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JIOI 2019 - Valérie Gérard : «La famille, les amis, les collègues, mes élèves, tous, nous vivions au même rythme»

15 avril 2019, 15:45

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JIOI 2019 - Valérie Gérard : «La famille, les amis, les collègues, mes élèves, tous, nous vivions au même rythme»

 

J’ai participé à deux éditions des Jeux des îles, la première en 2003 et la seconde en 2011. Mais quand on me dit “Jeux des îles”, c’est 2003 qui m’a le plus marquée, qui a marqué ma vie. Pourquoi ?

La petite histoire…

Les Jeux de 2003 se déroulent à Maurice. L’ambiance s’installe depuis janvier. Moi, je suis triathlète. Il n’y a pas de triathlon au programme des Jeux. Christophe, mon époux, est présélectionné en vélo sur route. Ce n’est qu’en avril que je vois dans les journaux l’appel du DTN de voile : “Il y a beaucoup de Mauriciennes qui font de la voile pour le plaisir à Maurice et qui ont les capacités d’intégrer la sélection.” Il donne même son numéro de téléphone.

Voilà cette opportunité tombée du ciel. Je faisais beaucoup de Hobbie Cat à l’époque. J’appelle, j’explique mon cas, je passe un test sur un laser, petit dériveur que je n’avais jamais barré auparavant. Je suis prise, présélectionnée, puis sélectionnée : entraînements intenses jusqu’à la médaille de bronze.

Dans mon pays…

 Le défilé des athlètes, le jour de la cérémonie d’ouverture dans un stade de Belle-Vue plein à craquer, reste pour moi un moment d’émotion intense dans ma carrière sportive. En 2011, aux Seychelles aussi c’était émouvant, mais dans les gradins, on ne connaissait personne. Là en 2003, j’avais l’impression de connaître tout le monde. Je savais que la famille, les amis, les collègues, mes élèves, tous, nous vivions au même rythme !

Vivre les jeux en couple

 Pouvoir partager ces émotions avec celui qu’on aime est une chance exceptionnelle. Notre vie était assez compliquée. Nous avions déjà deux enfants. Rémy n’avait que 2 ans. Je vois, avec recul, que se lancer dans ce genre d’objectif était culotté ! Grâce au soutien de mes parents, nous avons tous vécu une expérience extra ! Mon seul regret : je n’ai pas assisté à LA course de Christophe. Ce jour-là, au CLM par équipe, Maurice fait un doublé historique : la médaille d’or et la médaille d’argent. La foule sur l’autoroute du Nord était en délire, et moi j’étais en larmes devant une petite télé au bar du Grand Bay Yatch Club entre deux régates!

Aujourd’hui, quinze ans après, j’ai eu d’autres challenges, d’autres aventures, d’autres rencontres. Mais ce genre d’événement dans une vie ne s’efface pas. Les souvenirs sont intacts, les amis de l’époque, aujourd’hui je ne les vois plus. Certains, je ne les ai jamais revus, je ne sais même pas ce qu’ils sont devenus. Mais pour ceux que j’ai eu la chance de recroiser, on est “mari” content de se revoir. Ces moments que nous avons partagés reviennent tout de suite. C’est comme si c’était hier!»