Publicité

Lourds-légers WBA: une si longue attente pour Goulamirian

15 novembre 2019, 11:52

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Lourds-légers WBA: une si longue attente pour Goulamirian

Sevré de boxe depuis un an, le Français Arsen Goulamirian a hâte d’en découdre et de défendre enfin sur le ring un titre mondial WBA des lourds-légers acquis sans combattre, vendredi à Bercy contre l’Australien Kane Watts.

Pour le grand retour du noble art dans la salle parisienne, le pugiliste d’origine arménienne va tenter de ranimer la flamme, 13 ans après une dernière réunion qui avait pour vedette Brahim Asloum. Et de renouer avec la compétition après de nombreux rendez-vous manqués depuis son ultime sortie, le 20 octobre face à l’Australien Marc Flanagan.

Rien n’a été épargné au boxeur de 32 ans, arrivé en France en 1999 et qui a accumulé les contretemps et d’énormes frustrations en douze mois alors que de supers challenges lui étaient promis. C’est d’abord Beibut Shumenov qui lui a fait bond en février malgré les offres de bourse remportées par le promoteur du Kazakh, le fameux Don King. C’est ensuite le Russe Denis Lebedev qui s’est désisté au dernier moment en raccrochant subitement les gants en juillet, abandonnant sa ceinture de «super-champion» WBA, récupérée sur tapis vert par le Français.

Après tant de péripéties, rien de plus logique que de retrouver Goulamirian affamé et soucieux de prouver que ce titre obtenu en coulisses est tout sauf usurpé. Même si Watts, âgé de 37 ans et déjà battu à 3 reprises (21 succès dont 13 KO), ne devrait pas causer trop de soucis à celui qui a connu une progression régulière vers les sommets avant de passer 2019 au chômage technique.

«Coup de massue»

«Cela a été un an de souffrance. Etre champion c’est bien mais j’aurais voulu le gagner. On m’a remis la ceinture mais j’aurais préféré boxer. Je me sentirai vraiment champion du monde qu’après le combat. C’est difficile de s’entraîner, d’attendre et de ne pas boxer. Mais je suis prêt, je me suis entraîné à 120 %», a déclaré le Français, invaincu en 24 combats (dont 16 victoires avant la limite) et l’un des deux seuls Tricolores estampillés «champion du monde» dans l’une des quatre grandes fédérations professionnelles avec Nordine Oubaali, détenteur du titre WBC des coq.

«Don King nous a fait perdre notre temps, a ajouté Goulamirian, basé à Big Bear (Californie). Ce qui m’a énervé c’est qu’il n’envoyait pas de contrat pour le combat contre Shumenov et moi j’attendais la confirmation du lieu et de la date pour boxer. Don King a fait du bluff. Après, il y a eu la fin de carrière de Lebedev et ça m’a mis un coup de massue derrière la tête. J’étais vexé et déçu. C’était le combat que je voulais parce que c’était un grand nom.»

Les retrouvailles de la boxe avec Bercy constituent en tout cas un sacré pari pour le promoteur Sébastien Acariès, désireux d’en mettre plein la vue à son partenaire Canal+ et qui a repris le flambeau de son père Michel. L’objectif est de remplir la salle, en comptant sur la forte communauté arménienne, pour avoir les moyens de multiplier les soirées sur la chaîne cryptée, pour l’instant limitées à trois par an.

«Bercy c’est une jauge de 15.000 places, c’est un gros challenge pour moi, a expliqué à l’AFP Sébastien Acariès. La tâche n’est pas facile. Cette soirée doit être un tremplin pour les boxeurs et pour moi. Mon but c’est de pérenniser ce qu’ont construit mon père et mon oncle (Louis Acariés, ndlr).»

Pour muscler encore un peu plus la programmation, le promoteur mise aussi sur le duel franco-français entre Michel Soro (32 ans, 34 victoires dont 23 KO, 2 défaites, 1 nul) et Cédric Vitu (34 ans, 47 victoires dont 19 KO, 3 défaites) pour le gain de la ceinture WBA gold des super-welters. Un titre mineur mais une confrontation qui promet, les deux boxeurs ayant bien fait monter la sauce en se provoquant depuis des mois sur les réseaux sociaux.