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Anil Gayan: un mandat loin d’être calme

29 mai 2019, 09:15

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Anil Gayan: un mandat loin d’être calme

Anil Gayan n’en est pas à sa première bourde lors de ce présent mandat. Déjà, à la Santé publique, plusieurs de ses «projets» n’ont pas fait l’unanimité et ont grandement irrité le gouvernement. Parmi eux, le démantèlement de la National Agency for the Treatment & Rehabilitation of Substance Abusers. La raison évoquée par Anil Gayan était que l’instance n’avait pas donné les résultats escomptés. 

Par la suite, il s’est attaqué au traitement à la méthadone, offert aux toxicomanes. Il voulait remplacer cette substance par le Subroxone et le Natrexone, deux éléments connus comme ayant des effets secondaires sur des patients. Provoquant un tollé chez les travailleurs sociaux, l’ancien ministre de la Santé ne comptait pas faire marche-arrière. 

Autre bataille «qui aurait pu être évitée», selon des membres du gouvernement, est le bras-de-fer engagé avec les médecins spécialistes fin 2016-début 2017. Cela, en ce qui concerne leur permis d’exercer dans le privé, en même temps que dans la santé publique. «Un privilège» qu’Anil Gayan voulait absolument revoir. Est-ce que les pressions et les lobbies ont eu le dernier mot à son sujet ? Toujours est-il que, lors du remaniement ministériel fin janvier 2017, accompagnant la nomination de Pravind Jugnauth comme Premier ministre, Anil Gayan s’est vu muter au Tourisme. 

Son successeur, provenant également du Mouvement Liberater, Anwar Husnoo, a, sans surprise, abandonné plusieurs projets qui étaient en cours à la Santé. Et d’autres, qui avaient été mis au frigo par Anil Gayan, comme la construction d’un «store» moderne pour le stockage de médicaments, sont revenus sur le tapis… 

Au Tourisme, il s’est également vu esseulé à plus d’une reprise. Surtout après l’éclatement de l’affaire Sumputh, au Parlement, le 28 mars 2017. Le nouveau ministre de la Santé, Anwar Husnoo, dans une réponse au député mauve Rajesh Bhagwan, indique que cette proche amie d’Anil Gayan touche Rs 323 200 mensuellement, à la tête du Cardiac Centre de Pamplemousses. La nouvelle a l’effet d’une bombe, si bien que même le Premier ministre ne mâchera pas ses mots. «Je suis choqué», dira Pravind Jugnauth. Dans l’entourage du ministre du Tourisme, à l’époque, on laissait entendre qu’il n’était pas surprenant que des pistes aient été sciemment données à l’opposition.

Le 23 avril dernier, Anil Gayan a encore une fois essuyé une remarque peu flatteuse, cette fois de Xavier-Luc Duval, lors de la Private Notice Question axée sur la performance touristique en déclin. Le ministre a consacré une bonne partie de sa réponse à la compagnie d’aviation nationale. Une des causes majeures, selon lui, était le fait qu’Air Mauritius «ne communiquait pas assez» et prenait «des décisions seules». 

Ce qui fit réagir le leader de l’opposition. «Tourism represents 131,000 jobs in Mauritius, direct and indirect, 24% of GDP. Why is it being so nasty to the Hon. Prime Minister, who is in charge of air access, to tell him that he is a fool and he does not understand that he ought to deal better with tourism?», a demandé Xavier-Luc Duval, sous le regard agacé de Pravind Jugnauth.