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Séquestration alléguée: «Sans rancune, je me rétracte»

29 juin 2019, 13:29

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Séquestration alléguée: «Sans rancune, je me rétracte»

Rebondissement dans la plainte pour séquestration et agression pendant deux mois dans un centre de désintoxication illégal à Trou-d’Eau-Douce. Jownally Sheik Mohammud Abdallah Idriss ne souhaite pas aller de l’avant avec sa plainte. Il a, par le biais de son avocat, Me Zahid Nazurally, déposé un affidavit hier, vendredi 28 juin, au greffe de la Cour suprême. «I no longer wish to proceed with the case and hold no grudges against the person against whom I consigned the above declaration», déclare ce jeune homme de 20 ans dans le document juridique.

Ce jeune habitant de Phoenix allègue s’être échappé du centre et avoir porté plainte au poste de police de Trou-d’Eau-Douce, le 25 juin. Mais, dans l’affidavit, il explique: «I am swearing the affidavit without any force, coercion, and pressure. It is in fact voluntary.» Il ajoute avoir fait cette déposition alors qu’il était en état de choc : «Je ne me sentais pas bien ce jour-là.» Accompagné de Me Nazurally, le jeune homme est allé au poste de police de Trou-d’Eau-Douce, hier après-midi, pour retirer sa plainte et insérer ledit affidavit dans le dossier de la police.

Le jeune homme s’était rendu au poste de police de Trou-d’EauDouce, mardi dernier, pour signaler qu’il avait été séquestré avec d’autres toxicomanes dans ce centre de désintoxication géré par Jamshid Tarsoo, un travailleur social. Le toxicomane, qui portait des blessures, a expliqué aux policiers qu’il avait été torturé. Lors d’une descente au centre, la police avait pu libérer les onze autres pensionnaires et retrouver les outils qui auraient été utilisés pour les torturer. Jamshid Tarsoo, 54 ans, et son consultant, Kaushik Babooa, 29 ans avaient été arrêtés et placés en détention.

Nous avons tenté d’avoir la version de la présumée victime , avant que cette dernière ne jure l’affidavit hier, mais elle a refusé de nous parler. Dans son entourage, on nous a appris qu’il est tombé dans l’enfer de la drogue depuis qu’il était au collège. Ses proches ont tout tenté pour l’en sortir. Mais il rechutait à chaque fois.

Il dépérissait

«Ses parents ont entendu parler des centres gérés par une association politico-religieuse. Ils ont pris des renseignements avant de l’y admettre. Il n’était pas d’accord avec l’idée. Il était vraiment devenu accro à la drogue synthétique. C’est au début de juin qu’il a été admis au centre», explique un proche du toxicomane. La vie du jeune homme avait drastiquement changé après sa descente aux enfers et même ses amis l’avaient délaissé. «Li ti dépéri, pa ti pé rékonet li mem», laisse entendre un de ses amis.

Un habitué des centres de désintoxication avance qu’il y aurait plusieurs de ces centres à travers l’île. «Des gens sortent de partout pour venir jusqu’à nous. Notre méthode est peu conventionnelle mais elle fonctionne. Nous ne pouvons laisser partir quelqu’un en sachant qu’il rechutera. La personne qui vient vers nous doit repartir clean», explique-t-il. Il n’a pu donner des détails sur les outils utilisés pour les torturer, il affirme qu’ils ont des méthodes à eux. L’un des centres, situé à Sept-Croisées, Trou-d’Eau-Douce, se trouve dans un endroit boisé. Même les habitants du coin n’en connaissent pas l’existence.