c’était d’encourager les jeunes à se lancer en politique. La devise, c’était qu’on n’a pas à être quelqu’un de spécial pour faire quelque chose de spécial. Même si je n’ai pas été élu, le but premier a été accompli. Les gens sont reconnaissants envers nous pour la manière dont nous faisons de la politique. Cela a été un exploit dans le sens où j’ai 26 ans, je ne suis pas dans un parti et que je n’avais pas beaucoup de moyens pour organiser la campagne. Les gens ont voté par conviction. Il n’y avait pas d’agents qui travaillaient pour moi sur le terrain.» Même si rencontrer les gens est essentiel, concède-til. «Nous avons fait quelque chose de spécial alors que nous n’avons rien de spécial. Je n’ai rien de spécial…»

L’orphelin, qui a grandi dans cinq familles différentes jusqu’à ses 19 ans, a plusieurs cordes à son arc. Cet entrepreneur très actif sur Facebook, diplômé en marketing et en Sciences politiques, gagne sa vie en recyclant le plastique. Après un projet de granulateur pour recycler ce polluant pour en faire de nouveaux objets, il collabore avec l’université de Maurice pour développer un blok à base de plastique, moins cher, plus léger et plus isolant.

…Et dans le monde: Greta Thunberg, icône planétaire à 16 ans

Elle n’est pas une Mauricienne mais sa voix et son mouvement international – Fridays for Future – pour le combat contre le changement climatique, a gagné nos côtes. La Suédoise, personnalité de l’année du magazine Time, a su inspirer et mobiliser des jeunes et moins jeunes. Mais elle a surtout reproché tout haut, aux Nationsunies, le 23 septembre, aux politiques et superpuissants, les dégâts causés à la planète. L’on retiendra son allocution qui est devenue culte : «Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan… Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent et des contes de fées de croissance économique éternelle ! Comment osez-vous ?»