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Journée mondiale: repenser le traitement de l’addiction à la drogue

26 juin 2019, 12:09

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Journée mondiale: repenser le traitement de l’addiction à la drogue

En vue de la commémoration de la Journée mondiale de la lutte contre l’abus et le trafic de drogue ce mercredi 26 juin, plusieurs campagnes de sensibilisation ont été lancées à travers le pays, afin d’aider, entre autres, à combattre ce fléau. Face à l’urgence de la situation, des travailleurs sociaux et un psychologue proposent un regard neuf sur le combat contre le trafic et l’usage des stupéfiants.

Danny Philippe, travailleur social, déclare qu’on peut combattre l’addiction à la drogue en faisant chaque membre de la famille ou d’un groupe quelconque se connecter les uns aux autres. Il nous explique qu’il faut adopter une approche communautaire, afin d’intégrer tout le monde à cette lutte: les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.

Le travailleur social précise que ce n’est pas un travail qui se fait en un jour. Car, dit-il, il ne suffit pas d’organiser une campagne de sensibilisation ou un séminaire pour croire que le combat est gagné d’avance. «Nous enseignons ces principes aux autres afin qu’ils puissent eux aussi mener le combat et adopter cette approche communautaire. Par exemple, dans les collèges, nous formons les professeurs pour qu’ils puissent remédier au problème de drogue dans les écoles.»

Vijay Ramanjooloo, psychologue, déclare, lui, qu’«il faut établir le lien entre la cause de l’addiction et l’histoire du drogué. Car, c’est souvent cela qui pousse ce dernier à se droguer». Selon lui, il y a aussi la structure de la personnalité du toxicomane qui le fait se plonger dans l’addiction, car s’il est dépressif ou bipolaire, il a plus de chance de se droguer. Il avance qu’il ne faut pas stigmatiser les drogués mais plutôt les aider et les accompagner dans leur vie de tous les jours.

Il relève que celui qui prend de la drogue se sent plus confiant, heureux et plus en contrôle de son environnement. «Si c’est la drogue qui pousse le toxicomane à être comme cela, ça signifie qu’à la base, il y a un manquement dans sa vie. Il n’est pas heureux ou perd confiance en lui-même s’il n’a pas sa dose. La clé du problème serait d’offrir au drogué une alternative dans les cas de solitude et de difficulté, en lui offrant du travail et un soutien moral et affectif, par exemple.» De plus, Vijay Ramanjooloo souligne que nous devons mettre en place une équipe constituée de psychologues, de politiques, de religieux, et d’autres acteurs de la société civile, afin d’encadrer et d’aider les personnes qui vivent dans l’enfer de la drogue.

Rozy Khedoo, directrice du Mouvement civique de Baie-du-Tombeau, affirme, elle, que «les Mauriciens doivent changer leur attitude par rapport aux toxicomanes. Ces derniers veulent être traités comme tout le monde et se sentir écoutés et aimés. Lors de leur prise de conscience d’être des drogués, le soutien familial est indispensable.» Les membres de la famille doivent être patients et attentifs aux besoins de la personne en souffrance.

De plus, dit-elle, les jeunes sont le plus souvent exposés à ce fléau et c’est surtout pour cela que la famille doit s’assurer qu’ils vivent dans une atmosphère chaleureuse, où ils se sentent à l’écoute. «Un simple ‘bonjour’ et des gestes d’affection et d’encouragement simples peuvent aider le jeune toxicomane à se sentir accepté et confortable. Cela va contribuer à l’éloigner des drogues.»