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Des ONG déposent une plainte contre le réacteur EPR de Flamanville

24 juillet 2019, 17:27

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Des ONG déposent une plainte contre le réacteur EPR de Flamanville

Le Réseau «Sortir du nucléaire» (RSN) et Greenpeace ont annoncé mercredi le dépôt d’une plainte contre EDF «pour alerter sur un manque de rigueur systémique aux conséquences dangereuses» concernant le réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche).

Contacté par l’AFP, le parquet de Cherbourg a indiqué mercredi matin ne pas avoir encore reçu de plainte.

Selon le communiqué des associations, l’Autorité de sûreté nucléaire a émis des réserves en octobre 2017 et décembre 2018 à propos de pièces fabriquées pour l’EPR.

«Les réserves émises pour certaines pièces étaient levées par EDF sans justification et rien ne permettait de s’assurer que tous les problèmes aient été identifiés, analysés et traités», affirment Greenpeace et RSN. Ils assurent que «de nombreux matériels avaient été déclarés bons pour le service (Bon pour exécution sans réserve) alors que cela n’aurait pas dû être le cas».

«Au-delà de la condamnation pénale, nos associations souhaitent alerter sur le problème systémique révélé par cette affaire», expliquent les ONG. «Il est hors de question que ce réacteur dangereux et criblé de défauts soit un jour mis en service!».

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait effectivement constaté en 2017 et en 2018 des «insuffisances» et avait encore mis en demeure EDF en février 2019 de «respecter les obligations de traçabilité pour la qualification des matériels de l’EPR de Flamanville».

Le gendarme du nucléaire avait alors estimé finalement «satisfaisants» les remèdes proposés par EDF mais avait «néanmoins décidé d’encadrer par une mise en demeure ces actions afin que la qualification des matériels soit démontrée dans un délai suffisant avant la mise en service du réacteur EPR», selon la note d’information publiée en février.

«L’ASN nous a demandé une nouvelle méthode, qu’elle a validée en février dernier», souligne un porte-parole d’EDF, interrogé par l’AFP. «On a changé notre manière de documenter l’ensemble de ces levées de réserve» (les points techniques à résoudre pour pouvoir prononcer la qualification du matériel), a-t-il assuré.

Il n’y a «pas de problème sur la sûreté», insiste l’électricien.

Ce projet de réacteur de 3e génération a été semé d’embûches depuis son lancement en 2004.

Initialement prévue pour 2012, sa mise en service a été plusieurs fois retardée et son coût revu en forte hausse. De 3,3 milliards d’euros en 2006, il atteint 10,9 milliards d’euros aujourd’hui.

Le calendrier et les coûts risquent en outre de déraper de nouveau en raison de problèmes de soudures rencontrés sur le chantier. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a récemment demandé un audit sur la filière EPR afin de faire la lumière sur les problèmes rencontrés.