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Pointe-aux-Sables: Kipoufer donne une seconde vie aux déchets

28 septembre 2019, 12:46

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Pointe-aux-Sables: Kipoufer donne une seconde vie aux déchets

«Toute l’idée du surcyclage est de valoriser les déchets», dit d’emblée Laura Constantin. Comment en est-elle arrivée là ? Pas timide pour un sou, elle n’hésite pas à se raconter. Depuis toute jeune, elle a toujours aimé réduire les déchets pour diminuer leur quantité. Le véritable déclic à cet effet s’est toutefois produit quand elle s’est retrouvée dans un embarras financier et qu’elle n’avait plus suffisamment d’argent pour meubler sa nouvelle maison à Pointe-aux-Sables.

C’est alors qu’elle a décidé de retravailler des objets abandonnés par leurs propriétaires. Ainsi, en faisant preuve de créativité elle a réussi à décorer sa maison à peu de frais. Aujourd’hui, son domicile est constitué en majorité d’objets issus de son action de surcyclage. Que ce soit son lit, les tables et les chaises, tous ces objets sont issus de son action de surcyclage.

Ses amis ont été tellement impressionnés par ses travaux de surcyclage à domicile qu’ils l’ont encouragée à se lancer dans le surcyclage à plus grande échelle.

Cette maman a alors sollicité l’aide de Tiphaine Le Trionnaire, sa copine de longue date, pour démarrer une start-up. C’est ainsi que Kipoufer Limited a vu le grand jour le 21 mai 2017. Actuellement Kipoufer comprend cinq membres : Laura, Tiphaine, Jean Patrick, Kelvin et Danilo.

Jean Patrick, Laura et Tiphaine encouragent les Mauriciens à donner un second souffle aux déchets.

Briser le cycle

«Il n’y a pas honte à retravailler des objets de récupération. Au contraire, cela soulage notre écosystème, voire la planète. Je ne comprends pas pourquoi il faut acheter des objets neufs quand nous pouvons tout obtenir à partir de ce que nous avons déjà. Il faut briser le cycle infernal de la surconsommation», martèle Laura Constantin. Elle ajoute qu’à Maurice, beaucoup de gens fabriquent des objets à partir d’objets récupérés. Toutefois, ils ne les exhibent pas au public par honte car le surcylage n’est pas entré dans les habitudes mauriciennes. «À Kipoufer, nous encourageons les gens à venir de l’avant et à nous exposer leur créativité et en contrepartie, nous les aidons à gagner leur vie avec leurs créations. Il y a beaucoup plus de talents que vous ne pourriez l’imaginer en matière de surcyclage à Maurice.»

Laura Constantin confie également que de nombreuses personnes n’ont pas cru en elle, notamment des parrains éventuels vers lesquels elle s’était tournée à ses débuts pour obtenir de l’aide. Aux dires de cette maman, Habit Clothing a tout de suite répondu à sa requête pour un parrainage. «Je serai éternellement reconnaissante à Patrick Desvaux de Marigny de Habit Clothing, qui a accepté de nous sponsoriser.»

Notre interlocutrice explique que le surcyclage est la gestion des déchets mais de façon moderne. «Mon équipe et moi ramassons constamment des déchets démantibulés et jetés un peu partout à travers l’île. Nous travaillons avec de la vieille ferraille et du bois pour créer des objets uniques. Récemment, nous avons fabriqué une chaise avec des pièces venant d’un vieux vélo. Tout comme nous avons fabriqué des lits avec des palettes en bois.»

Tiphaine, installée en France et cofondatrice de Kipoufer souligne qu’en France, le surcyclage est devenu un phénomène de société. Elle fait valoir que malgré la distance entre la France et Maurice, elle essaie d’apporter son soutien à l’entreprise. «C’est une aventure extraordinaire. Mettre sur pied la start-up a été difficile mais avec le temps, nous avons appris à la gérer. Je peux vous dire que le surcyclage a été adopté par pas mal de gens au point de devenir un mouvement mondial. Les environnementalistes ont tiré la sonnette d’alarme sur la surconsommation et le résultat a été le surcyclage.»

 

Ressourcerie

<p style="text-align: justify;">Kipoufer est en quête d&rsquo;un local pour pratiquer le surcyclage. Pour ce faire, les membres de l&rsquo;entreprise comptent ouvrir une ressourcerie, endroit où l&rsquo;on pratique la récupération, la valorisation et la revente de biens, dans la région ouest. Laura Constantin laisse entendre que cette ressourcerie aura une boutique attenante.</p>

 

Prix abordables

<p style="text-align: justify;">Selon Laura Constantin, les objets, qui sont créés à partir du surcyclage, sont exposés sur la page Facebook de Kipoufer. Ce qui permettra aux gens d&rsquo;acheter des objets de qualité à prix abordables, tout en protégeant l&rsquo;environnement.</p>