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Clency Harmon: «Le gouvernement veut faire croire qu’il veut décanter la situation et je suis réticent»

11 avril 2019, 15:09

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Clency Harmon: «Le gouvernement veut faire croire qu’il veut décanter la situation et je suis réticent»

Quinze jours après, Clency Harmon ne cède pas. Sur le parvis de l’église Immaculée à Port-Louis, ce dernier, maintient sa grève de la faim malgré «l’engagement formel pris par le gouvernement» par le biais d’un communiqué émis par le comité interministériel sur la question de dépossession des terres, en fin d’après-midi, hier mercredi 10 avril. Et aujourd’hui, lors d’une visite, le syndicaliste Reaz Chuttoo a soutenu cette décision. 

C’est un Clency Harmon révolté que nous avons joint au téléphone, hier soir : «Le gouvernement a répété les mêmes choses mais a juste changé les mots dans ce communiqué. Il fait cela exprès pour donner l’impression dans l’opinion publique qu’il veut décanter la situation mais que c’est moi qui suis réticent.» D’ajouter: «Non, cela ne peut pas se passer ainsi. Des amis qui connaissent des gens au gouvernement ont porté notre requête aux personnes concernées ce matin (NdlR, hier). Nous lui avons donné un ultimatum jusqu’au 15 juillet au lieu du 21 décembre, comme proposé initialement par le gouvernement pour que celui-ci adresse nos demandes». En l’occurrence, l’institution d’un «Land Tribunal», avec un «sitting judge».

Et ce matin, Reaz Chuttoo a rajouté que le communiqué du Premier ministre est très flou. «Ils parlent d’une structure. Mais est-ce le Land Tribunal ? Ou un ‘high powered commitee’ ?» demande-t-il. De plus, le communiqué mentionne que tout sera fait avant la fin du mandat de ce gouvernement. Encore des propos pas clairs, selon le syndicaliste. «On parle de 2019 ? Ou est-ce qu’ils pensent qu’ils vont encore une fois gagner les élections ?»

Structure appropriée

Pour Clency Harmon, l’ultimatum du 21 décembre est inacceptable car «d’ici là, le Premier ministre peut dissoudre le Parlement et à ce moment-là, ma grève n’aura servi à rien». Le gréviste insiste sur le fait que le gouvernement ne peut tirer les ficelles sans prendre en compte les propositions qui lui sont faites.

Le communiqué du gouvernement fait suite à la réunion tenue mardi entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le Cardinal Maurice Piat et trois membres du comité interministériel, la vice- Première ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo, le ministre Étienne Sinatambou et l’Attorney General, Maneesh Gobin, au bureau du Premier ministre. On peut y lire que le gouvernement prend l’engagement formel d’établir une structure appropriée et de faire passer les lois nécessaires, si besoin est, pour venir en aide aux personnes qui ont été dépossédées de leurs terres, avant la fin de son mandat. Et que le comité interministériel, présidé par la vice-Première ministre, Fazila Jeewa-Daureeawoo, continuera son travail dans ce sens, en plus de garder une ligne de communication avec les parties concernées pour les tenir informées des décisions prises.