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Infrastructure: le Caudan Arts Centre monte le son

15 mai 2019, 11:31

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Infrastructure: le Caudan Arts Centre monte le son

La prochaine fois que vous rentrez dans la salle de spectacle du Caudan Arts Centre, regardez les murs boisés. Les cannelures de différentes grosseurs. Puis les panneaux tout lisses. Ensuite, levez la tête. Au-dessus des rangées de fauteuils rouges, sont suspendues des «voiles». Sauf qu’elles sont chromées, percées de trous et savamment rembourrées, pour permettre un meilleur contrôle de la réverbération du son.

D’un coup d’œil circulaire, ce qui n’était jusque-là que la décoration d’une salle, devient les murs du son. Comme un parcours fléché mis en place pour déterminer la qualité de ce que le spectateur entend.

Le Caudan Arts Centre accorde une attention particulière à l’acoustique de la salle de spectacle. Cinq mois après l’ouverture de la salle, le Bri- tannique James Beer, Venue designer chez Arup UK, est de retour à Maurice, pour peaufiner l’acoustique des lieux. Nous l’avons rencontré vendredi. «Nous sommes là pour peaufiner les réglages, par exemple réduire la réverbération du son. Pendant les deux derniers mois, des panneaux d’absorption du son ont été installés au plafond. Nous sommes là pour les tester».

Autre point clé : rendre le système de ventilation aussi silencieux que possible. «C’était déjà l’une des salles les plus silencieuses que j’ai eu l’occasion de visiter ici. J’ai par exemple vu la salle de Trianon, celle du J&J à Phoenix, ainsi que l’auditorium du Mahatma Gandhi Institute». Pour James Beer, que ce soit lors d’une pièce de théâtre ou un récital, «l’intensité du silence est tout aussi importante que le son. Si juste à ce moment, vous entendez la climatisation qui chuinte, cela gâche votre appréciation du spectacle».

Selon lui, le défi de cette salle est d’avoir une acoustique polyvalente. Pouvant accueillir la soprano qui chante sans micro (comme dans le cas de Danielle Halbwachs, le mois dernier) ou des pièces de théâtre. Des manifestations avec chacune leur spécificité. Joignant le geste à la parole, James Beer explique que dans le cas de la soprano, elle se placera à l’avant-scène, pour que sa voix porte mieux. Alors que les comédiens seront plus en arrière. «Ce n’est pas une salle conçue juste pour l’un ou l’autre genre. Par exemple, nous avons fait de sorte que des performeurs puissent s’entendre sans haut-parleurs».