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Rugby: Toulouse, six semaines à emballer

22 avril 2019, 18:11

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Rugby: Toulouse, six semaines à emballer

 

Ramené à la réalité par le Leinster, dimanche en demi-finale de Coupe d’Europe (30-12), le Stade Toulousain a six semaines devant lui pour être prêt à assumer son statut de favori N.1 en phase finale du Top 14.

«S’il y a une frustration, c’est de n’avoir pas su marquer sur nos temps forts.» Tombée sur un mur bleu, celui de la province irlandaise, «la meilleure défense d’Europe», l’équipe de l’entraîneur principal Ugo Mola a, pour la première fois de la saison, quitté la pelouse sans avoir inscrit le moindre essai.

Loin, très loin des festivals offensifs de ces derniers mois, qui ont fait d’elle le leader incontesté du championnat et lui ont permis de rallier le dernier carré continental pour la première fois depuis 2011.

«Il faudra qu’on progresse et qu’on évolue. Notre panoplie est intéressante dès l’instant qu’on a le ballon, le reste est à travailler», a distillé Mola.

Les trois-quarts toulousains se gavaient jusqu’ici des ballons de récupération: avec seulement 2 turnovers gagnés par leurs avants, ils ont été mis au régime sec à l’Arena. La défense toulousaine a cédé trois fois, avec quelques plaquages ratés au passage. A l’ouverture, Antoine Dupont a affiché ses limites.

«Se regarder dans le miroir»

«La défaite a un gros avantage, celui de permettre de se regarder dans le miroir. On va avoir du boulot sur le mois et demi qu’il nous reste», a dit Mola. Un mois et demi, c’est ce qui sépare les Toulousains des demi-finales du Top 14 auxquelles ils sont quasiment assurés de participer grâce à leurs 15 points d’avance sur le 3e, Lyon.

L’autre avantage du revers dublinois, c’est que Toulouse n’aura pas, comme le Racing 92 (2016 et 2018) et Clermont (2017) ces dernières saisons, à gérer deux compétitions en fin de saison. «Ça va nous simplifier la vie», positive le pilier gauche Clément Castets.

Sans enjeu majeur, les quatre dernières journées de la saison régulière (contre Castres, Pau, Bordeaux-Bègles et Perpignan) doivent donc servir à préparer Toulouse «à un match de phase finale», estime Mola, conscient des responsabilités de son encadrement dans la gestion de son effectif: «à nous de faire les bons choix (..) pour continuer de garder ce niveau-là.»

Les cadres les plus utilisés, comme Thomas Ramos - déjà 27 matches depuis août - devraient donc souffler en mai. «Il y en a quelques-uns qui sont sur le pont depuis un petit moment, à l’image d’Antoine (Dupont) ou de Jerome (Kaino). (...) Il va falloir qu’on panse les physiques», souligne Mola.

La crainte du «pas en arrière»

Cela tombe bien, la jeune réserve, à l’image des trois-quarts Lucas Tauzin, Matthis Lebel, Arthur Bonneval ou du troisième ligne centre Selevasio Tolofua, a fait ses preuves pendant les doublons du Tournoi des six nations. Au talon, Sam Matavesi, joker médical de Julien Marchand, va devoir vite s’acclimater pour soulager Peato Mauvaka et Guillaume Marchand.

Toulouse ne se cache plus: «On va maintenant mettre toute notre énergie pour remporter le Top 14», a assumé l’ailier Cheslin Kolbe. «Mais il faut faire les choses dans l’ordre et ne pas se croire arrivé.»

Après l’élimination, le risque de contrecoup est réel. «Le plus terrible dans ce genre de situations, c’est de faire un gros pas en arrière», prévient Mola, conscient de l’usure physique de ses troupes. «C’est vrai qu’on est sorti de matches dans lesquels on a laissé beaucoup d’énergie, notamment la semaine dernière contre Clermont.»

Leur prochain adversaire, Castres, n’épargnera assurément pas les Stadistes: le rival régional, passé maître dans l’art de pourrir le jeu adverse, est la seule équipe à s’être imposée à Toulouse cette saison. En attendant l’énergie, les Rouge et Noir devraient vite retrouver l’envie.