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Mondiaux de natation: le malaise Sun, Titmus met Ledecky K.O.

21 juillet 2019, 20:05

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Mondiaux de natation: le malaise Sun, Titmus met Ledecky K.O.

Pas le bienvenu pour tous après son contrôle antidopage rocambolesque de l’année dernière, Sun Yang ne s’est pas laissé distraire: le Chinois a raflé l’or du 400 m aux Championnats du monde de natation, dimanche à Gwangju (Corée du Sud). Sur la même distance, Katie Ledecky a été mise K.O. par la jeune Australienne Ariarne Titmus.

Si la Fédération internationale de natation (Fina) semble très à l’aise avec la présence de Sun dans le bassin coréen, elle qui ne l’a pas sanctionné, pour vice de forme, après qu’il a détruit à coup de marteau un échantillon sanguin au cours d’un contrôle inopiné en septembre dernier, ce n’est pas le cas de tous les nageurs.

Une image résume le vif malaise autour du Sun : c’est sans monter sur le podium que l’Australien Mack Horton a choisi de recevoir sa médaille d’argent. C’est visage fermé et mains croisées dans le dos qu’il a ensuite assisté à la joie rugissante de Sun et à l’hymne chinois, puis est resté à distance au moment de la photo souvenir.

Son sentiment ? «De la frustration. Vous savez pourquoi», lâche Horton. «Je crois que ses actions et la manière dont c’est géré sont plus lourdes de sens que tout ce que je pourrais dire.»

«Ca pique» pour Ledecky

A Rio en 2016, quand il avait privé Sun du titre olympique sur 400 m, l’Australien avait été on ne peut plus clair : «Je n’ai pas de respect pour les dopés».

«Tout le monde ne m’aime pas, ça m’est égal», lance Sun, vainqueur du 400 m pour la quatrième fois consécutive (3:42.44).

«Je suis au courant des rumeurs, mais je me concentre sur la natation. Je sais qu’il a un problème personnel avec moi, c’est malheureux, me manquer de respect, ok, mais manquer de respect à la Chine, c’est regrettable», répond-il.

Le feuilleton Sun n’est pas terminé: à Gwangju, il est encore inscrit sur 200 m et 800 m. Ce n’est qu’après, en septembre, qu’il devra se présenter devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), l’Agence mondiale antidopage (AMA) ayant fait appel de la décision de la Fina. Déjà suspendu trois mois pour dopage en 2014, il y risquera la suspension à vie qui s’applique en cas de récidive.

Un tout autre feuilleton a connu un rebondissement spectaculaire : celui de l’hégémonie sans partage de Ledecky, quintuple championne olympique et quatorze fois championne du monde à 22 ans seulement, record pour une nageuse.

Jamais, sur 400 m, Ledecky n’avait connu la défaite dans un championnat majeur. C’est Titmus, 18 ans seulement, qui l’a fait tomber de son piédestal, au prix d’une époustouflante remontée dans la dernière longueur (3:58.76 contre 3:59.97).

«Ca pique un peu, je n’ai pas l’habitude», reconnaît Ledecky, qui a soigneusement évité Titmus en sortant de l’eau et a avoué avoir été «nerveuse» avant la course.

Wattel, première

L’avènement de l’Australienne n’est toutefois pas une surprise: celle qui a quitté sa Tasmanie natale avec sa famille pour s’installer à Brisbane s’affirme depuis un an comme une rivale à la mesure de l’Américaine. Trois fois déjà, elle avait nagé en moins de quatre minutes sur la distance. La première fois l’été dernier, lors des «Panpacs» à Tokyo, où elle avait, déjà, poussé Ledecky dans ses retranchements.

Les deux se retrouveront dès mardi sur 200 m. Ca promet.

Lui aussi a frappé fort d’entrée: le Britannique Adam Peaty (24 ans), champion olympique et quintuple champion du monde, a rugi en franchissant pour la première fois la frontière des 57 secondes (56.88) sur 100 m brasse dès les demi-finales. C’est le premier record du monde à tomber.

«C’est incroyable ! Ca fait trois ans que je cours après, depuis que j’ai touché le mur à Rio», s’exclame-t-il.

Côté français, Marie Wattel (22 ans) va elle vivre lundi sa première finale mondiale, sur 100 m papillon. La nageuse de 22 ans, qui s’entraîne à Loughborough, en Angleterre, s’est surprise elle-même en abaissant son record personnel de plus d’une demi-seconde en deux courses dimanche : de 57 sec 53, elle l’a porté à 57 sec 23 en séries, puis à 57 sec pile en demi-finales (3e temps).

«J’ai l’impression que je change de dimension, les filles que je croyais inaccessibles ne sont pas si loin, ça me donne confiance en moi», sourit-elle, toujours dans l’émotion.

Le renaissant relais tricolore 4x100 m messieurs s’est lui classé huitième et dernier (3:13.34) de la finale remportée par les Etats-Unis de Caeleb Dressel.