Publicité

L’Hexagone se prépare à une canicule précoce et intense

21 juin 2019, 21:37

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

L’Hexagone se prépare à une canicule précoce et intense

Jusqu’à 40°C en journée, 25°C la nuit: l’Hexagone va connaître la semaine prochaine une canicule exceptionnelle par sa précocité et son intensité, avertit vendredi Météo-France, qui rappelle que les vagues de chaleur vont se multiplier avec le réchauffement climatique.

«On attend une canicule qui va concerner plus de la moitié de la France, d’une intensité maximale: le jour le plus chaud atteint sera comparable à 2003, pas très loin en tout cas», a annoncé le météorologue François Gourand lors d’une conférence de presse.

«Cette canicule s’annonce sans précédent pour un mois de juin» et des records de chaleur pour cette période devraient être battus, a poursuivi le prévisionniste. «Depuis 1947, seule la vague de chaleur du 18 au 28 juin 2005 avait été aussi précoce. L’épisode attendu s’annonce bien plus intense, sans précédent au mois de juin».

Si l’intensité de cette canicule ne fait pas de doute, reste une inconnue concernant sa durée: Météo-France prévoit pour l’instant «a minima six jours de canicule», à partir du lundi 24 juin.

Dès dimanche, le thermomètre devrait grimper au-dessus des 30°C «sur une grande partie du pays», indique Météo-France, avec de l’air chaud venant du Maghreb et d’Espagne. La canicule va d’abord toucher «des régions du centre au nord-est du pays», a fait savoir François Gourand.

A partir de mardi, «on attend 35 à 40°C (sous abri) sur la grande majorité des régions», selon un communiqué. «Ces très fortes chaleurs pourraient persister jusqu’au week-end suivant notamment sur la moitié est», prévient l’institut de prévisions météorologiques.

Mercredi et jeudi - jour estimé de pic des températures-, seule la façade maritime allant du Pas-de-Calais à la Loire-Atlantique et la Corse devraient rester sous la barre des 35°C.

Les températures resteront très élevées la nuit, offrant peu de répit: «le mercure ne descendra pas sous la barre des 20°C sur une bonne partie du pays».

Par rapport à la canicule d’août 2003, qui avait provoqué une surmortalité de 15.000 personnes, la végétation, des sols encore relativement humides et la mer fraîche pourraient toutefois jouer un rôle atténuateur.

Un avant-goût du futur?

Les grandes agglomérations, Paris et Lyon, souffriront particulièrement: ces «îlots de chaleur» urbains, marqués par les sols artificiels, peu d’arbres et des activités humaines importantes, sont toujours touchés par des températures plus importantes que les campagnes.

«La mairie de Paris mettra en place des mesures dès lundi dans la capitale», a-t-elle déclaré à l’AFP, sans plus de précision.

Les pouvoirs publics sont «fortement mobilisés», a assuré vendredi à la presse le directeur général de la Santé, Jérome Salomon, pour cet épisode «atypique» «qu’on nous annonce sévère».

Rédios et télévisions diffuseront dès lundi des messages de prévention, et la plateforme d’information «Canicule info service» sera accessible au 0800 06 66 66 (numéro vert) pour des recommandations sur les conduites à tenir.

Localement, les préfectures des départements concernés par l’alerte orange contacteront les acteurs de terrain (écoles, organisateurs d’événements, etc.). Ça pourra «aller jusqu’à des annulations d’événements», a prévenu M. Salomon.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait assuré mardi que tout serait mis en oeuvre «pour qu’il n’y ait pas de trous dans les lignes de garde» des urgences hospitalières en cas de canicule cet été, à l’issue d’une réunion de préparation de la période estivale avec les parties prenantes.

Ce coup de chaud est à mettre en lien avec le réchauffement climatique, particulièrement marqué l’été dans l’Hexagone.

En 2016 et 2017, des pics de chaleur ont été relevés en juin ou fin août et septembre, alors qu’ils étaient auparavant «réservés à la période de juillet à mi-août», a souligné François Gourand.

En France, la hausse des températures moyennes est de 1,4°C depuis 1900. L’Accord de Paris de 2015 sur le climat prévoit de limiter l’élévation de la température moyenne de la planète bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, voire à 1,5°C, pour en limiter les conséquences (canicule, sécheresse, ouragans, hausse des océans...). Pour l’instant, les Etats n’en prennent pas la voie.

Selon les scénarios de Météo-France, «le réchauffement pourrait atteindre 2°C à l’horizon 2071-2100» dans le pays, voire 4°C dans le cas le plus pessimiste. Les vagues de chaleur pourraient devenir deux à trois fois plus nombreuses d’ici le milieu du siècle.