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Festival de Cannes: Anil Gayan, Bill Murray et Netflix

10 juillet 2019, 16:14

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Festival de Cannes: Anil Gayan, Bill Murray et Netflix

La bande-annonce donne des frissons. Les arrivées touristiques pour le premier trimestre 2019 sont en berne. Baisse moyenne de 4,5 % sur l’ensemble des marchés. Stagnation du marché traditionnel qu’est la France. Alors que le scénario catastrophe montre d’inquiétants signes, dans la réalité, c’est un film à gros budget qui s’est joué à la mi-mai.

Cannes, en mai dernier. Décor planté à La Croisette. Alors que chez nous, la coupe de la canne n’avait pas encore commencé (elle a démarré le 3 juin), Anil Gayan, ministre du Tourisme, et Arvind Bundhun, directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), font le plein de sucre – disent-ils – au Festival de Cannes.

Montée des marches pour Anil Gayan, les 14 et 15 mai. Il est au festival à temps pour assister au gala d’ouverture. Arvind Bundhun, lui, prolonge. Il reste sur place pendant quatre jours : du 14 au 17 mai. C’est le script qu’a lu le ministre du Tourisme, en réponse à une question du député de l’opposition Rajesh Bhagwan, mardi dernier. Le député mauve voulait connaître la composition de la délégation mauricienne à Cannes. Mais surtout combien ce voyage a coûté aux contribuables en termes de billets d’avion, de per diem et d’autres allocations.

D’emblée, le duo remporte la palme du billet d’avion en classe superstar. Les deux grosses pointures locales voyagent par Emirates Airlines. Les billets du ministre ont coûté Rs 201 408, alors que la facture pour Arvind Bundhun, qui voyage à la même période et vers la même destination, est de Rs 247 214. Rebondissement du scénario : la MTPA a droit à un discount chez Emirates Airline, souligne le ministre Gayan. «Donc, la somme qui a été effectivement payée pour le voyage d’Arvind Bundhun est de Rs 185 411.» Pas plus de précision sur l’hébergement, ni le per diem.

Mais au détour de l’intrigue, voilà le ministre Gayan qui déclame au Parlement qu’outre lui-même et Arvind Bundhun, «l’Economic Development Board aussi était là». Sans plus de précision sur l’acteur qui a joué ce rôle. Ni sur ce que cela a coûté.

Au box-office de la stratégie touristique, que rapporte ce voyage ? Dans sa réponse, Anil Gayan explique que le Festival de Cannes, «sert surtout à faire du networking. C’est une occasion de faire la promotion de Maurice, non seulement en tant que destination touristique, mais aussi comme un lieu propice pour les producteurs internationaux». Avant de mentionner une possible collaboration avec Netflix.

Sollicité pour plus qu’un simple teaser, Arvind Bundhun décrit le pitch du prochain épisode. Il affirme que «Jeremy Walker, Senior Producer de Netflix, est actuellement en repérage dans l’île». Arrivé dimanche, il passe quatre jours chez nous. «Il y aura éventuellement le tournage d’un court-métrage.» Parmi les autres rencontres à Cannes, le directeur de la MTPA cite : «Canal+ Studio. Nous sommes en pourparlers avec l’EDB et la Mauritius Film Development Corporation. Un représentant a pris rendez-vous. Il viendra en octobre. » Ainsi qu’une poignée de main avec «Warner Studio, la maison mère». Y-a-t-il des photos immortalisant ces rencontres ? Négatif, indique Arvind Bundhun.

Autre réplique du directeur de la MTPA : «cette visite a servi à parler du film-induced tourism». Qu’en est-il de la visibilité de Maurice ? Le responsable cite un reportage sur Maurice, récemment diffusé dans l’émission 50 minutes Inside, sur la chaîne française TF1. Ce reportage suit l’acteur français Bruno Solo qui se rend à l’île aux Bénitiers et donne la parole à la réalisatrice Nicole Garcia, qui a tourné des images de son film Lisa Redler chez nous. Un tournage qui a eu lieu au mois d’avril, un mois avant le Festival de Cannes. Le reportage montre aussi des images de la cérémonie des World Travel Awards, qui s’est tenue chez nous début juin.