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Combined Cycle Gas Turbine: une nouvelle lettre du CEB finit dans un tiroir aux Finances

15 février 2019, 22:25

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Combined Cycle Gas Turbine: une nouvelle lettre du CEB finit dans un tiroir aux Finances

Énième camouflet pour le CEB quant au projet de turbine à Fort-George. Il s’est heurté à une fin de non-recevoir des Finances après une nouvelle tentative.

Le Central Electricity Board (CEB) s’entête sur le projet de Combined Cycle Gas Turbine (CCGT). Les divers revers essuyés par le corps parapublic à coups de missives du ministère des Finances, n’ont pas empêché la direction, sur demande du conseil d’administration, de faire une nouvelle requête.

Ainsi, dans une correspondance envoyée au ministère des Finances, en fin de semaine dernière, le CEB demande s’il peut contracter un prêt bancaire pour le besoin de la nouvelle turbine énergétique à Fort-George, dans la zone portuaire. Estimée à Rs 8 milliards, celle-ci devrait opérer au diesel dans un premier temps et au gaz naturel liquéfié (GNL) par la suite.

Toutefois, selon nos recoupements à haut niveau de l’exécutif, la dernière lettre du CEB a fini dans un tiroir. La justification : l’absence d’informations. «Demander un prêt à quelle banque, à quel taux et sur quelle durée ?», se demande-t-on du côté des récipiendaires. Une réplique lourde de sens, qui confirme que la guerre larvée sur ce dossier entre Pravind Jugnauth, le chef du gouvernement qui contrôle aussi les finances du pays, et son adjoint est loin d’être close. Ce, en dépit de l’option mozambicaine.

L’option mozambicaine, loin d’être une planche de salut pour Collendavelloo

À la surface, cette option discutée durant la visite du chef d’État mozambicain Filipe Jacinto Nyusi, à Maurice du 30 janvier au 2 février dernier, peut être perçue comme une planche de salut pour le Premier ministre adjoint et ministre des Services publics Ivan Collendavelloo. Lui, ardent défenseur du gaz naturel liquéfié (GNL), qui n’a pu convaincre le Premier ministre Pravind Jugnauth sur le Combined Cycle Gas Turbine (CCGT).

Le gouvernement mauricien a, en effet, annoncé qu’il envisage de développer une plate-forme logistique et commerciale pour le GNL, mais aussi pour le pétrole et le gaz, avec ce pays lusophone d’Afrique. Sur papier, il est prévu que Jean Pierre Jhumun, haut-commissaire de Maurice là-bas, signe un accord de principe au nom de la State Trading Corporation (STC) avec Empresa Nacional de Hidrocarbonetos, la compagnie pétrolière nationale du Mozambique, d’ici fin février. Également au programme : une nouvelle étude de faisabilité sur l’approvisionnement et les marchés.

Pourtant, deux prospections quasi similaires ont été commandées par des autorités mauriciennes depuis 2013. D’abord, celle commandée par le CEB, en 2013, à la firme australienne WorleyParsons, sur le potentiel du GNL pour la production électrique à Maurice. Et qui, en juillet 2014, a conclu qu’un tel projet nécessite un investissement initial d’environ Rs 20 milliards dans le port, pour la manutention du GNL et l’installation de regazéification. Une information fournie par… Ivan Collendavelloo, le 3 mars 2015, à l’Assemblée nationale, en réponse à une Private Notice Question de Paul Bérenger.

Ensuite, il y a eu celle prescrite par le CEB et la STC, sous l’actuel gouvernement, aux Américains Poten & Partners. Une première ébauche du rapport a été soumise en août 2018. Or les conclusions n’ont pas été rendues publiques, malgré la demande formulée au Parlement par le leader de l’opposition, Xavier Duval. Un comité ministériel présidé par Ivan Collendavelloo devait examiner le rapport et faire des recommandations au gouvernement. À ce jour, pas un mot. Quoi qu’il en soit, le projet gazier avec le Mozambique n’est pas pour demain. Officiellement, ce pays prévoit d’exporter du GNL à partir de 2022. Mais à la veille des élections présidentielles mozambicaines fixées au 15 octobre, les accords définitifs entre les sept partenaires, dont Anadarko et ExxonMobil des États-Unis, restent à être finalisés. Ces sociétés pétrolières projettent de produire, de liquéfier et de commercialiser une dizaine de millions de tonnes de GNL par an, à partir d’énormes gisements offshore du Mozambique.

Une fois les accords conclus, il faudra attendre qu’ExxonMobil construise toutes les installations de liquéfaction de gaz naturel. Mais avant tout, souligne un observateur avisé du secteur énergétique, l’étude du marché, non seulement ici, mais aussi dans les îles voisines comme les Seychelles, Madagascar et les Comores, afin d’assurer le volume nécessaire devra être concluante.