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Changement climatique: pour que les zones côtières soient plus résilientes

4 juin 2019, 22:00

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Changement climatique: pour que les zones côtières soient plus résilientes

Un écosystème en bonne santé est nécessaire. Pour cela, il faut rétablir la santé des coraux pour produire du sable.

Notre zone côtière est affectée directement ou indirectement par le changement climatique. Ce dernier cause des événements météorologiques extrêmes plus fréquents tels que cyclones, sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer et perte ou endommagement de la zone côtière (infrastructures, habitats), blanchiment des coraux entraînant la destruction des récifs, acidification des océans, entre autres.

De ce fait, le ministère de l’Environnement met en place un projet d’adaptation de la zone côtière. «Pour être plus résilient, il faut la méthode d’adaptation et non l’atténuation car Maurice est une petite île. Mais il faudrait des projets cadrés avec la communauté car c’est elle qui est la plus touchée par les problèmes côtiers», précise Kheswar Beeharry Panray, Chief Executive Officer d’Environmental Protection and Conservation Organisation.

Selon les données de la National Coastal Zone Adaptation Strategy, présentée par Jonathan McCue, expert d’Integrated Coastal Zone Management, le littoral de Maurice s’étend sur environ 322 kilomètres et constitue l’habitat de nombreux écosystèmes vivants du pays, y compris des plages sablonneuses, des rivages rocheux, des estuaires, des zones humides, des herbiers marins et des récifs coralliens.

C’est aussi l’endroit où se trouvent des infrastructures les plus essentielles, les logements formels et informels ainsi qu’un pourcentage élevé d’activités économiques du pays, y compris le tourisme, l’agriculture et la pêche mixte, le transport maritime et les carrières.

La zone côtière de Maurice a été classée comme une approche de la dorsale à la barrière de corail compromettant une combinaison de littoral, de rivage et d’arrière-pays pour évaluer sa vulnérabilité. Parmi les principales catégories de la zone côtière figurent le front de montagne, les plages, les rivages rocheux et les forêts de mangroves.

Étienne Sinatambou, le ministre de l’Environnement, avance que le changement climatique est l’une des préoccupations environnementales les plus pressantes du XXIe siècle et l’un des plus grands défis auxquels Maurice est confronté.

Il souligne que selon un rapport publié en octobre 2018 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la température moyenne mondiale augmente rapidement avec la hausse des émissions de gaz à effet de serre, qui a atteint 1 °C de plus que les niveaux préindustriels. Cet accroissement de la température entraînera des risques climatiques extrêmes, en particulier pour les petits États insulaires en développement comme Maurice, spécifiquement dans des secteurs comme les zones côtières, le tourisme, la pêche, l’eau, la santé, l’agriculture et les infrastructures.

Une stratégie nationale d’adaptation des zones côtières a été élaborée pour faire face aux risques perçus comme liés aux changements climatiques, afin de promouvoir et d’améliorer la résilience des zones côtières.

La gestion intégrée des zones côtières est financée par l’Adaptation Fund Board. De ce fait, la National Coastal Zone Adaptation Stragetegy (NCZAS) conseille en matière de politiques et de mesures d’adaptation avec des cartes identifiant les zones et les systèmes côtiers les plus vulnérables déterminés par les paramètres, par le risque d’élévation du niveau de la mer ou d’inondation, par des ondes de tempête, la typologie des rives, l’étendue spatiale de la lagune et la vulnérabilité sociale. Les zones principalement à risque selon la Coastal Vulnerability Index methodology sont Baie-du-Cap (La Prairie), Pointe-d’Azur, Pointeaux-Canonniers, Port-Louis (les régions du port et de Fort William) et Bel-Ombre.

Par ailleurs, la NCZAS a également pour objectif d’identifier les moyens de s’assurer que les techniques d’adaptation aux inondations et à l’érosion côtière et le développement résistent aux menaces du changement climatique d’une manière plus durable et socialement acceptable.

Après une évaluation, différentes interventions sont envisagées afin d’obtenir des avantages plus larges pour la durabilité et la stabilité à long terme du littoral, en plus de réduire les impacts environnementaux. Notamment, l’intervention naturelle telle que la restauration des récifs coralliens, des mangroves et des herbiers marins, la gestion des marécages, l’intervention hybride comme les brise-lames, les barrières d’inondation, les structures en sacs de sable, ainsi que des interventions non structurelles telles que des bassins hydrographiques, des zones de retrait, des codes du bâtiment, la sensibilisation des intervenants.

Le but de ces interventions est de réduire l’énergie des vagues, d’encourager la déposition de sédiments et la biodiversité pour promouvoir l’industrie de la pêche, maintenir le niveau d’eau, entre autres.

Le ministre de l’Environnement déclare que «les zones côtières de Maurice sont aujourd’hui constamment menacées. L’érosion accentuée des plages a réduit leur largeur autour de certaines zones côtières jusqu’à 20 mètres au cours des dernières décennies. Le changement climatique, l’accélération de l’élévation du niveau de la mer et les conditions climatiques extrêmes aggravent l’érosion côtière».

Plusieurs mesures ont été prises jusqu’à présent telles que l’imposition d’une marge de recul pour la construction d’ouvrages riverains conformément aux lignes directrices de la politique de planification et par le biais des mécanismes d’EIA et de rapport environnemental préliminaire, aux dires d’Étienne Sinatambou. Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur de l’environnement, explique que par rapport au projet d’adaptation, on n’a pas le choix. Cette étude nécessite un close monitoring afin de pouvoir trouver la méthode la plus efficace pour rendre nos zones côtières plus résilientes, a-t-il martelé.

«Il faut surtout réhabiliter les fonctions écosystèmes de nos récifs coralliens et de nos lagons. C’est préférable d’avoir recours à des méthodes naturelles au maximum pour redonner à la côte ses fonctions écologiques, par exemple, planter des herbes, qui peuvent retenir le sable et en dernier recours choisir les murs.»

Pour la production de sable, il faut un écosystème en bonne santé, de ce fait rétablir les coraux. De plus, les récifs coralliens cassent l’énergie des vagues et l’énergie faible ne peut emporter autant de sable. D’autres causes d’érosion sont l’acidification des océans et la montée des mers.