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Platini: fin de suspension mais toujours hors-jeu

4 octobre 2019, 14:36

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Platini: fin de suspension mais toujours hors-jeu

«Je reviendrai»: Michel Platini, dont la suspension de 4 ans va prendre fin lundi, ambitionne de revenir dans le football mais bien peu semblent prêts à faire de nouveau une place à l’ancien patron de l’UEFA.

Milieu de terrain d’exception, chef d’orchestre puis sélectionneur des Bleus, le petit-fils d’immigré italien était ensuite devenu un dirigeant de premier plan, s’emparant de la puissante UEFA en 2007.

Adoubé par Sepp Blatter, il s’apprêtait à succéder au Suisse à la tête de la Fifa, après avoir longtemps rongé son frein.

Mais l’ascension apparemment irrésistible du double demi-finaliste de la Coupe du monde (1982 et 1986) s’est interrompue avec fracas en septembre 2015: pour un paiement sans contrat écrit et tardif de 2 millions de francs suisses de Blatter à Platini, les deux hommes ont été suspendus 8 ans par la justice interne de la Fifa.

La suspension de Platini «de toute activité liée au football» a été ensuite réduite à 6 ans en appel puis à 4 ans par le Tribunal arbitral du sport. Celle de Blatter est passé elle de 8 à 6 ans.

La décision s’est apparentée à un arrêt de mort professionnel pour Platini: l’ex-capitaine des Bleus, qui devait lâcher la tête de l’UEFA, ne pouvait pas se présenter à la présidence de la Fifa où son ancien bras droit, Gianni Infantino, a été finalement élu en février 2016, puis réélu en juin dernier.

La justice suisse a également ouvert une procédure pénale en septembre à l’encontre de Blatter et Platini, ce dernier sous le statut de témoin assisté. Mais en mai 2018, le Ministère public de la confédération a reconnu qu’il n’existait pas de preuves «suffisantes» pour poursuivre Platini, de quoi justifier selon son avocat suisse, l’annulation de la suspension.

- créer une «jurisprudence Platini» -

En dernier recours, Platini a également saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, espérant créer «une jurisprudence Platini», a-t-il expliqué jeudi dans le quotidien Le Monde, car, s’interroge-t-il, «comment peuvent-ils empêcher quelqu’un de travailler dans le football ?».

La longue traversée du désert du Français désormais âgé de 64 ans prendra fin lundi. Dès lors, il pourra envisager de retrouver un rôle dans le football.

«Je reviendrai. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment», a assuré récemment sur la chaîne suisse RTS l’ancien stratège de la Juventus. «Je ne peux pas rester sur une suspension, même si c’est une suspension faite par des abrutis».

«J’ai reçu beaucoup de propositions, des appels du pied, pour être consultant, pour faire l’Euro, la Coupe du monde», a-t-il encore assuré au Monde.

Mais au-delà, «Platoche», un surnom qu’il n’aime pas, peut-il encore trouver un point de chute alors que bien peu, au sein des instances, lui voient encore un avenir ?

«Où voyez-vous un point de chute pour Platini ?», a-t-on ainsi demandé à un cadre du football mondial. Réponse: «Nulle part».

«Il dit qu’il veut revenir mais je n’ai rien entendu de concret», confie également un de ses anciens proches.

Alors que le mandat de Noël Le Graët arrivera à échéance en 2021, la présidence de la Fédération française de football, peut-elle l’intéresser ?

«Beaucoup de gens m’en parlent déjà, a réagi Platini jeudi sur L’Equipe.fr. «Des copains me conseillent d’y aller, d’autres me disent : C’est quoi l’intérêt d’être président de la FFF quand on a été président de l’UEFA ? Mais même cette échéance-là me paraît lointaine. Je n’y ai pas encore vraiment pensé».

Le Graët a lui répété jeudi qu’il verrait bien plutôt Didier Deschamps, l’actuel sélectionneur des Bleus, lui succéder: «Je l’ai promis à Didier, alors je suis embêté. En général, j’essaie de tenir mes promesses».

S’il écarte l’idée de revenir à l’UEFA, son actuel président Aleksander Ceferin «pourrait soutenir Platini» pour l’élection à la présidence de la Fifa en 2023, selon un membre des instances. Le Slovène, qui «ne supporte pas» Gianni Infantino et a des ambitions plutôt dans son pays, pourrait alors utiliser le Français comme «porte-voix pour déstabiliser» l’actuel président de la Fifa, ancien homme de confiance de Platini.