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Racisme, sexisme, homophobie: tolérance zéro dans le foot

17 août 2019, 20:30

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Racisme, sexisme, homophobie: tolérance zéro dans le foot

La brève interruption de la rencontre de L2 entre Nancy et Le Mans en raison de chants homophobes venant des tribunes, vendredi soir, atteste de la nouvelle sévérité des instances du football envers les propos et faits discriminatoires. Nancy et ses supporters devraient être sanctionnés.

Le club lorrain a signé sur le terrain une victoire anecdotique. Son match remporté 2-1 sur les Manceaux restera d’abord comme la première rencontre arrêtée en raison de chants homophobes, en France.

Une première honteuse soulignée par la ministre des sports Roxana Maracineanu qui, après avoir félicité Mehdi Mokhtari, l’arbitre décisionnaire, a souhaité que cette première soit également «une dernière».

Cancers des tribunes, les chants et comportements insultants, attentatoires à la dignité, ont été le cheval de bataille de nombreux(ses) ministres, de Rama Yade à Laura Flessel. Mais c’est sous le mandat de Maracineanu que la Ligue de football professionnel (LFP) et différentes associations comme la LICRA ou SOS homophobie, se sont plus concrètement unies autour de plans de lutte.

Depuis le printemps dernier, la possibilité --inscrite dans le règlement de l’UEFA-- d’interrompre un match pour rappeler à l’ordre et intimer le silence à des supporteurs injurieux, est devenu un ordre de la ministre. Et une réalité. Le 12 avril, la rencontre entre Dijon et Amiens était arrêtée pour quelques minutes, à l’initiative du capitaine des Picards, Prince-Désir Gouano, cibles d’insultes racistes. L’arbitre n’était intervenu qu’en soutien.

Vendredi soir, c’est lui qui a pris la décision de dire stop, à la 27e minute, alors que le stade Marcel-Picot résonnait de chants hostiles aux voisins messins usant d’un vocabulaire clairement homophobe. Changeant de cible, les ultras nancéiens s’en prenaient alors à la Ligue sur le même ton.

- décision de la LFP mercredi -

L’interruption n’a duré qu’une minute mais ne devrait pas rester sans conséquences pour l’ASNL dont le cas sera étudié par la commission de discipline de la LFP, mercredi.

Pour les incidents d’avril, Dijon avait écopé d’un point de pénalité avec sursis et le supporteur identifié comme ayant proféré les injures racistes avait été mis en examen, le club ayant porté plainte.

«Il y a un règlement, que la Ligue a fixé, il se doit d’être appliqué et il devra être appliqué», a admis vendredi soir, à chaud, le président lorrain Jean-Michel Roussier. «On a rencontré les responsables des groupes de supporters à la mi-temps avec les délégués qui ont entendu le message. Je les reverrai sur ce sujet-là car c’est un sujet qui ne va pas se traiter en trois coups de cuillère à pot, c’est un sujet de fond.»

Samedi matin, l’entourage de M. Roussier indiquait que le président n’avait pris aucune décision quant à d’éventuelles suites judiciaires à l’encontre des supporters.

La provocation publique à la haine ou à la violence, pour des raisons d’origine ou d’orientation sexuelle ainsi que la provocation à la haine ou à la violence lors d’une manifestation sportive peuvent être punies d’un an de prison, assorti d’interdiction de stade.

«Le football n’a pas vocation à traiter les problèmes de société tout seul. Ce dont on parle là c’est de problèmes de société qui dépassent largement les cadre des enceintes du foot», a averti le patron du club lorrain.

«Ce n’est pas nous qui traiterons, qui empêcherons, qui éduquerons, qui ferons en sorte que ce type de propos (ne) sorte (pas) de la bouche des gens, que ce soit nos supporters ou qui que ce soit d’autre. Donc on les condamne, mais de grâce, que ce ne soit pas Nancy qui soit montré du doigt».