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Le deepfake menace la campagne électorale

18 octobre 2019, 19:00

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Le deepfake menace la campagne électorale

C’est un nouveau phénomène international. Et Maurice pourrait être touché durant ces élections. Il s’agit du deepfake, aussi connu comme l’hypertrucage de vidéos.

Selon des rumeurs, une équipe israélienne aurait été recrutée par le gouvernement sortant, non seulement pour mettre à mal la liberté d’expression sur les réseaux sociaux mais aussi pour nuire à la réputation de l’Alliance Nationale grâce à des vidéos deepfake.

Toutefois, l’Alliance Morisien, qui est pointée du doigt, rejette formellement ces rumeurs. Ken Arian, Senior Advisor de Pravind Jugnauth, a déclaré à l’express en riant : «Je trouve ces accusations drôles. Je tiens à préciser qu’il n’y a aucune équipe israélienne à Maurice et qu’on n’a pas le temps pour faire ce genre de choses

Combiner des vidéos sans qu’on ne puisse identifier le vrai du faux

Mais qu’est-ce qu’un deepfake et à quoi faut-il s’attendre ? Si les fake news, qui consistent à écrire ou faire de la propagande dans les journaux et sur les réseaux sociaux, sont dorénavant chose courante, le deepfake dépasse les pouvoirs de l’encre.

C’est une technique de synthèse d’images basée sur l’intelligence artificielle. «Il s’agit de combiner une image ou vidéo à une autre à travers des logiciels sans qu’on ne puisse identifier le vrai du faux», explique Selven Naidu, réalisateur et producteur de films au niveau international.

En effet, cette nouvelle technologie permet de falsifier des images et d’amplifier les fakenews à travers des vidéos. D’ailleurs, il y a deux jours, la chaîne américaine CNBC a révélé que le phénomène de deepfake pourrait constituer un problème majeur dans l’élection présidentielle de 2020 en Amérique.

Par exemple, une personne peut ne pas faire ou dire quelque chose, mais on prend l’image d’un autre individu qui commet ces actions et on l’interpose sur la première. «On peut aussi rajouter plusieurs couches d’images. On appelle cela la mémoire d’une trame. On les aligne ensuite de manière à ce que cela semble crédible», ajoute Selven Naidu.

Juger le contenu sans l’analyser

Mais de quel genre de logiciels a-t-on besoin ? Le réalisateur précise qu’on peut faire du deepfake même avec des logiciels amateurs. Cependant, il existe une panoplie d’autres systèmes professionnels qui ne sont pas à la portée de tous et qui permettent de donner des résultats encore plus stupéfiants. «Avec les programmes amateurs, on peut discerner plus vite le vrai du faux. Mais avec les professionnels, il faut vraiment analyser.»

Si le phénomène de deepfake a pris de l’ampleur, fait valoir Selven Naidu, c’est surtout parce que les gens ne regardent pas les vidéos jusqu’à la fin et jugent son contenu sans vraiment prendre la peine d’analyser s’il s’agit d’un fake ou de la réalité.