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Mineurs qui conduisent : dangereuse réalité

7 août 2019, 20:00

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Mineurs qui conduisent : dangereuse réalité

Il est parti dans la fleur de l’âge. Adriano Victorien, 13 ans, est mort sur le coup à Terre-Rouge aux petites heures lundi, tandis que le passager, son cousin âgé de 27 ans et aussi propriétaire de la motocyclette, a été grièvement blessé et admis à l’hôpital. Ce sont les images des caméras CCTV qui ont révélé à la police que la victime pilotait le deux-roues lorsque l’accident s’est produit. Pour Alain Jeannot, président de l’association Prévention routière avant tout (PRAT), ce drame vient tirer la sonnette d’alarme sur un fait bien concret de notre société : beaucoup de jeunes prennent la route alors qu’ils n’ont pas la formation adéquate pour conduire.

«Durant les cinq dernières années, il y a eu en moyenne 80 personnes sans permis ou learner impliquées dans des minor and major casualty accidents. C’est grave ! Cela prouve qu’il y a un manque de vigilance, d’éducation et de sensibilisation par rapport à ces personnes. Ceux qui donnent leur véhicule aussi ont un rôle à jouer», explique-t-il.

Le cas d’Adriano Victorien rappelle les rallyes illégaux qui ont lieu un peu partout à travers l’île et qui impliquent aussi des mineurs. Des sources policières disent travailler d’arrache-pied pour que cela cesse. Mais souvent, quand les policiers ont vent de ce qui se passe, l’alerte est donnée de bouche à oreille aux «hors-la-loi» qui se dispersent.

Selon un officier du Police Press Office, les cas de mineurs qui conduisent abondent. «La police ne cesse de conseiller les jeunes à travers des causeries dans les écoles et ainsi de suite. Mais pour que cela cesse, la responsabilité revient aussi aux parents de ces mineurs. Ils doivent savoir où vont et que font leurs enfants.»

Pour rappel, les permis de learner sont attribués aux mineurs à partir de 16 ans. Si un mineur est pris en train de piloter un véhicule, il est arrêté et conduit au poste de police. On appelle ses parents, on prend son nom et son adresse et il doit payer une contravention. Après les procédures, le cas est référé au Directeur des poursuites publiques. Par ailleurs, celui qui prête son véhicule au mineur commet aussi un délit car il n’est pas supposé le donner à une personne qui ne possède pas de permis.

Alain Jeannot espère que cette tragédie ne sera pas sans leçon. «Je souhaite que le cas de cet adolescent provoque une réflexion, chez ceux concernés, sur tout ce qu’il y a comme mesures préventives pour empêcher que ceux qui n’ont pas de learner ou de permis ne conduisent.»