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Entrepreneuriat: la fabrication d’huile de coco peut gagner du terrain à Maurice

10 juillet 2019, 12:54

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Entrepreneuriat: la fabrication d’huile de coco peut gagner du terrain à Maurice

Plus de 25 000 kg d’huile de coco sont importés à Maurice. L’encadrement des Petites et moyennes entreprises qui en fabriquent déjà peut développer une nouvelle industrie et créer des emplois, ainsi qu’un produit au label mauricien.

L’huile de coco est importée à Maurice sous deux formes, brute et raffinée. Selon les données du premier trimestre 2019 de Statistics Mauritius, Rs 2,2 millions ont été utilisées dans l’importation de 10 311 kg d’huile de coco raffinée et Rs 2,6 millions pour 18 277 kg d’huile brute. Ces deux types d’huile proviennent principalement du Sri Lanka. Concernant l’exportation, 783 kg d’huile non-raffinée l’ont été vers la France et La Réunion.

Par ailleurs, Maurice reçoit de l’huile de coco également d’Agalega. Selon l’Outer Islands Development Corporation, la noix de coco est la seule ressource disponible sur ces îles qui totalisent 2 600 hectares de terrain. Agalega est de ce fait connue pour fabriquer l’huile de coco.

Laval Soopramanien, président de l’Association des amis d’Agalega, explique les différentes étapes de fabrication. C’est un produit très prisé et très utilisé, par exemple dans les spa, et dans la production de divers produits cosmétiques tels le gel et la crème pour les cheveux, le corps, entre autres.

Il avance qu’Agalega compte une plantation d’environ 400 000 cocotiers. La production d’huile débute avec la collecte des noix de coco. Notre interlocuteur raconte «Auparavant, les plantations comportaient des couloirs dénommés A, B ou C et la récolte se faisait dans chaque couloir un jour différent.» Il explique que les deux types de noix, la verte et la jaune, peuvent toutes deux être utilisées dans la fabrication d’huile. Les noix diffèrent selon leur taille, souligne-t-il.

«Il y a trois qualités aux noix de coco, celles qui sont fraîches, celles qui sont tombées depuis quelques heures et d’autres trois à quatre jours plus tôt.» Une fois collectées, les noix sont ensuite transférées pour être épluchées. Chaque employé a un quota à respecter par jour.

Les noix sont ensuite cassées en deux manuellement afin d’en récupérer la chair. Cette dernière est ensuite envoyée à l’endroit où se trouve le calorifère pour être chauffée et ramollie. Les divers morceaux sont placés sur des plaques de chauffage dont la chaleur est contrôlée. Envoyés ensuite au moulin, ils sont pressés, laissant d’un côté s’écouler l’huile et de l’autre le résidu, appelé pounak, qui sert de nourriture d’engraissement pour les animaux.

«Agalega comp te une plantation d’environ 400 000 cocotiers.»

L’huile ainsi obtenue est pure et n’a pas besoin d’être raffinée, soutient le président de l’Association des amis d’Agalega.

«L’huile est ensuite stockée dans des contenants en plastique d’une capacité de 200 litres et est envoyée à Maurice pour être distribuée et exportée ailleurs. La production d’huile se déroule sur une base trimestrielle et entre 30 000 et 40 000 barils de 200 litres sont expédiés à Maurice chaque année. Cependant, le mécanisme n’est pas très avancé dû à un manque de fonds», nous dit Laval Soopramanien.

Un label mauricien

Par ailleurs, il y a des normes à respecter afin que l’huile ne se détériore pas. D’abord, il est essential que les barils soient propres et ferment bien pour éviter que le dioxyde de carbone ne s’y infiltre.

D’autre part, à Maurice, il n’y a pas de gros fabricants d’huile de coco même si des petites et moyennes entreprises y participent. Au dire d’Amar Deerpalsing, président de la Fédération des PME, c’est bien d’avoir un marché d’huile de coco à Maurice. Promouvoir sa production permettrait d’économiser sur l’importation et aussi de créer des emplois.

«Il y a un travail à faire avec les autorités pour encadrer ces entrepreneurs en investissant dans la recherche pour développer la fabrication d’huile de coco, donner de la valeur ajoutée aux produits, et ainsi en faire un label mauricien.»

Emily Lafolle: aller de l’avant

<p style="text-align: justify;">Emily Lafolle, 26 ans, travaille sur un projet pilote. Cette habitante de Vacoas explique que son entreprise n&rsquo;a pas encore de nom. Comme elle est actuellement sans emploi, ce petit business lui permet d&rsquo;avoir quelques sous.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Cela a commencé à la maison avec ma mère. Pour commencer, j&rsquo;ai mis des annonces sur Facebook pour voir s&rsquo;il y a un intérêt pour ce produit, d&rsquo;autant plus que le bio est très demandé&raquo;,</em> explique-t-elle. La production a commencé depuis un mois. Voyant que cela marche, elle entame actuellement des démarches pour ouvrir une petite entreprise et fait son marketing à travers sa page Facebook.</p>

<p style="text-align: justify;">Cette jeune entrepreneure explique qu&rsquo;en raison de la curiosité familiale, ils ont essayé de fabriquer l&rsquo;huile eux-mêmes. Ils ont acheté au marché les noix de coco qu&rsquo;ils ont écrasées, trempées et puis essorées. Par la suite, elle est gardée au frais durant 24 à 48 heures. Le gras est ensuite enlevé et cuit. C&rsquo;est après cela qu&rsquo;on obtient l&rsquo;huile de coco.</p>

<p style="text-align: justify;">La production dépend de la clientèle, avance Emily. Le mois dernier, la première production s&rsquo;est élevée à cinq litres. <em>&laquo;En effet, cela dépend du pourcentage de gras de la chair de coco. Pour 50 ml d&rsquo;huile, il peut falloir une à deux noix.&raquo; </em>Elle confie que le produit attire différents types de clients, en particulier des jeunes femmes avec des cheveux bouclés car l&rsquo;huile de coco est idéale pour les hydrater.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Le nombre de clients varie en semaine. Nous en avons eu environ une vingtaine en un mois. Nous recevons des commentaires positifs sur le produit et les clients apprécient le parfum. Comme on vient de débuter, nos produits sont pour le marché local seulement. Il y en a en pots de 180 ml à 400 ml et le prix varie entre Rs 270 et Rs 600&raquo;, </em>avance Emily Lafolle. La satisfaction des clients l&rsquo;encourage à aller de l&rsquo;avant dans son projet.</p>

 

Sumudu Liyanage: «On se fait parfois berner par de petits importateurs»

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Il y a un marché à Maurice pour les produits à base de coco, c&rsquo;est la raison pour laquelle nous existons encore. Et la compagnie évolue positivement. Nos produits sont authentiques, de qualité et importés de sources fiables&raquo;, </em>déclarent Sumudu Liyanage et Roshni Liyanage, propriétaires de <em>Ruvinya (Pvt) Ltd</em> fondée en 2007. Selon eux, les clients se font parfois berner par de petits importateurs qui ne connaissent pas grand-chose à ces produits et qui ne recherchent que des avantages commerciaux. <em>&laquo;Comme nos équipements de production se trouvent au Sri Lanka, nous avons cinq personnes pour gérer la vente et l&rsquo;administration, ici au bureau et aux points de vente&raquo;, </em>ajoute Sumudu Liyanage.</p>

<p style="text-align: justify;">Le couple explique qu&rsquo;étant originaire du Sri Lanka, il a vu et utilisé des produits à base de coco durant son enfance. Par conséquent, il a pensé à en introduire à Maurice. Par ailleurs, Sumudu et Roshni Liyanage ont également été touchés par l&rsquo;adaptation du Thème Vert à Maurice, vu que la plupart de leurs produits sont biodégradables et respectueux de l&rsquo;environnement.<em> &laquo;Nous fournissons des produits qui contrôlent l&rsquo;érosion, des produits horticoles et agricoles tels que des sacs de culture, des pots en fibre de coco, des produits à usage domestique tels que des balais et des produits décoratifs&raquo;</em>, explique Sumudu Liyanage.</p>

<p style="text-align: justify;">D&rsquo;autre part, le couple introduit également l&rsquo;huile de noix de coco vierge. Leur site de production se trouve au Sri Lanka puisqu&rsquo;il n&rsquo;y a pas suffisamment de matières premières, ni de main-d&rsquo;œuvre qualifiée pour la production à Maurice. Comme clients, ils ont des cultivateurs commerciaux, des pépiniéristes, des particuliers qui s&rsquo;intéressent à l&rsquo;agriculture et à l&rsquo;horticulture et d&rsquo;autres encore qui achètent leurs produits à des fins domestiques.</p>