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Écoles: plus de la moitié des tablettes inutilisables selon le rapport de l'Audit

27 mars 2019, 14:15

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Écoles: plus de la moitié des tablettes inutilisables selon le rapport de l'Audit

Après le fiasco dans la distribution de tablettes tactiles dans le secondaire, cette fois, c’est dans le primaire que leur introduction est critiquée. Notamment quant à leurs fonctionnalités.

Jusqu’ici 2 760 tablettes ont été distribuées aux élèves. Une mesure annoncée dans le Budget 2016-2017 et qui ciblait les «lower primary classes». Or, pour pouvoir être utilisées de façon appropriée, elles devaient toutes contenir les «e-books» du Mauritius Institute of Education (MIE) et le Classroom Management Software, fourni par le Mahatma Gandhi Institute. Et l’Audit fait ainsi ressortir un détail accablant : 1 869 ne contiennent pas les «e-books». Appelé l’Early Digital Learning Programme, cette initiative a été rendue possible grâce à la ligne de crédit offerte par l’Inde. Après qu’un Memorandum of Understanding a été signé entre les deux gouvernements en novembre 2016, une somme de Rs 493,4 millions a été décaissée. Le coût total du projet est lui estimé à Rs 789,5 millions. La première phase comportait la livraison de 26 800 tablettes pour un coût de Rs 412,2 millions. Celui comprenait les frais de maintenance et les «consultancy fees».

Que s’est-il passé avec les e-books ? La raison avancée est que la finalisation du dernier «curriculum» de certains manuels scolaires a été retardée. L’express a sollicité Om Varma, le directeur du MIE, pour en savoir plus mais ce dernier est resté injoignable.

Le rapport met également en exergue une mauvaise planification dans la distribution de tablettes. À titre d’exemple, l’audit souligne qu’en octobre 2018, 64 d’entre elles ont été rendues car elles n’étaient pas utilisées. «En l’absence d’un contrôle adéquat concernant la fourniture des tablettes, et qui a occasionné des surplus et manques, tous les élèves n’ont pas pu profiter des mêmes facilités», note le document. D’ajouter qu’un usage optimum des «ICT learning facilities» n’a pas pu se faire.

Sollicité, Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, souligne que les enseignants du primaire ont toujours été en faveur de l’utilisation des tablettes dans les écoles primaires. «Sans cette initiative, de nombreux écoliers mauriciens n’auraient jamais eu l’occasion de voir de près cet outil informatique», dit-il.

Toutefois, il ajoute que c’est aux autorités compétentes, telles que le MIE, de s’assurer que toutes les dispositions soient prises pour que celles-ci puissent fonctionner comme prévu. Dans sa réponse, le ministère souligne que le téléchargement du contenu des tablettes a été effectué au début de cette année-ci.

Les tablettes qui ont été offertes aux élèves du secondaire en 2014 reviennent également sur le tapis dans le rapport de l’audit. Notamment la dernière livraison, au coût de Rs 108,5 millions, aux élèves qui étaient à l’époque en Form 4. Celle-ci devait avoir lieu d’ici le 30 novembre 2015 et une somme de Rs 21 millions avait déjà été donnée au fournisseur. Elle n’a jamais eu lieu. En octobre 2018, le ministère de l’Éducation a sollicité le bureau de l’Attorney General pour connaître les procédures légales à suivre.

Mais jusqu’à présent, l’Audit avance que rien n’a été fait pour que le ministère puisse recouvrer ses Rs 21 millions.

 

Les subventions de l’état sources d’inquiétude

<p style="text-align: justify;">Le bureau de l&rsquo;Audit s&rsquo;est attardé sur les subventions offertes aux institutions supérieures. De 2009 à 2018, Rs 775, 7 millions ont été offertes à l&rsquo;ex-<em>Technical School Management Trust Fund,</em> à l&rsquo;ex-<em>Swami Dayanand Institute of Management </em>et à l&rsquo;université des Mascareignes (UDM). Cependant, ces institutions n&rsquo;ont pas rendu publics leurs rapports financiers. Ce qui fait dire à l&rsquo;Audit qu&rsquo;il n&rsquo;y a aucune garantie que l&rsquo;argent ait été utilisé comme il se devait. <em>&laquo;L&rsquo;express&raquo; </em>a sollicité le directeur de l&rsquo;UDM pour un commentaire, mais ce dernier n&rsquo;était pas disponible.</p>

 

Des retards dans l’aboutissement des projets d’infrastructures

<p style="text-align: justify;">Une bonne partie du rapport a aussi été consacrée à des travaux de construction. Cela, en ce qui concerne des écoles primaires et secondaires. Dans de nombreux cas, la date de complétion n&rsquo;a pas été respectée.</p>