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Guy Ng Tat Chung: «Le joyau du pays, c’est le Mauricien»

21 décembre 2019, 16:10

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Guy Ng Tat Chung: «Le joyau du pays, c’est le Mauricien»

Devenu écrivain vers la fin de sa carrière de pédagogue, à l’étranger, Guy Ng Tat Chung était de passage à Maurice au début de décembre. À 68 ans, l’ancien champion mauricien de boxe, dans les années 70, se consacre à sa passion : l’écriture.

Le premier ouvrage de l’écrivain Guy Ng Tat Chung, paru chez L’Harmattan, s’intitulait «De l’île Maurice à l’exil». Pour son quatrième et plus récent opus, il a choisi le titre «Île Maurice, je reviendrai». En ce début du mois de décembre, l’enfant de Curepipe, qui vit aujourd’hui en Andorre, était de passage au pays. C’était l’occasion d’être au côté de sa mère, sujette à un vibrant hommage dans «De l’île Maurice à l’exil», de renouer avec des vieilles amitiés et revisiter à Curepipe des lieux porteurs de nombreux souvenirs.

Pour nourrir et enrichir son inspiration, l’auteur observe attentivement le vécu des hommes et des femmes autour de lui. Il complète cet exercice en se remémorant sans cesse son passé. «Je suis habité par mes souvenirs, ils sont comme une mélodie obsédante pour moi», déclare Guy Ng Tat Chung sur le ton de la confidence. Notre compatriote est venu à l’écriture sur le tard. Il terminait sa carrière d’enseignant quand il a publié son premier livre. «Je l’avais déjà écrit dans ma tête», précise le pédagogue à la retraite. Mais pourquoi s’y être mis tardivement ? «Écrire, c’est observer et s’interroger sur le mystère de la vie et le temps qui passe», répond-il.

Notre interlocuteur est d’avis qu’écrire est une passion. Cependant, «elle n’est pas une activité compatible avec les obligations d’un jeune chef de famille», concède-t-il. Cela dit, l’inévitable période d’attente n’est pas totalement négative. «C’est un temps de maturation qui favorise l’enrichissement de l’oeuvre.» Avec le temps qui passe, le monde connaît une évolution. «La culture fait son oeuvre, elle nous arrache de notre état animal.»

Comment Guy Ng Tat Chung appréhende le pays natal si présent dans son oeuvre ? «Je suis optimiste pour la culture. Les jeunes sont nombreux à s’intéresser à une forme d’art.» Pour l’écrivain, «le joyau du pays, c’est le Mauricien, son ouverture, son sens de partage». Les propos de notre compatriote ont tout leur poids, car son métier lui a permis de découvrir plusieurs sociétés. En 1977, Guy Ng Tat Chung, connu à l’époque comme boxeur et champion nationale de sa catégorie, s’envole pour la France.

Il s’en va à Aix-en-Provence poursuivre des études littéraires. «Les temps étaient durs, je travaillais comme serveur dans un restaurant et comme veilleur de nuit pour financer mes études.» Mais Guy ne s’en plaint pas. Au contraire. «Ces expériences m’ont permis d’observer de plus près la société. Ce qui a enrichi mon univers.»

À la fin de ses études, le Mauricien intègre l’Éducation nationale française. Et là, commencent ses pérégrinations. Ng Tat Chung est affecté en Algérie. Par la suite, il est muté au Maroc, avant de revenir enseigner en France. Après quelque temps, il se retrouve à Mayotte. Puis, c’est la Guyane française, pour finalement atterrir en Andorre, où il termine sa carrière. Le pédagogue est ravi de son parcours enrichissant. «C’était une expérience de vie dans chacun de ces pays. Je transmettais aux élèves des valeurs universelles.»

Après la publication de son quatrième ouvrage, l’écrivain prend un temps de répit. «En ce moment, je lis, dans l’attente de passer à la réalisation du prochain ouvrage.» Guy Ng Tat Chung est reparti jeudi. Il a retrouvé les terres de sa retraite. Mais il reste très attaché à son pays natal.

En attendant sa prochaine visite à Maurice, et peut-être, un retour définitif, l’écrivain souhaite que les compatriotes qui lisent ses livres disent de lui : «C’est un des nôtres !»