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Enseignement supérieur: les études de Jane Constance coûteront environ Rs 5 M

9 mai 2019, 19:30

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Enseignement supérieur: les études de Jane Constance coûteront environ Rs 5 M

«Vous avez bien chanté ? Étudiez maintenant.» L’heure est venue pour Jane Constance d’entamer des études supérieures. L’artiste n’a jamais caché son rêve d’être avocate. Elle souhaite étudier en Angleterre. Des contacts ont déjà été pris avec plusieurs institutions britanniques. Ce qui, selon son père, Tony Constance, va coûter «environ Rs 5 millions».

Sauf que sa demande pour l’octroi d’une bourse d’études faite auprès du ministère de l’Éducation n’a pas été acceptée. Une source au ministère affirme qu’il n’y a pas de «plan pour que les personnes souffrant d’un handicap bénéficient d’une bourse pour étudier à l’étranger. Il existe cinq bourses octroyées chaque année, à des personnes ayant des besoins spéciaux, mais c’est uniquement pour étudier à Maurice. L’État ne peut pas aller audelà de cela. Il n’existe aucune politique en ce sens».

Cette source explique que dans sa réponse aux parents de Jane Constance, il leur a été expliqué que leur requête ne correspond malheureusement pas à ce qui est pratiqué. «Il n’y a pas de budget pour cela.» Selon cette source, les parents de la jeune fille peuvent toujours se tourner vers le département des bourses pour se renseigner sur les possibilités de bourses octroyées et de postuler à ce qui est proposé «par des pays amis».

Tony Constance n’est pas le seul à ne pas comprendre la position adoptée par les autorités. Armoogum Parsooramen, ancien ministre de l’Éducation et président de la Global Rainbow Foundation, est lui catégorique. «L’attitude du ministère de l’Éducation n’est ni correcte, ni responsable. Il a traité cette demande avec légèreté et un manque d’humanisme». Il rappelle que Jane Constance a fourni des efforts «monumentaux». Ce qui a conduit à sa nomination d’Artiste de l’Unesco pour la paix, en 2017. En reconnaissance de ses efforts en faveur des droits des personnes souffrant de handicap.

Coomara Pyaneedee: «L’état n’est pas pauvre»

	<p style="text-align: justify;">L&rsquo;avocat, Coomara Pyaneedee dit être, <em>&laquo;de tout coeur&raquo;</em>, avec Jane Constance. Selon lui, <em>&laquo;l&rsquo;État n&rsquo;est pas pauvre. Cette demande de bourse n&rsquo;est pas injustifiée. C&rsquo;est une discrimination envers les enfants que de ne pas leur donner une éducation inclusive&raquo;</em>. Ironique, il se demande,<em> &laquo;quoi, on va faire un cours spécialisé pour moi ?&raquo;</em> Lui aussi a dû surmonter des obstacles financiers pour étudier le droit en Angleterre. Il se souvient: c&rsquo;était il y a 30 ans, en 1989. À l&rsquo;époque élève au collège Saint Andrews, il avait échoué au HSC. <em>&laquo;Grâce à Sheela Baguant&raquo;</em>, il a pu rattraper son retard en Angleterre. <em>&laquo;En six mois, grâce aux facilités existantes là-bas, j&rsquo;ai passé le A Level en philosophie, sociologie et français&raquo;</em>.</p>

	<p style="text-align: justify;">Retour à Maurice, avec une place à l&rsquo;université de Londres. <em>&laquo;J&rsquo;ai approché Armoogum Parsooramen, ministre de l&rsquo;Éducation à l&rsquo;époque, pour demander la création d&rsquo;une bourse pour les personnes autrement capables&raquo;</em>. Si cette démarche n&rsquo;aboutit pas, Coomara Pyaneedee parvient à aller étudier, <em>&laquo;notamment grâce au soutien de la MCB&raquo;</em>. Nouvelle requête auprès de l&rsquo;État, quand, après le LLB, il décide de poursuivre avec un Masters Degree en Letters in Law. <em>&laquo;Karl Offmann, qui était ministre de la Sécurité sociale a tout fait pour que je bénéficie de l&rsquo;aide de l&rsquo;État, in toto&raquo;</em>. La question de bourses pour les personnes souffrant de handicap a à nouveau été évoquée, <em>&laquo;quand j&rsquo;étais conseiller à la Sécurité sociale entre 2006 à 2014&raquo;</em>, se souvient-il. Sans succès. <em>&laquo;Il n&rsquo;y a pas une politique de chances égales sur cette question.&raquo;</em>&nbsp;</p>
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<div style="background:#F1F8FF;padding:5px 10px;">
	<h3 style="text-align: justify;">Cachets: les réussites de Jane Constance</h3>

	<p style="text-align: justify;">Quand Jane Constance a remporté le concours <em>&laquo;The Voice Kids&raquo;</em> en 2015 &ndash; concours conçu par la chaîne de télévision française TF1 &ndash; le Conseil des ministres avait décidé de lui verser un cachet de Rs 500 000. Une somme qui, selon le ministre des Arts et de la culture d&rsquo;alors, Dan Baboo, sera crédité sur un compte à la State Bank of Mauritius (SBM), au nom de la jeune artiste. Le ministre avait alors ajouté que &laquo;<em>la SBM offrira un cachet de Rs 500 000 à Jane Constance, argent qui sera versé sur le même compte&raquo;</em>. Après sa victoire, Jane Constance a sorti un premier album en 2016, <em>&laquo;À travers vos yeux&raquo;</em>. Il a été sacré disque d&rsquo;or avec 80 000 exemplaires vendus. Son deuxième album, <em>&laquo;Un jour j&rsquo;ai rêvé&raquo;</em>, est sorti en avril 2018.</p>
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