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Prison avec sursis contre cinq «suiveurs» de chasse à courre pour avoir violenté des anti-chasse

1 août 2019, 18:43

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Prison avec sursis contre cinq «suiveurs» de chasse à courre pour avoir violenté des anti-chasse

Cinq participants à une chasse à courre ont été condamnés jeudi à Rennes à des peines allant de six à dix mois de prison avec sursis pour avoir violemment pris à partie deux activistes anti-chasse en février en forêt de Paimpont (Ille-et-Vilaine).

Un chasseur, considéré comme le «principal responsable des violences» par le parquet, a été condamné à dix mois avec sursis, assortis d’une interdiction de chasse pendant un an. Le ministère public avait requis 14 mois de prison avec sursis lors de l’audience, mi-juillet au tribunal correctionnel de Rennes.

Un autre prévenu a été condamné à huit mois avec sursis et trois autres à six mois avec sursis, des peines moins importantes que celles requises par le parquet (12 et 10 mois, toujours avec sursis). Les cinq prévenus étaient poursuivis pour «violences en réunion».

L’avocat André Raiffaud, qui défendait les cinq mis en cause, a annoncé à l’AFP son intention de faire appel. Lors de l’énoncé du jugement, la salle d’audience était pleine, avec une trentaine de personnes de chaque «camp».

Le principal responsable des violences, un quadragénaire, avait plongé à plusieurs reprises la tête de «Claire», une militante anti-chasse du collectif AVA Bretagne (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui), dans une sorte de douve remplie d’eau. Dans le même temps, un collègue «suiveur» - participant à la chasse mais non armé -, cherchait à arracher la caméra «GoPro» sanglée autour du cou de la militante.

Les deux militants s’étaient vu reconnaître une ITT (interruption temporaire de travail) de 30 et 15 jours et avaient porté plainte. Ils avaient tenté, comme ils le font régulièrement, de s’opposer à la pratique de la chasse à courre, la filmant pour en dénoncer «la cruauté et l’archaïsme».

Lors de l’audience, les cinq hommes, (retraité, agriculteurs, boucher intérimaire), sans antécédents judiciaires, âgés de 41 à 72 ans, avaient reconnu les faits tout en minimisant les violences, soulignant leur agacement de voir les chasses entravées par «les AVA». «Ce n’est pas de la violence, c’est du harcèlement contre la chasse à courre. Les gens, c’est leur passion, leur loisir, et systématiquement, ils sont perturbés», avait dit Me Raiffaud.