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Moby Dick: «Anou rant dan vant enn labalenn»

27 août 2019, 14:36

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Moby Dick: «Anou rant dan vant enn labalenn»

S’attaquer à un classique de la littérature. C’est un peu l’équivalent de se faire avaler par une baleine et en ressortir vivant. Flavia DohertyBigara n’a pas reculé. Avec sa traduction/adaptation du Moby Dick d’Herman Melville, elle a remporté le prix spécial féminin du konkur tradiksyon enn zistwar klasik, organisé par Ledikasyon Pu Travayer (LPT) en 2018. Sa version a été publiée par LPT. Elle a été lancée le jeudi 22 août, à Rose-Hill, dans les locaux de l’association Lupus Alert.

Son «plus gros challenge», Flavia Doherty-Bigara explique que c’était de réduire un épais volume en 7 000 mots. Son choix de traductrice a été de ne pas trop s’appesantir sur les leçons de chasse à la baleine, que donne Herman Melville – lui-même un chasseur de baleines. Ni sur les considérations philosophiques et spirituelles. Mais de se concentrer uniquement sur l’action du roman. «Mo pann pran plis ki sa.»

Cette traduction l’a poussée à se renseigner sur Herman Melville et son œuvre. «Finn koumans ko li sant-an apre so lamor.» Un ouvrage qui échappe aux catégorisations. Clé du roman : le capitaine Ahab, ne va pas à la chasse à la baleine, mais à la chasse d’une baleine en particulier. Celle à cause de qui il a perdu l’une de ses jambes. «Personne ne sait où est le danger. Est-ce qu’il est dans l’eau ou est-ce qu’il est à bord ?»

En préface de cette traduction qui utilise la graphie officielle du kreol, à l’exception d’une «dérogation mineure», LPT souligne le «kuraz» de Flavia Doherty-Bigara, d’avoir choisi l’œuvre de Melville. Si l’œuvre originale a parue en 1851, LPT y voit toute l’actualité de ce classique américain. « Prezidan Donald Trump pe fer buku komantater rappel Ahab ki kapitenn enn bato, me ki ena obsesyon destrikter»..

Dans son commentaire, Marjorie Barbe Munien, membre du jury du concours de LPT, note que la traductrice a su éviter des pièges. «So version kourt pa anpes nou konpran e swiv progresion bann personaz ek deroulman laksion.» Elle souligne le choix de Flavia Doherty d’avoir gardé les noms propres tels que dans l’original.