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Bébé poignardé: la folie d’un père

30 mars 2019, 11:52

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Bébé poignardé: la folie d’un père

 

 
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«Depuis petit, il n’était pas normal.» C’est ce que disent des proches au sujet de Dany Didier Ramsamy. Même ses parents condamnent son acte. Témoignages…

«Monstrueux, incompréhensible et impardonnable.» Même les proches de Dany Didier Ramsamy, 27 ans, peinent à comprendre comment il en est arrivé à poignarder son fils de dix mois dans un accès de rage. Cela s’est passé jeudi 28 mars, à Rose-Belle. Le père, un chauffeur de camion, a comparu en cour de Grand-Port, hier, sous une charge provisoire de tentative de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté.

Pour ses proches, le jeune homme, benjamin d’une famille de trois garçons, a toujours été dans les nuages. Depuis petit, disent-ils, il n’était pas un enfant «normal». Alors que Dany Didier Ramsamy explique lui-même qu’il ne sait pas ce qui lui est passé par la tête lorsqu’il a poignardé son fils. Après cette tentative de meurtre, le magistrat a demandé hier que le jeune homme soit examiné par un médecin afin d’évaluer son état de santé mentale.

Mais une chose est sûre : il a été gravement perturbé lorsque sa femme, Sonakshi Ramsamy, 19 ans, a claqué la porte. Après trois ans d’amour. «Il faisait une dépression. Il avait fait une tentative de suicide, après sa séparation, en se jetant devant une voiture. Il avait eu le bras plâtré. Il avait aussi dit que si son épouse ne revient pas auprès de lui, il va tuer son enfant et se donner la mort», avoue la cousine du jeune homme.

Mais au-delà de cet échec, même les parents du jeune homme, Claude et Marie-Claude, concèdent que leur fils n’agissait pas comme tous les enfants de son âge. Ils ont gardé espoir que le jeune homme allait s’en remettre à l’adolescence. Mais même après le collège, aucun changement dans son comportement n’a été noté. Ils ont fini par accepter que Dany Didier Ramsamy vivait dans un monde à lui.

«Possessif et violent»

«Il ne s’exprimait jamais sur ses sentiments et je ne l’ai jamais vu pleurer, même dans des situations difficiles ou de joie. Il était tout le temps sur la lune. On lui disait qu’il fallait qu’il se fasse examiner et il refusait en disant qu’il n’était pas fou. Didier n’était pas quelqu’un d’agressif envers nous. Mais son épouse l’a supporté jusqu’à ce qu’elle n’en peut plus. Elle nous a raconté le côté qu’on ne connaissait pas de Didier», révèle Sandra Rose, une proche du présumé agresseur. Un homme possessif et violent. Et elle n’a jamais porté plainte contre lui.

Il y a un peu plus d’un mois, une violente dispute entre le couple a fait déborder le vase. Sonakshi Ramsamy avait décidé de quitter son époux et de trouver un refuge pour son enfant et elle. Elle s’était, dans un premier temps, rendue chez ses parents, à Trois-Boutiques. «Nous lui avons parlé et lui avons dit qu’elle avait accepté de s’unir et qu’il ne fallait pas qu’elle quitte sa maison. C’est mon gendre qui m’a informé que ma fille avait délaissé le toit conjugal et qu’elle vivait séparément à Rose-Belle», confie Rajen Bojo, le père de la jeune femme. Laissant le fils avec son mari à la demande de ce dernier.

«Il pensait que sa femme lui reviendrait lorsqu’il avait demandé son fils auprès de lui. Mais la jeune femme avait pris sa décision. Elle avait dans un premier temps habité chez des amis et elle a ensuite trouvé une maison à louer. Elle travaillait pour payer le loyer et comptait éventuellement récupérer son fils. Lorsqu’elle est partie, nous avons parlé à Didier et il avait promis qu’il allait faire des efforts pour changer», explique Sandra Rose.

Le jour du drame, c’était leur premier anniversaire de mariage. Au réveil le matin, «il m’a de nouveau menacée pour me dire qu’il allait faire du mal à notre enfant en premier puis à lui si jamais je ne faisais pas ce qu’il me demandait de faire».

Pendant toute la demi-journée, dit-elle, elle a tenté de le calmer. «Il était chez moi depuis trois jours. Tout s’était bien passé. Mais il avait cette peur constante que je le quitte. Jeudi, quand il m’a menacée, je sentis qu’il allait faire quelque chose de grave. Je lui ai dit que j’allais acheter à manger pour pouvoir sortir et je me suis rendue au poste de police de Rose-Belle…» Mais alors qu’elle se trouve au poste de police, elle apprend que Didier a su qu’elle se trouvait avec les policiers. Elle ne porte pas plainte et se rend en quatrième vitesse à la maison. Pour découvrir l’horreur.

«J’ai entendu mon bébé pleurer et quand je l’ai aperçu par la porte, il était allongé sur un matelas dans un bain de sang. J’ai accouru au poste de police pour demander de l’aide et les policiers ont dû enfoncer la porte. C’est dans la fourgonnette que j’ai constaté sa blessure», pleure Sonakshi.

Pendant ce temps, Dany Didier Ramsamy avait déjà pris la fuite, abandonnant le petit seul dans la maison à Rose-Belle. Il s’est rendu chez lui à La Flora. «Lorsqu’il est rentré, nous avons constaté qu’il y avait quelque chose d’étrange. Mais lui, il était calme. Il s’est rendu au chevet de sa mère malade pour tout lui raconter. Cette dernière, qui est partiellement handicapée, a commencé à se préparer à aller à l’hôpital avec Didier et il comptait se rendre à la police après la visite», confie un proche. Entre-temps les limiers de la Special Anti Robbery Squad du Sud ont débarqué à La Flora…

 L’enfant hors de danger

<p style="text-align: justify;">Admis à l&rsquo;hôpital Jawaharlall Nehru, à Rose-Belle, le petit de dix mois se porte déjà mieux. Il a reçu un seul coup de couteau à la poitrine. Cette entaille a toutefois nécessité quelques points de suture. Sa décharge n&rsquo;est toutefois pas prévue de sitôt. Une fois qu&rsquo;il quittera l&rsquo;hôpital, il devrait être confié à sa mère.</p>