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Décès d’Adrianna, âgée d'un an: ses parents demandent des comptes

26 avril 2019, 19:34

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Décès d’Adrianna, âgée d'un an: ses parents demandent des comptes

Elle venait de subir deux interventions en Inde. La petite Adrianna Mangue, un an, aurait toutefois développé des complications peu après son retour à Maurice. Complications que les médecins n’auraient pas décelées, clame son père, Stéphane Mangue, 31 ans. Transporté en quatrième vitesse à l’hôpital Jawaharlal Nehru dimanche, le bébé est décédé le lendemain. Les parents, qui estiment qu’il s’agit d’une négligence médicale, comptent porter plainte au ministère de la Santé aujourd’hui.

C’est en décembre dernier que les parents d’Adrianna Mangue apprennent qu’elle souffre d’une malformation au coeur. Jusqu’à ce que le diagnostic soit posé, ils ne comprenaient pas pourquoi elle avait souvent de la fièvre. Selon Stéphane Mangue, les médecins se seraient montrés rassurants en disant que ce n’était pas aussi grave. «Le médecin du dispensaire a détecté cette malformation et nous a référés à l’hôpital de Rose-Belle. Pendant plus d’un mois, nous avons fait le va-et-vient. À chaque fois, les rendez-vous étaient reportés. Jusqu’au jour où on nous a demandé de nous rendre à l’hôpital SSRN pour une radiographie», déclare l’habitant de Baie-du-Cap.

À l’hôpital de Pamplemousses, un médecin lui aurait dit que la petite doit subir une opération. Ils s’envolent pour l’Inde le 20 mars. Une fois sur place, les médecins indiens examinent la petite à nouveau et font des tests sanguins, entre autres. Ils déterminent qu’elle a, en fait, deux problèmes. «Elle avait une valve bouchée et une autre qu’il fallait réparer.» Le médecin, ajoute Stéphane Mangue, lui aurait expliqué que les risques de décès pendant l’opération n’étaient que de 5 %. «C’était quand même une grande opération de plusieurs heures. Finalement tout s’est bien passé et Adrianna a repris connaissance le jour même. Elle avait été admise à l’unité des soins intensifs à cause des risques.»

Diabète

Au dire de Stéphane Mangue, «quelques jours après l’opération, on nous a donné la permission de rentrer à Maurice après avoir fait un ‘check-up’». Les médecins lui auraient, au préalable, recommandé d’éliminer le sel dans la nourriture de sa fille, jusqu’à ce qu’elle ait au moins cinq ans. «Ils nous ont aussi dit qu’il fallait se rendre à l’hôpital, une fois que nous serions de retour à Maurice.»

Le 11 avril, ils rentrent au pays. Deux jours après, Stéphane Mangue emmène son bébé à l’hôpital SSRN. Bien que la température de la petite soit élevée et qu’elle transpire beaucoup, les médecins n’auraient rien constaté d’inquiétant. «Je leur avais dit qu’elle pleurait beaucoup.»

Or, dans la nuit du dimanche 21 avril, l’état de santé d’Adrianna empire. Son père la conduit à l’hôpital de Souillac, qui la transfère à l’hôpital Jawaharlal Nehru. Sur place, les médecins auraient demandé à Stéphane Mangue s’il était au courant que son enfant souffre de diabète car son taux de sucre était élevé. «Comment l’aurais-je su ? Il y a quelques jours, quand je l’ai emmenée à l’hôpital, ils m’ont dit que tout allait bien.» Pour Stéphane Mangue, «il aurait fallu l’admettre à l’hôpital pour refaire des tests à notre arrivée à Maurice et non dire que tout va bien !»

Malgré les soins qu’elle a reçus à l’hôpital de Rose-Belle, la petite Adrianna est morte le lendemain. Selon son père, le personnel soignant lui aurait dit que le coeur de sa fille a lâché en raison d’un taux de sang bas et du diabète, causé par une infection. «C’est dur de perdre un enfant. Mem si mo ti éna 100 zanfan, perdi enn ladan li iranplasab. Mo pa anvi enn lot dimounn pass ladan», lâche ce père en pleurs.

Sollicitée, une source au ministère demande à l’habitant de Baie-du-Cap de faire une plainte. Une enquête sera alors ouverte.