Publicité

Terre-Rouge–Verdun: attention danger

9 juin 2019, 19:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Terre-Rouge–Verdun: attention danger

Décidément, Terre-Rouge–Verdun semble rimer avec «soy». Hormis des travaux de réparation qui durent depuis une éternité et qui auront coûté cher aux contribuables, elle est le théâtre de nombreux accidents. Plusieurs automobilistes parlent de dangers auxquels ils doivent faire face en l’empruntant. Au banc des accusés : aquaplaning, manque de visibilité, limitations de vitesse ridicules, entre autres.

Durant la semaine écroulée, un accident spectaculaire s’est déroulé sur la route «du Sagrin». Une voiture s’est pratiquement encastrée dans une barrière de sécurité sur cette route. Elle aurait glissé puis dérapé, selon des témoignages. L’incident aurait bien pu être fatal vu l’impact, sauf que le chauffeur a été retrouvé peu après sain et sauf. Il a ensuite disparu dans la nature. Pour l’heure, selon la police aucune plainte formelle n’a été enregistrée, d’où le fait que les circonstances exactes de l’accident sont, pour l’heure, toujours floues.

Ce n’est pas le premier accident survenu sur cette route. Si au fil des années des incidents moins graves ont été répertoriés, Terre-Rouge–Verdun a été le théâtre de drames. On se souvient encore de ce couple de touristes, qui y a connu une triste fin. Georges Vaughan, 57 ans, et son épouse Elizabeth, 46 ans, avaient péri dans une violente collision sur l’axe Terre-Rouge–Verdun, le 1er mai 2017. Selon la cellule de communication de la police à l’époque, on dénombrait déjà trois accidents mortels sur cette route, dont deux survenus en 2016.

Le couple anglais, lui, était à Maurice depuis le 26 avril et devait rentrer en Angleterre le samedi 6 mai. Or, le taxi à bord duquel ils se trouvaient a fait une sortie de route. Dans sa déposition à la police, le chauffeur avait expliqué qu’il roulait en direction du Nord sur l’autoroute Terre-Rouge–Verdun lorsque sa voiture a dérapé à hauteur du rond-point de Bois-Pignolet.

Selon les nombreux automobilistes rencontrés jeudi après-midi, cette route est connue pour être glissante en cas de temps pluvieux. «Souvan nou servi sa larout-la parski li lib ek rapid. Mais nous avons constaté qu’elle est très glissante. Noumem komié fwa nounn manké tapé. Bizin bien vizilan.» D’ailleurs, sur place, bien que la limitation de vitesse soit règlementée et qu’elle soit de 50 km/h par endroits, le moindre faux pas peut coûter cher. «Nou trouvé ki souvan ousi aster éna polisié ki fer check routinn.» Mais il en faut plus si l’on veut dissuader les fous du volant, qui, selon des témoins, n’hésiteraient pas à rouler à vive allure car «simé la drwat ek bien lib».

Les limitations de vitesse «ridicules», le manque de visibilité et l’aquaplaning en temps de pluie rendent cette route périlleuse.
Les limitations de vitesse «ridicules», le manque de visibilité et l’aquaplaning en temps de pluie rendent cette route périlleuse.
Les limitations de vitesse «ridicules», le manque de visibilité et l’aquaplaning en temps de pluie rendent cette route périlleuse.

Une des causes d’accidents à cet endroit serait l’aquaplaning. Lors de l’accident du couple anglais, les autorités soupçonnaient que le véhicule à bord duquel se trouvaient Georges et Elizabeth Vaughan avait glissé. L’aquaplaning est, en fait, une réaction physique qui résulte de l’infiltration d’eau entre les pneus et la route lorsqu’un véhicule est en mouvement. Selon Barlen Munusami, l’auteur du «Guide complet du conducteur», l’aquaplaning peut être occasionné par les grosses flaques d’eau sur la route, mais aussi par une fine couche d’eau et la vitesse de l’automobiliste. C’est un «silent killer», ajoute-t-il. Barlen Munusami explique que l’état des pneus des voitures est une autre cause de l’aquaplaning.

Un petit tour sur place jeudi après-midi démontre, par ailleurs, qu’effectivement en cas de grosses pluies, la visibilité sur cette route est réduite. Les parapets à plusieurs endroits démontrent l’impact des accidents qui se sont succédé au fil du temps.

De plus, si la route est fermée le soir, les habitants à proximité relatent que plusieurs fois, des rallyes illégaux sont organisés sur place. «Enn fwa dan pé fer rali mem enn zen garson ti blesé gravman, ti bizin al tir li…» Cependant, l’on soutient aussi que, depuis, la police effectue des patrouilles régulières sur ce tronçon.

En ce qui concerne la police, des sources proches expliquent que toutes les actions requises sont mises en place pour pallier le problème. «D’ailleurs, ce n’est pas seulement sur l’axe Terre-Rouge–Verdun, la police veille au grain afin que les automobilistes soient plus consciencieux sur les routes, partout à travers Maurice en appliquant la loi.»

Pour l’heure, difficile d’évaluer le nombre exact d’accidents – mortels ou pas – sur Terre-Rouge–Verdun, durant les dernières années. «Ena bann aksidan miner, san gravité pou laplipar ditan.»

N’empêche que la prudence est de mise.

Une victime de plus à déplorer

<p style="text-align: justify;">Une voiture a dérapé et fini sa course dans un caniveau le jeudi 4 avril dernier, sur l&rsquo;autoroute Terre-Rouge&ndash;Verdun. Blessés, les trois occupants de la voiture ont été transportés à l&rsquo;hôpital. Il nous revient que le conducteur, un habitant de Mont-Roches, âgé d&rsquo;une quarantaine d&rsquo;années, n&rsquo;a pas survécu. Il est décédé deux mois après, soit le mardi 4 juin. <em>&laquo;Il avait passé deux semaines aux soins intensifs&raquo;</em>, explique un proche.</p>