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Bleues: les mondialistes «retrouvent un rythme de croisière», pour Gaëtane Thiney

2 octobre 2019, 16:20

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Bleues: les mondialistes «retrouvent un rythme de croisière», pour Gaëtane Thiney

Exposées à une «lumière très forte» lors du Mondial-2019 à domicile, les Bleues «retrouvent un rythme de croisière» en sélection et dans un championnat de France qui «commence à trouver sa place», raconte à l’AFP Gaëtane Thiney, milieu offensive du Paris FC.

Avant d’affronter en amical l’Islande à Nîmes vendredi, quatre jours avant le début des qualifications à l’Euro-2021 au Kazakhstan, l’internationale de 33 ans (162 sélections) revient sur la Coupe du monde et son traitement médiatique: «J’ai regardé de loin tout ce théâtre», s’amuse-t-elle.

Q: L’enthousiasme qu’a engendrée la Coupe du monde en France est-il retombé ?
R:
«Depuis le Mondial, oui, il y a un peu moins de popularité. La Coupe du monde, c’était une fenêtre, un événement extraordinaire dans notre pays. On ne revivra sans doute plus jamais ça. On a eu une lumière très forte braquée sur nous. Là, on retrouve un rythme de croisière, ce qui est très bien aussi. Il ne faut pas trop en demander. La D1 féminine commence à trouver sa place. Aujourd’hui, on a quand même la chance d’être diffusées par Canal Plus. Le foot féminin évolue dans le bon sens. On n’a pas l’impression d’avoir fait quelque chose d’extraordinaire (au Mondial). Mais parfois, des inconnus viennent nous parler, nous dire «merci pour toutes ces émotions». Tant mieux, moi j’adore ça, donner du bonheur aux gens! Mais des fois, je trouve ça un peu disproportionné. C’est là qu’on se rend compte de la puissance du sport».

Q: Est-il difficile de retrouver le cadre plus modeste du championnat ?
R:
«Non. J’adore mon club, ç’a été très facile d’y revenir. Au Paris FC ou ailleurs, aucune joueuse n’a retrouvé des stades aussi remplis et aussi grands que ceux de la Coupe du monde. Ce n’est pas notre quotidien, ça».

Q: Vous aviez évoqué le manque de soutien des médias français pendant le Mondial...
R:
«Ce que je voulais dire, c’est que quand les Etats-Unis gagnent 13-0 contre la Thaïlande, c’est un record historique. Nous, ç’aurait été: «La Thaïlande n’a pas été bonne». C’est français, c’est notre culture qui veut cela. Je suis Française, mais je regarde toujours ce qui va. J’ai pris beaucoup de recul par rapport à la presse. J’ai regardé de loin tout ce théâtre... que je connais bien, puisque j’ai été consultante pour Canal+. Et, de loin, c’est assez drôle, surtout quand les commentaires sont très éloignés de ce qu’il se passe à l’intérieur du groupe. J’ai analysé tout ça, et je me suis dit: «Mon dieu, pour les joueurs, au quotidien, ça doit être terrible». Mais on a besoin de ça».

Q: Avez-vous des reproches à faire aux médias ?
R:
«Non, aucun. C’est le jeu. A la fin de la Coupe du monde, je voulais moi-même dresser des commentaires, des notes et des «stats» sur les articles, les journalistes, les consultants... En étant très objective, bien sûr, comme le sont les journalistes ! C’aurait été très drôle. Mais j’ai gardé ça pour mes proches (sourire)».

Q: Vous aurez 34 ans le 28 octobre. Avez-vous envisagé d’arrêter l’équipe de France après le Mondial ?
R:
«Je suis encore en contrat pendant deux ans dans mon club (Paris FC). Je suis encore passionnée, je me donne à 200% tous les jours pour être performante. Je ne refuserai pas l’équipe de France si mes performances me le permettent. Pour moi, c’est un devoir. Si on est appelé, on doit y aller. Si un jour, je suis fatiguée de venir, ça voudrait dire que je suis fatiguée de jouer au foot. Si je prends moins de plaisir, ou que je n’arrive pas à m’exprimer, j’aviserai. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas».