Publicité

#Karokanngate: vers l’expulsion de Kalyan Tarolah du MSM?

4 mars 2019, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

#Karokanngate: vers l’expulsion de Kalyan Tarolah du MSM?

Le député Kalyan Tarolah est en mauvaise posture… Depuis la parution de la vidéo dans laquelle on le voit dans un champ de canne, vendredi, son expulsion du MSM est évoquée, dit-on.

Trop, c’est trop ! Après l’affaire #lalangate en 2017, maintenant, la réputation du Mouvement socialiste militant (MSM) prend un sale coup avec l’affaire du #karokanngate, indique-t-on dans le milieu. Si à hier, le Premier ministre (PM), étant pris avec la fête Maha Shivaratree, n’a pu rencontrer Kalyan Tarolah, le principal concerné, il compte le faire dès demain, soutient son entourage. D’ailleurs, l’on avance que le MSM n’écarte pas la possibilité d’une expulsion de l’ex-Parliamentary Private Secretary (PPS) du parti.

«Sé enn vré skandal. Li kouyon é li finn les li piézé», affirme un membre du MSM, joint au téléphone hier. Il explique que les autres membres ne comprennent pas pourquoi Kalyan Tarolah s’est sauvé lorsque l’autre voiture est arrivée dans le champ de canne à Petit-Paquet, Montagne-Blanche, le vendredi 1er mars.

«Si péna nanié pou kasiet, to pa sové», lâchent des membres du MSM. De confier qu’ils sont sûrs que Kalyan Tarolah ne démissionnera jamais en tant que député. «S’il se fait expulser du MSM, il devient automatiquement député indépendant. De ce fait, il n’y a pas d’élection partielle.»

Les députés de la majorité sont aussi inquiets de la rentrée parlementaire, qui est pour bientôt. «Ki figir li pou vinn montré dan Parlman la ?», se demandent-ils. Toutefois, une chose est sûre : l’affaire #karokanngate a créé d’énormes tensions au sein du MSM. «Sé bann dimounn koumsa ki gat limaz parti», vocifèrent-ils.

Si du côté du Parti mauricien social-démocrate et du Mouvement militant mauricien les membres ne souhaitent pas commenter l’affaire pour l’heure, préférant se concentrer sur le Maha Shivaratree, le Parti travailliste (PTr), pour sa part, déplore que c’est honteux et scandaleux qu’un député puisse dénigrer son poste ainsi. «La série de scandales du MSM continue. J’espère que Pravind Jugnauth aura, cette fois-ci, le courage de ramener à l’ordre l’ex-PPS», a déclaré Patrick Assirvaden, le président du PTr.

Toutefois, de faire ressortir que Pravind Jugnauth «n’aura sans doute pas ce courage». «Plizir inn fer skandal, li pa finn réazir. Le MSM est au même niveau que les égouts.» Pour les Rouges, «Kalyan Tarolah est la risée de tous. Il doit démissionner», insistent-ils.

Quant à la vengeance politique du PTr qu’a évoquée Kalyan Tarolah hier, lors de sa conférence de presse, à Montagne-Blanche (voir hors-texte), les Rouges expliquent que le député est le cadet de leurs soucis. «Nou ki finn osi dir li tir lalang dan Parleman ? Li bizin révwar so konportma dan karokann mé osi dan Parlman.Dir li plito réflési lor so latitid.»

Sollicité, Roshi Bhadain, leader du Reform Party, explique, lui, que tout cela démontre un système dysfonctionnel. Et qu’il est grand temps de changer ce système archaïque. «J’espère que les Mauriciens réalisent que les frasques et scandales de l’ancien régime et du régime actuel sont les mêmes. Les gens doivent bien considérer ce qui est important quand ils vont voter la prochaine fois.»

Pour Roshi Bhadain, un PM qui se respecte aurait dû déjà agir au lieu de tolérer quelqu’un comme Kalyan Tarolah. Car les preuves sont irréfutables, dit-il, que ce soit pour #lalangate ou #karokanngate. «Le PM aurait dû révoquer un membre de son parti qui cause autant d’embarras depuis longtemps.»

Riposte des conseillers incriminés ?

Kalyan Tarolah s’est rendu à la police samedi en compagnie de ses hommes de loi, Mes Sanjeev Teeluckdharry et Anoop Goodary, pour porter plainte contre «l’express» et deux conseillers. Il s’agit de Rishi Kowlessur, conseiller de district de Moka, et Nawshad Jumun, conseiller villageois de Montagne-Blanche. Contacté, Rishi Kowlessur a indiqué qu’il est en contact avec son homme de loi. Il compte entamer des actions juridiques contre Kalyan Tarolah. Il nie avoir divulgué les images incriminant le député. Quant au conseiller Nawshad Jumun, il est resté injoignable hier.

Une réputation de «coureur de jupon»

C’est «the talk of the town» depuis vendredi. Et à hier, les habitants de Montagne-Blanche s’intéressaient toujours autant à la saga #karokanngate. Constat fait lors d’une virée dans le village. «Tarolah éna sa répitasion la isi», laisse échapper un villageois. Quelle réputation ? «Coureur de jupon». «Li ti déza éna mové répitasion ek so zistwar lalang. Sa montré ki li pa finn tir okenn léson.» La plupart des gens, partisans du MSM et autres, réclament sa démission immédiate en tant que député car il n’aurait pas su saisir l’opportunité et se comporter comme il se doit, affirment-ils.

Le député se défend

Une vengeance politique du PTr. C’est ainsi que Kalyan Tarolah a qualifié toute l’affaire du #karokanngate, lors de sa conférence de presse, à Montagne-Blanche,hier après-midi. En présence de son avocat, Me Anoop Goodary, il est revenu sur les événements du 1er mars. Selon lui, la vidéo publiée par «l’express» hier matin ne montre pas toute la vérité. «Mo’nn ouver mo loto, gardien la inn trouvé, dimounn ki pé filmé-la inn trouvé pa ti éna personn», soutient le député. Il affirme que cette affaire est une machination du PTr car il représente une menace pour ses adversaires au n°10. La vice-présidente du village, aussi présente lors de la conférence de presse, a, elle, fait une courte déclaration. «Mo finn mont dan loto zis pou pran T-shirt», affirme-t-elle, encore une fois. D’autres membres du conseil de village présents ont réclamé que la réputation de la jeune femme ne soit plus ternie.