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Mondial de rugby: Galles-France 2019, le chant du dragon

16 octobre 2019, 16:01

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Mondial de rugby: Galles-France 2019, le chant du dragon

Le long règne de Warren Gatland au pays de Galles a été couronné de succès, sauf en Coupe du monde: l’édition 2019 au Japon est celle de la dernière chance pour une équipe arrivée à maturité, gorgée de confiance et qui n’a plus de temps à perdre.

Auckland, le 15 octobre 2011. La défaite crève-coeur face à la France (9-8) en demi-finale met fin à la première tentative du Néo-Zélandais à la tête du XV du Poireau. Huit ans plus tard, il ne reste que Maxime Médard parmi les protagonistes français. Alors que côté gallois, ils sont encore cinq: les trois-quarts Leigh Halfpenny, George North et Jonathan Davies et les deuxième ligne Bradley Davies et Alun Wyn Jones.

Devenu capitaine après la retraite de Sam Warburton, Alun Wyn Jones, âgé de 34 ans et international depuis 2006, vient de battre le record de sélections pour un Gallois (131 auxquelles s’ajoutent 9 capes avec les Lions) et la Fédération (WRU) a prolongé son contrat jusqu’en 2021. Mais il aura 38 ans lors du Mondial 2023 en France...

Pour Gatland qui retournera en Nouvelle-Zélande après le Japon, pour son staff, pour Jones mais aussi pour Ken Owens (32), Jonathan Davies (31 ans), Halfpenny (30) et d’autres, le Japon est assurément la dernière occasion de soulever le trophée Webb-Ellis.

Les leçons de 2015

Dimanche, «ce pourrait être notre dernier match (avec Gatland), mais j’espère que non», résume le demi de mêlée Gareth Davies. «Alun Wyn est un grand capitaine qui parle très bien, je suis sûr qu’il mentionnera le fait que cela pourrait être le dernier match de «Gats»» pour motiver les troupes», ajoute le N.9.

«Il n’y a pas de deuxième chance après cela, c’est clair et net», a dit mercredi l’entraîneur adjoint Neil Jenkins, qui a échoué cinq fois en tant que joueur (1995, 1999) puis technicien (2007, 2011, 2015). Battus en quarts par l’Afrique du Sud lors de la dernière édition, les Gallois n’avaient «probablement pas saisi les occasions, que ce soient des essais ou des tirs au but», regrette l’ancien ouvreur, désormais en charge de la technique individuelle.

Pour Ken Owens, les Dragons gallois avaient surtout payé une série de blessures en phase de poules. «Donc c’est super que tout le monde en soit sorti indemne» cette fois, souligne-t-il. Même si une incertitude entoure encore la participation du centre Jonathan Davies, touché au genou gauche face aux Fidji.

Expérience, stabilité, confiance

Avec l’Anglais Shaun Edwards, ancienne gloire du rugby à XIII, Gatland a fait de la défense galloise, très agressive grâce à une préparation physique optimale, une référence mondiale. En place depuis une décennie, son staff ne semble même pas avoir souffert du départ de Rob Howley, l’adjoint soupçonné de paris illégaux et renvoyé au pays juste avant le début du tournoi.

Construite patiemment, son équipe a fait le plein de confiance en 2019 en réalisant le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations, son 3e sous Gatland après 2008 et 2012. «Nous savons exactement ce que nous essayons de réaliser et où nous voulons aller», affirme ainsi Owens. «Au sein de l’équipe, certains ont maintenant l’expérience des grands matches», dit le talonneur en citant en exemple Liam Williams, récent champion d’Angleterre et d’Europe avec les Saracens.

La stabilité est un autre élément-clé de la réussite des Gallois. «Beaucoup de joueurs ont eu de la continuité en sélection et plus tu joues de grands matches, plus tu sais t’y préparer, ce qu’on attend de toi et comment assurer», souligne Owens.

Résultat, les Gallois ne se cachent plus. «Il n’y a qu’une chose que nous pensons faire, et c’est de le gagner», dit Liam Williams, qui estime faire partie d’une «énorme équipe». L’arrière ne parle pas de gagner le quart de finale, mais bien le Mondial.