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Coup de feu à Floréal: une beuverie qui tourne mal

7 septembre 2019, 19:15

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Coup de feu à Floréal: une beuverie qui tourne mal

Que s’est-il vraiment passé dans la soirée de dimanche 1er septembre dernier, devant la résidence du haut-commissaire indien à Floréal, avant que Seewajee Bhikoo ne soit retrouvé dans sa voiture saignant de la tête ? De troublantes révélations et un témoin mystère ont entre-temps fait leur apparition. Chronologie des événements.

Le dimanche 1er septembre, Jevin Ramah , 29 ans, affecté au poste de police de Vacoas, prend un verre en compagnie de ses amis dans une boutique de la région de Belle-Terre.

Il doit ce jour-là assurer le deuxième shift à 15 h 15, mais il informe ses supérieurs qu’il n’est pas en forme et ne peut venir travailler. Mais ses collègues le convainquent de venir car le sergent du shift est malade.

Trois heures plus tard, soit peu avant 18 heures, il se présente au poste de police de Vacoas pour récupérer son arme de service. On lui annonce qu’il doit être en sentinelle devant la résidence du haut-commissaire indien à Angus Road, Floréal. Soit dans la même rue où résident le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et d’autres diplomates.

À bord de la voiture qui le conduit sur son lieu de travail, se trouvent également ses amis Seewajee Bhikoo, 52 ans, qui habite aussi Belle-Terre, et un mécanicien de 30 ans.

Arrivée sur place, la bande d’amis poursuit sa beuverie. Mais celle-ci tourne au drame quand Seewajee Bhikoo est touché par une balle à la tête.

Paniqué, le constable Ramah appelle la charge room de la police de la division centrale. Il est alors 18 h 25. Entre-temps, le mécanicien prend la fuite.

La police est mandée sur les lieux et Jevin Ramah est conduit au poste de Vacoas pour être interrogé. Dans un premier temps, il explique aux enquêteurs que son ami a voulu se suicider. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico légal, l’examine et lui a fait une prise de sang pour des tests toxicologiques.

Des officiers du Forensic Science Laboratory effectuent, de leur côté, des prélèvements sur la main droite du policier pour relever la présence de résidus de poudre.

Seewajee Bhikoo, blessé, est transporté à l’hôpitalVictoria, à Candos, dans un véhicule du SAMU. Il rend l’âme quelques heures plus tard.

L’autopsie effectuée par le Dr Gungadin, attribue le décès à une «gunshot wound to the head».

Lundi, Jevin Ramah est traduit en cour de Curepipe sous une accusation provisoire d’assassinat.

Plus tard, des techniciens du Scene Of Crime Office récupèrent près de la portière de la voiture, la balle qui a traversé la tête de la victime.

Le même jour, le policier se rétracte dans sa deposition aux limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Il parle d’un regrettable accident.

Le policier explique que le quinquagénaire voulait savoir comment fonctionnait son arme. Il aurait retiré les balles pour lui montrer le révolver. Après qu’il a remis les munitions, Seewajee Bhikoo aurait tenté de la lui arracher des mains. L’arme s’est déclenchée et le coup est parti pour l’atteindre à la tête.

Au cours de l’enquête, les enquêteurs réalisent qu’un autre individu se trouvait en compagnie des deux hommes au moment de l’incident. Ils se mettent à sa recherche.

Ce n’est que mardi matin que le mécanicien, pris de remords, se présente au poste de police de Vacoas.

Il finit par avouer qu’il se trouvait avec ses amis à bord de la voiture et confirme la thèse de l’accident.

Mercredi après-midi, il consigne une autre déposition au poste de police de Phoenix. Il dit avoir été menacé de mort, la veille vers 19 heures, alors qu’il se rendait à la boutique du coin.

L’enquête, menée par la MCIT, continue.

«Il n’est pas quelqu’un de violent», disent des proches

<p style="text-align: justify;">Jevin Ramah, célibataire, s&rsquo;est joint à la force policière le 3 février 2012 et était affecté au poste de Vacoas depuis le 3 janvier 2015. &laquo;Il est quelqu&rsquo;un de bien, n&rsquo;est pas violent et ne refuse jamais aucun travail&raquo;, racontent ceux qui ont l&rsquo;habitude de côtoyer le jeune policier. Toutefois, ses collègues policiers, affirment qu&rsquo;il a beaucoup changé à la suite d&rsquo;une déception amoureuse. Il est issu d&rsquo;une famille de deux fils, dont il est l&rsquo;aîné. &laquo;Ce qui est arrivé est regrettable. Cela aurait pu être évité&raquo;, confie un autre policier.</p>