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Mort de Sorenza René: son concubin avoue

17 octobre 2019, 12:36

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Mort de Sorenza René: son concubin avoue

Louis Lionel Patrice Rita, 26 ans, écroué pour le meurtre de Sorenza René, a comparu en cour de Flacq ce jeudi 17 octobre. Accusé d’assassinat, il a été reconduit en cellule et devrait être traduit à nouveau devant le tribunal dans une semaine. Au même moment, c’est le corps de la jeune femme, 23 ans, qui était conduit au cimetière de Trou-d’Eau-Douce.

Le suspect a répondu, dans un premier temps, aux questions des enquêteurs ce jeudi. Il a avoué avoir agressé la jeune femme au cours de cet interrogatoire. Il lui reste cependant à faire sa déposition de manière formelle.

Quoi qu’il en soit, les enquêteurs se demandent déjà si dans un tel cas de figure, le suspect a agi seul. Ils soupçonnent qu’il aurait eu un complice pour l'aider à commettre son forfait.

Les funérailles de la jeune femme, âgée de 23 ans, ont lieu ce matin. Ses proches et parents sont toujours sous le choc après cette découverte macabre survenue mardi 15 octobre.

 
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«Si to retourné ankor, pa to lékor ki nou pou vinn sersé, sé to kadav», lui avait notamment lancé sa tante et marraine de Marie Charis Sorenza René il y a un an. Elle ne se doutait alors pas que ses mots allaient se traduire dans la réalité. Et l’irréparable s’est produit : le corps de celle-ci a été retrouvé dans la salle de bains à cité Hibiscus, Flacq, ce mardi-là.

Daria René raconte que, déjà, un an de cela, la jeune femme s’était retrouvée à l’hôpital de Flacq. Elle aurait été sauvagement agressée par son compagnon et avait eu la main et le pied fracturés sans compter des ecchymoses au visage et des brûlures de cigarettes aux seins. Du reste, son médecin traitant lui avait même déclaré : «Ki ou pé  atann ou lamor ou pé rodé ?» Daria René arrive difficilement à contenir ses émotions lorsqu’elle parle de sa nièce et filleule. «Nou’nn fer tou pou li. Get ki finn arivé zordi », se désole-t-elle. Avant de déplorer que la jeune femme n’en faisait qu’à sa tête et elle l’a payé au prix de sa vie.

Fugue

C’est à son adolescence qu’elle a connu son concubin. Lui, travaillait à l’île-aux-Cerfs dans le parasailing. Mineure, elle avait fugué pour le rejoindre, mais avait ensuite été ramenée à la maison.

À sa majorité, elle a décidé d’aller vivre avec Louis Lionel Patrice Rita. C’était le début de son enfer. À plusieurs reprises, elle avait été victime de violence domestique. Son compagnon, souvent impliqué dans des cas de vol et de drogue, est arrêté d’innombrables fois. Après chaque détention du récidiviste, la jeune femme regagnait le domicile familial. Ses proches tentaient de la convaincre de rester définitivement à la maison. Peine perdue.

Sa famille a bien essayé de lui trouver un emploi tantôt comme réceptionniste, tantôt comme couturière. Et à chaque fois qu’elle était victime de violence, elle portait plainte à la police. Plainte qu’elle retirait aussitôt après.

La dernière fois qu’elle a été aperçue, c’était lundi 7 octobre, lorsqu’elle s’était rendue chez sa mère, Ulrike, à Médine-Campde- Masque. Elle lui avait dit qu’elle allait retourner à Trou-d’Eau-Douce. Mais elle n’est jamais revenue. Sa mort remonte à quatre jours, a indiqué le médecin légiste, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police.

Mais il n’a pu établir la cause du décès de la victime en raison de l’état de décomposition avancée du cadavre. Des traces de blessure, dont des bleus, ont été décelées sur ses pieds et ses mains. D’ailleurs, lorsque les limiers ont découvert son corps, celui-ci était attaché et enveloppé dans un drap.

«Je n’aurai jamais imaginé une telle horreur pour ma fille», confie sa mère, d’une voix à peine audible. Avant d’ajouter que Sorenza René avait eu beaucoup de chance dans sa vie, mais qu’elle n’a pas su la saisir.