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Achats de fin d’année: les commerçants déplorent une baisse de leurs recettes

4 janvier 2019, 22:30

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Achats de fin d’année: les commerçants déplorent une baisse de leurs recettes

Au lendemain des fêtes, les commerçants font le bilan. Beaucoup constatent que les clients n’étaient pas au rendez-vous.

Les magasins, foires, marchands ambulants, supermarchés et centres commerciaux étaient pris d’assaut pendant les jours précédents la Noël et le nouvel An. Si les responsables des supermarchés et des centres commerciaux avancent qu’il est encore trop tôt pour avancer le montant des recettes, du côté des magasins, foires et marchands ambulants le bilan est fait. Tous parlent d’une baisse des ventes. Une baisse qui a été occasionnée par des facteurs autres que le cyclone Cilida.

Pour Raj Appadu, président du front commun des commerçants, les magasins situés dans les régions de Port-Louis et de Rose-Hill ont connu une baisse de 60 % de leur chiffre d’affaires. Ce, en raison des marchands ambulants qui se sont installés en face des magasins, avance-t-il. «Les gens entrent dans nos magasins par curiosité, mais c’est auprès des marchands ambulants qu’ils vont faire leurs achats. Car tout le monde croit qu’ils vendent leurs produits moins cher. Après tout, contrairement à nous, ils ne paient pas de taxes, de trade fees, de salaires et le National Pension Fund. Les clients ne vont pas affronter les foules pour entrer dans les magasins. Ils vont acheter ce qui se trouve devant eux.» Dans la foulée, Raj Appadu souligne que les marchandises qui se trouvent sous la varangue des magasins appartiennent souvent à des marchands ambulants. «Les propriétaires des magasins leur louent cet espace», dit-il.

«Peut-être que les gens n’ont pas assez d’argent.»

Vikash Mahady, président de l’Association des détenteurs d’étals à la foire de Quatre-Bornes estime aussi que ce sont les marchands ambulants qui ont obtenu le plus de clients. «Peut-être que les gens n’ont pas d’argent. Tout est cher à Maurice. Les gens préfèrent dépenser sur la nourriture et les boissons. Quant à l’achat de cadeaux, ils choisissent de le faire auprès de marchands ambulants », affirme-t-il. La mobilisation des gilets jaunes à la Réunion a aussi contribué à la diminution de la clientèle. «D’habitude, on reçoit beaucoup de clients réunionnais à cette période. Or, cette fois-ci ça n’a pas été le cas. Ce n’est qu’en début d’année qu’on les verra arriver », soupire Vikash Mahady.

Hyder Raman, président de l’Association des marchands ambulants n’est pas d’accord avec ses confrères. Particulièrement en ce qui concerne Port-Louis et Rose-Hill. «Depuis notre délocalisation en 2016, le nombre de clients n’a fait que diminuer. Une baisse qui a atteint plus de 50 % en 2018. Le grand public aimait effectuer ses achats auprès des marchands ambulants. Les fonctionnaires faisaient les leur pendant leur pause déjeuner. Mais on a perdu cette clientèle. Ils ne viennent pas à la place Decaen, près de la gare d’Immigration ou le Ruisseau-du-Pouce», laisse-t-il entendre. Conséquemment, bon nombre de leurs articles n’ont pas été vendus.

Les gens auraient perdu l’habitude d’acheter avec les marchands ambulants. «Que ce soit des gens de la classe moyenne ou les plus aisés, ils sont nombreux à chercher des facilités : un endroit où ils peuvent avoir un food court, des magasins et une aire de stationnement. Du coup, ce sont des foires cinq étoiles telles que l’on en trouve à Goodlands, à Mahébourg et à Quatre-Bornes qui attirent le plus», fait-il ressortir.

Au niveau des supermarchés tels que l’enseigne Intermart, c’était «business as usual.» «Dans nos huit supermarchés, c’était surtout les boissons alcoolisées et le chocolat qui étaient les produits les plus prisés. J’ai été surpris par l’augmentation de la vente de bière. En somme, la vente s’est déroulée selon nos attentes», déclare Ignace Lam, président de l’enseigne.