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Macron dans la Marne en inspecteur des réformes

14 novembre 2019, 17:40

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Macron dans la Marne en inspecteur des réformes

Une matinée de commémoration de la Grande guerre et quelques cris hostiles à la sortie: un an après le début de la révolte des «gilets jaunes», le déplacement d’Emmanuel Macron dans la Marne a commencé jeudi matin par un air de déjà-vu, qui rappelait son itinérance de l’an dernier, entre cimetières militaires et début de la crise.

Sa visite dans la matinée à Dormans, dans un froid mordant, du Mémorial des batailles de la Marne, est un appendice de son périple de l’an dernier pour le Centenaire de la Grande guerre. Faute d’avoir pu passer dans ce majestueux édifice religieux, qui abrite un ossuaire avec les restes de 1.500 soldats, il avait promis de s’y rendre.

En sortant du Mémorial, Emmanuel Macron est descendu de sa voiture pour saluer quelques dizaines de personnes qui l’attendaient derrière des barrières. Parmi eux, quelques groupes hostiles l’ont hué, en chantant «on est là, on est là» ou en lançant «gilets jaunes, aou, aou», le cri de ralliement du mouvement qui espère mobiliser ce week-end sur les ronds-points pour fêter son 1er anniversaire.

Sa visite se poursuivait jeudi après-midi à Epernay, où le chef de l’Etat veut montrer concrètement comment ses réformes s’appliquent sur le terrain.

Tensions accumulées

C’est ainsi qu’il veut déminer les tensions sociales qui s’accumulent depuis la rentrée, alors qu’à Paris est prévue une grande manifestation pour l’hôpital.

Pour éviter les mauvaises surprises, le préfet a interdit toute manifestation à Epernay et les dix autres communes traversées par le cortège présidentiel, «considérant les appels à manifester sur les réseaux sociaux».

A quatre mois des municipales, l’exécutif craint une multiplication des fronts, alors qu’une grève de la SNCF et de la RATP est annoncée pour le 5 décembre.

«Le président a souhaité que dans la deuxième partie du quinquennat il y ait plus de concertation avec les Français, parfois c’est difficile (...) il y a du frottement, beaucoup d’interpellations, il y a beaucoup d’inquiétudes» a reconnu la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur France inter.

A Epernay (24.000 habitants), Emmanuel Macron, sous l’égide du maire divers droite Franck Leroy, soutien de LREM aux européennes, doit assister à une réunion du conseil municipal. Il devrait en profiter aussi pour un bain de foule, deux ans et demi pile après son investiture.

Point fort de sa visite, il présidera ensuite une réunion avec le préfet de la Marne Denis Conus pour «vérifier» l’application locale de ses réformes. D’un côté de la table, Emmanuel Macron, son ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, et quelques conseillers. Face à eux, le préfet, la sous-préfète et des collaborateurs.

Le chef de l’Etat veut évaluer pour la Marne les indicateurs de l’action de l’Etat - surnommés «OVQ» («objet de la vie quotidienne») - censés donner des mesures chiffrées de l’avancement des réformes.

Il lui demandera ainsi un bilan des rénovations thermiques des logements, de l’ouverture des maisons de santé, du nombre d’apprentis, de la scolarisation des enfants handicapés, de la couverture haut débit ou encore des maisons «France Services». Si les objectifs ne sont pas remplis, le préfet devra en expliquer les freins.

«Il s’agit d’une sorte de contrôle continu pour vérifier comment les impulsions données à Paris sont interprétées et mises en oeuvre à mi-mandat», explique l’Elysée.

Cette journée dans la Marne marque la volonté du président de montrer sa proximité avec les préoccupations des Français, qui restent à 65% hostiles à son action.

Ainsi 55% d’entre eux approuvent la mobilisation des «gilets jaunes» de l’an dernier et 71% estiment que le mouvement n’a pas permis à Emmanuel Macron de mieux comprendre les réalités du quotidien. Un procès en déconnexion qui le poursuit malgré ses 100 heures de grand débat.

Pour se rapprocher des élus locaux, Emmanuel Macron ouvrira mardi le Congrès des maires de France, qu’il avait boudé l’an dernier.

Il se rendra aussi à Amiens les 21 et 22 novembre sur des thèmes allant de la jeunesse, dont Amiens est la capitale européenne pour 2020, à la desserte ferroviaire, en passant par le sort des anciens salariés de Whirlpool.