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Ouragan Dorian: une «longue nuit» attend la Caroline du Nord

6 septembre 2019, 08:18

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Ouragan Dorian: une «longue nuit» attend la Caroline du Nord

L’ouragan Dorian, toujours classé en catégorie 2, poursuivait jeudi soir sa lente remontée de la côte est des Etats-Unis, où des habitants de la Caroline du Nord, notamment menacés par les inondations, s’apprêtaient à passer une nuit difficile.

Aux Bahamas, que Dorian a ravagées avant de longer la côte américaine, le bilan provisoire a encore grimpé pour atteindre 30 morts.

Selon le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC) américain à 20H00 (0H00 GMT), l’oeil de l’ouragan, dont les vents soufflaient au plus fort à 160 km/h, se trouvait seulement à une cinquantaine de kilomètres de Cape Fear (le bien nommé «cap de la peur») en Caroline du Nord.

«Dorian a la Caroline du Nord dans son viseur. La nuit sera longue», a déclaré sur CNN Roy Cooper, le gouverneur de cet Etat déjà lourdement frappé l’an dernier, à la même époque, par l’ouragan Florence.

«Nous devons rester sur nos gardes ce soir (jeudi), notamment dans les comtés côtiers», a-t-il ajouté, pointant en particulier le risque de tornades. «Nous aurons hâte de voir le soleil se lever demain (vendredi)».

Le président Donald Trump a indiqué sur Twitter s’être entretenu par téléphone avec M. Cooper ainsi qu’avec les gouverneurs des Etats de Caroline du Sud et de Géorgie, touchés plus tôt par Dorian.

La Maison Blanche suit la situation de près, a-t-il assuré, en saluant le travail des équipes de secouristes mobilisées le long de la côte.

Après avoir dévasté une partie des Bahamas, l’ouragan a relativement épargné jusqu’ici les Etats-Unis.

«Nous allons bien. Il n’y a juste pas d’électricité et nous attendons que la tornade passe», a confié jeudi matin à l’AFP Eddie Guidry, qui vit à Folly Beach, juste à côté de Charleston, en Caroline du Sud.

Des vents violents ont soufflé jeudi sur cette perle touristique du Sud américain dont plusieurs rues ont été inondées, mais les dégâts restaient limités dans l’ensemble.

Selon les autorités locales, plus de 200.000 foyers étaient privés d’électricité en Caroline du Sud, où 33 refuges ont été ouverts.

Plusieurs parties de la côte sud-est des Etats-Unis, où vivent des millions de personnes, ont été placées en état d’urgence, et des ordres d’évacuation obligatoires ont été émis par endroits.

«L’enfer partout»

Aux Bahamas, les plaies laissées par le passage de Dorian, alors classé en catégorie 5, mettront sans doute très longtemps à se refermer.

Le bilan officiel a été revu à la hausse, avec 30 morts, a dit jeudi soir à CNN le Premier ministre bahaméen Hubert Minnis. Mais il risque de s’alourdir considérablement, ont d’ores et déjà prévenu les autorités de l’archipel.

La dévastation causée par l’ouragan, particulièrement sur les îles Abacos et de Grand Bahama, va durer «des générations», avait déclaré plus tôt M. Minnis.

Les Nations unies ont estimé qu’environ 70.000 personnes avaient «besoin d’une aide immédiate».

Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a indiqué que l’organisation avait débloqué un million de dollars de son fonds d’urgence pour apporter une première aide aux sinistrés.

Les images de paysages ravagés, de bateaux couchés sur terre et de maisons affaissées faisaient craindre le pire.

L’émotion, mais aussi parfois la colère étaient palpables sur les îles Abacos.

«Nous devons partir. Ça va faire quoi, 4 ou 5 jours maintenant? Il est temps de bouger et de sortir les gens d’ici», a confié à l’AFP Brian Harvey, un Canadien de Montréal, qui était à bord de son bateau et a «tout perdu».

En vie, il s’estime chanceux. «Mais c’est l’enfer partout», a-t-il ajouté.

«Je n’ai pas de nouvelles de cinq des 14 personnes qui travaillent pour moi», déplorait auprès de l’AFP Robert Neher, propriétaire d’une cabane de pêche sur la pointe est de Grand Bahama.

Dorian s’est acharné sur l’archipel, au-dessus duquel il est longtemps resté quasi immobile, faisant tomber jusqu’à 76 cm de pluie par endroits.

Marsh Harbour, la principale ville des îles Abacos, a été détruite à 60%, selon le Premier ministre.

En la survolant, des journalistes de l’AFP ont vu des centaines de maisons dont le toit s’était envolé, des rues entières submergées par les inondations, des bateaux et des habitations en miettes.

«Il ne nous reste rien», s’attristait Meghan Bootle, 21 ans, étudiante à Nassau, dont la famille vit dans le nord de Grand Abaco.

La Croix-Rouge a indiqué que 13.000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites aux Bahamas.