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Maha Shivaratree: les kanwars font le (road) show

2 mars 2019, 17:14

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Maha Shivaratree: les kanwars font le (road) show

Certains ne jurent que par la tradition. D’autres misent sur la créativité pour se différencier. Et pour d’autres encore, plus c’est grand, mieux c’est. Depuis mercredi, les kanwars attirent tous les regards alors que les dévots entament le pèlerinage vers le lac sacré de Grand-Bassin, dans le cadre de la fête Maha Shivaratree, célébrée lundi. Notre équipe a accompagné quelques pèlerins jusqu’au Ganga Talao.

Parmi les kanwars qui sortent de l’ordinaire, celui du groupe La Lucie Building, de Bel-Air-Rivière- Sèche. «Enn fierté pou nou sa», lance l’un des membres, Yashwan Moheeputh, 21 ans. C’est à La Marie que nous les avons rencontrés.

Yashwan Moheeputh confie que le kanwar leur a coûté quelque Rs 125 000. Les membres du groupe économisent Rs 300 mensuellement pour le confectionner. «Il y a un gros travail derrière, il ne s’agit pas que d’argent. Nous devons être créatifs pour nous différencier des autres.»

Leur kanwar, ajoute le jeune homme, raconte une histoire. Celle de la victoire du dieu Ganesh et du dieu Kartikeya. Leurs parents, Shiva et Parvati, avaient du mal à décider qui était celui qui devait se marier en premier. Alors, ils ont lancé un défi à Ganesh et Kartikeya : celui qui compléterait le tour du monde en premier se marierait avant l’autre. À ces mots, Kartikeya s’est éloigné. Tandis que Ganesh, connu comme le dieu de l’intelligence, a fait le tour de ses propres parents, disant que, pour lui, ils représentent le monde.

Le kanwar du groupe Shiv Shakti de Rivière-du-Rempart a lui aussi attiré tous les regards. Utam Madoo, 25 ans, explique que cela fait 15 ans que son groupe confectionne de grands kanwars. «Pour nous, c’est une question de dévotion mais aussi de fierté car nous représentons tout un village lors de notre pèlerinage. Chaque année, nous agrandissons notre kanwar grâce à des idées plus créatives.» Une trentaine de personnes se partagent le travail.

Malgré la dimension de leur kanwar, leur pèlerinage se passe dans de bonnes conditions, avance Utam Madoo. Certains membres s’occupent de la circulation pour éviter tout embouteillage.

L’express a également rencontré Yesh Bhoonderowa, Kheelesh Bhoonderowa et Peeyush Moheeputh. Depuis six ans, ils confectionnent des kanwars traditionnels pour le pèlerinage vers le lac sacré. Pour ces trois cousins, cette tradition tout en étant sacrée à une origine religieuse.

Les cousins Yesh et Kheelesh Bhoonderowa ainsi que Peeyush Moheeputh confectionnent des kanwars traditionnels depuis six ans.
Le couple Duarte, de France, était présent au Ganga Talao, hier.

Partage et entraide

Ils ne sont pas là pour faire le pèlerinage. Mais pour soutenir les dévots dans leur voyage vers le lieu saint. Venou Venketsamy (photo), 22 ans, est de ceux-là. C’est la première fois, confie-t-il, qu’il se porte volontaire pour distribuer de la nourriture aux pèlerins. «Je me sens vraiment fier car j’aide les dévots de Shiva. Je vais rester jusqu’à dimanche pour apporter mon soutien.» Idem pour Sunil Beekarry, trésorier de l’association La Laura Hindu Dharmic Sabha. «Ti puri, briyani, jus, café, dité, tou nou doné», lâche-t-il.

Et il y en a d’autres, à l’instar de ce couple français rencontré à Grand-Bassin, qui sont venus partager avec les pèlerins ce moment de dévotion. Ces Français, accompagnés de leur enfant, confient leur joie de vivre avec les Mauriciens «un moment aussi pur».