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Métiers: des jeunes à la conquête du Sud

28 novembre 2019, 20:00

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Métiers: des jeunes à la conquête du Sud

Ashraf Kaleem Ozeer, 22 ans, agriculteur des temps modernes

Il a passé plus de la moitié de sa vie dans les champs, peu importe le fait qu’il n’a que 22 ans. Ashraf Kaleem Ozeer, un habitant de Grand-Bois, s’est lancé dans l’agriculture biologique il y a un peu moins d’un an, en créant sa propre entreprise, Fresh Up Ltd.

La culture de légumes n’a aucun secret pour ce jeune homme qui vient d’une famille d’agriculteurs. Enfant, il accompagnait ses parents dans leur «karo» où ils cultivaient divers légumes pour la vente. «Monn grandi entouré avek bann planter, mo konn later, travay ki ena ladan.»

Toutefois, le jeune homme choisit, lui, de quitter la terre pour un concept encore peu connu à Maurice, celui de l’aquaponie, soit l’agriculture en symbiose avec l’élevage de poisson. C’est son père qui lui en a donné l’idée et l’a encouragé à s’essayer à ce système.

Il a vu ce concept sur Youtube et s’est dit pourquoi ne pas essayer à Maurice. «Quand on pense à l’agriculture à Maurice, on pense au travail de la terre, se salir les mains. Mais en aquaponie c’est différent. Il n’y a pas de mécanisation chez nous mais le travail est beaucoup moins exigent sur le plan physique.»

Avant de se lancer, hors de question pour Kaleem d’entrer tête baissée dans quelque chose qu’il ne connaît pas. Le jeune homme se débrouille pour avoir des conseils et apprendre les techniques de base de l’aquaponie grâce à SME Mauritius.

Il décide alors de se lancer dans l’aventure sur le toit de sa maison. Un espace de 15 mètres par 13 mètres que luimême et son père ont transformé en une serre avec deux bassins pour les poissons. «Nous avons presque tout fait nous-mêmes, la tuyauterie, le système d’irrigation, les bassins pour le poisson.»

C’est dans cette serre que Kaleem fait pousser ses premiers légumes bios, des laitues et des herbes fines. «On a commencé par une douzaine de variétés dans la serre. Même si celle-ci est petite, elle m’a permis de lancer mon entreprise afin de pouvoir fournir des légumes bio et me faire connaître sur le marché.»

Il arrive aujourd’hui à fournir 5 000 à 7 000 tête de laitue par mois, des tomates, des poivrons ou encore des concombres à des hôtels, des boutiques spécialisées en produits bios ou encore à des particuliers.

Si Kaleem compte bientôt se lancer dans l’aquaponie sur une plus grande échelle, le jeune homme explique que le faire sur une petite superficie sur le toit de sa maison était surtout pour lui une façon de limiter les risques financiers qu’il prenait. Il ne voulait pas s’endetter et investir massivement dans quelque chose dont il n’était pas sûr que ça allait marcher.

«Cette serre, c’est un peu mon laboratoire où j’ai testé le système. J’ai pu voir où sont les difficultés, comment adapter ce système au contexte local par rapport au climat, la température, les bêtes aussi. Je sais maintenant exactement à quoi m’attendre lorsque je vais me lancer à plus grande échelle.»

Marie Angélique Eugénie, 30 ans, honore ses racines africaines

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<p style="text-align: justify;">Black Roots, en avez-vous entendu parler ? Il s&rsquo;agit du groupe de Marie Angélique Eugénie, une jeune femme entrepreneure, créatrice de mode,<em> Community Manager</em> et maman à plein temps, entre autres. Cette habitante de Chemin-Grenier nous explique la naissance de son bébé.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Le concept Black Roots, c&rsquo;est de vraiment pouvoir retourner vers nos racines africaines. Je voulais à la base que ce soit une boutique où on peut trouver tous les produits africains. J&rsquo;ai eu le déclic vraiment lorsque j&rsquo;étais en France. J&rsquo;ai trouvé des produits capillaires adaptés aux Africains, ce qu&rsquo;on n&rsquo;avait pas à Maurice à l&rsquo;époque.&raquo;</em></p>

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<p style="text-align: justify;">Lorsqu&rsquo;elle importe ces produits capillaires à Maurice, ses clientes se les arrachent. Pendant neuf mois, elle fait connaître ses produits, s&rsquo;investit personnellement dans le marketing. Mais tout ce travail tombe à l&rsquo;eau lorsqu&rsquo;une grande compagnie importe et commercialise les mêmes produits, à moindre coût. Marie Angélique est prête à faire ses adieux à l&rsquo;entrepreneuriat. Mais c&rsquo;était sans compter sur ses fidèles clients qui l&rsquo;ont encouragée à persévérer.</p>

<p style="text-align: justify;">En plus des produits pour cheveux, la jeune maman a aussi importé de France du tissu imprimé africain, connu en anglais comme wax fabric. Les couleurs chatoyantes et les motifs symboliques font un tabac auprès de ses clients. Peu à peu, grâce aux réseaux sociaux, Marie Angélique arrive à se faire une niche.</p>

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		<figcaption>Marie Angélique Eugénie s&#39;est fait un niche grâce à la qualité de ses produits et services.&nbsp;</figcaption>
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<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Quand j&rsquo;avais commencé, je n&rsquo;étais qu&rsquo;une des deux personnes à importer du tissu imprimé africain. Mais maintenant, beaucoup de gens font de même. Toutefois, ce qui me différencie des autres, c&rsquo;est la qualité de la matière. Je ne propose que du tissu naturel, en coton, tandis que les autres importent du polyester, entre autres.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Mais ce qui fait le succès de Black Roots, c&rsquo;est aussi de proposer des vêtements sur mesure, du custom- made ou encore des pièces designer. <em>&laquo;Avec le soutien des couturières de ma région, j&rsquo;arrive à fournir des pièces uniques avec un tissu de qualité à mes clients. En plus du wax, je propose aussi du satin imprimé africain. C&rsquo;est très élégant et se porte bien pour les fêtes, quelque chose de plus habillé pour les occasions.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Black Roots fait aussi dans le beachwear. Bikini aux motifs africains, shorts, accessoires de plage, plusieurs modèles sont exposés sur la page Facebook. &laquo;Mes produits sont à un certain niveau de qualité tout en étant abordables et pour toutes les tailles.&raquo; Oui, Black Roots, c&rsquo;est aussi la sensibilisation à la beauté naturelle.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Quand je fais des photos pour montrer mes produits, les mannequins sont de toute taille car pour moi, il faut que les gens comprennent qu&rsquo;on est belle telle qu&rsquo;on est. Même en ce qui concerne les cheveux afro, à Maurice on a tendance à les lisser. Mais il faut comprendre qu&rsquo;on est belle au naturel.&raquo;</em></p>

Ravinen Goinden, 31 ans, le chef qui mène à la baguette

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<p style="text-align: justify;">Dans le sud du pays, il est dur de se trouver quelque chose à se mettre sous la dent un vendredi midi. Presque tous les snacks et restaurants sont fermés, les rares boutiques ouvertes ne proposent pas grand-chose. Mais à côté du bazar de Surinam, enfin, un snack qui est ouvert !</p>

<p style="text-align: justify;">Il s&rsquo;agit de Chefbite, une enseigne relativement nouvelle dans le quartier. C&rsquo;est là que Ravinen Goinden, un jeune chef de cuisine formé dans l&rsquo;hôtellerie, a posé ses valises il y a quatre mois.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;J&rsquo;ai fait presque dix ans dans les cuisines des hôtels. Je me suis dit qu&rsquo;il était temps pour moi de passer à autre chose, de me lancer à mon propre compte&raquo;, </em>affirme le jeune homme. C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;il jette l&rsquo;ancre à Surinam, choisit l&rsquo;emplacement idéalement situé au coeur du village. <em>&laquo;Il y avait un autre restaurant ici avant. Quand j&rsquo;ai repris la place, il fallait tout casser et refaire.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">À Chefbite Snack, il y a des petites touches qui démarquent, des lanternes chinoises au-dessus de la tête, les bambous en pots des deux côtés de l&rsquo;ouverture qui donne sur la cuisine, la vague dessinée sur le mur de la cuisine pour apporter cette touche océan ou encore les tables et les chaises fait-main, en bois de récupération.<em> &laquo;Les tables et chaises, je les ai fabriquées moi-même avec l&rsquo;aide d&rsquo;un ami. Les lanternes, c&rsquo;est la petite touche de mon épouse. Je voulais que le resto devienne un endroit familial, accueillant.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Qu&rsquo;en est-il du menu ? On reste dans un registre très local, soutient Ravinen. <em>&laquo;C&rsquo;est généralement riz-frit, minn frir, minn bwi, bol renversé&hellip; des trucs qui sont préparés sur place à la minute. Je propose aussi des grillades, surtout les week-ends.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Le jeune homme indique qu&rsquo;à la commande des clients, il fait aussi des plats de diverses cuisines : Italienne, Indienne ou encore fusion<em>. &laquo;Nous faisons aussi du catering pour les fêtes, les mariages. Nous proposons plusieurs plats, des amusebouche ou encore des desserts. Nous garantissons une nourriture de qualité.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">La qualité de la nourriture est primordiale pour Ravinen. <em>&laquo;Tous mes ingrédients sont sélectionnés avec soin et tout ce que je propose sont mes propres recettes. Je fais moi-même toutes mes sauces, même la sauce barbecue pour les grillades. C&rsquo;est pour cela, je pense, que les gens apprécient.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Depuis l&rsquo;ouverture de Chefbite Snack il y a quatre mois, Ravinen explique que le travail marche bien, il fait sa clientèle petit à petit. <em>&laquo;En semaine il n&rsquo;y a pas beaucoup de monde mais le week-end, il y a beaucoup de travail, le snack est bondé. Je sais que ça va marcher car mes clients reviennent.&raquo;</em></p>