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Parliament TV Show: Zanzanie, jardin de la Compagnie et dodo baba

16 décembre 2018, 22:00

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Parliament TV Show: Zanzanie, jardin de la Compagnie et dodo baba

Pour ceux qui auraient raté un épisode, sachez que cette semaine a été marquée par les débats sur le Constitution (Amendment) Bill. Plus de la moitié des parlementaires ont pris la parole pour s’exprimer sur le projet de loi sur la réforme électorale. Mais nos députés ne se sont pas contentés de donner leurs points de vue. Ils se sont aussi fait remarquer mais pas toujours pour les bonnes raisons…

Était-ce un mauvais alignement des planètes ? Ou avaient-ils simplement marre de s’entendre les uns les autres en cette période de fêtes ? Nul ne le sait, mais toujours est-il que le lundi 10 décembre a été haut en couleurs au Parlement, surtout entre les élus du Muvman Liberater (ML) et Shakeel Mohamed.

Ravi Rutnah, engoncé dans sa veste taupe foncée, son noeud papillon de la même couleur et sa chemise rose, était parmi ceux qui ont balancé des attaques à tour de bras. Si son choix de couleur vestimentaire a retenu l’attention pour un moment, la situation a changé dès qu’il s’est mis debout pour prendre la parole. Tous étaient pendus à ses lèvres…

Dès qu’il a commencé à parler, le député de la circonscription n°7, Piton–Rivière-du-Rempart, a fait une virulente sortie contre Salim Abbas Mamode et Shakeel Mohamed qui, selon lui, veulent semer la «zanzanie». Le dictionnaire ne donne pas la définition de ce mot et Google propose deux choix : «Résultats pour Tanzanie» et «Essayez avec l’orthographe Zizanie…»

«Plusieurs d’entre eux ont préféré s’adonner à d’autres activités pendant que leurs confrères prenaient la parole dès la première tranche des travaux parlementaires.»

Ravi Rutnah répondait aux critiques de l’opposition lorsque ce mot lui a échappé. Il dénonçait ceux qui faisaient constamment référence à sa présence à une fonction où un haut gradé de la police avait tenu un discours communal. Le député a rappelé qu’il s’était déjà dissocié des propos de cette personne et ne comprenait pas pourquoi il se faisait toujours attaquer.

Ce n’est pas tout. Dès le début de son discours, lorsqu’il a mentionné l’Espagne de «Francisco François» parmi sa liste de pays avec des régimes totalitaires, le ton était donné. Le député susmentionné était présent dans l’hémicycle au moment du discours et à l’heure des faits, était toujours député de Rodrigues. Est-ce qu’il a voulu dire «Francisco Franco» ? Personne ne le sait…

Peu après avoir parlé de l’Espagne, le député Rutnah s’est fait rappeler à l’ordre par Joe Lesjongard lorsqu’il a parlé «d’aboyeur de service». Le Deputy Speaker lui a demandé de retirer ses propos, ce qu’il a fait à contrecoeur, précisant que lorsque d’autres utilisent ce terme pour le désigner, personne ne leur demande de «withdraw». Ravi Rutnah ne précise cependant pas que cela s’est fait hors du Parlement. «I’m glad it hurts», a-t-il affirmé haut et fort.

Le même jour, Anil Gayan et Shakeel Mohamed ont eu un vif accrochage pendant le discours du ministre du Tourisme. Ce dernier a commencé par parler du point de vue du député travailliste lors des débats sur le projet de loi sur l’avortement en 2012. Anil Gayan a affirmé que Shakeel Mohamed avait parlé contre et voté pour. Ce dernier ne s’est pas laissé faire et a affirmé qu’il n’a «jamais dit (qu’il) était contre cette loi pour la voter ensuite. [Je] me suis exprimé longuement à ce sujet», s’est-il défendu.

Dans le même souffle, Anil Gayan a poursuivi sa tirade en citant plusieurs interviews que l’ancien ministre du Travail a accordées sur le leadership du PTr. Citations que Shakeel Mohamed a jugées fausses et hors contexte. La speaker a vu rouge et est entrée en jeu. Mais même là, Shakeel Mohamed n’était pas d’accord. «I do not agree with you Madam Speaker and I said it respectfully», a-t-il dit. Face à cette levée de boucliers contre son autorité, Maya Hanoomanjee a suspendu le Parlement pour vérifier les interviews et a confirmé la véracité des propos d’Anil Gayan.

Les députés du ML n’ont pas été épargnés non plus. Lors de son discours, Xavier-Luc Duval a qualifié le discours d’Ivan Collendavelloo d’«ugly spectacle». Discours pendant lequel il «sollicitait des voix» au sein du Parlement. L’attitude du Deputy Prime minister était «indécente», surtout qu’il n’a pas «catch any clients» et que sa performance était digne du «jardin de la Compagnie». Avant même que Maya Hanoomanjee ne dégaine, le leader de l’opposition l’a rassurée en affirmant qu’il n’allait pas répéter ses propos…

Si les scènes du Parlement ont tenu la population en haleine tel un «fim 6h30», nos parlementaires eux-mêmes n’ont pas tout apprécié. Plusieurs d’entre eux ont préféré s’adonner à d’autres activités pendant que leurs confrères prenaient la parole dès la première tranche des travaux parlementaires. Sangeet Fowdar, sir Anerood Jugnauth, Pradeep Roopun, Prem Koonjoo et bien d’autres ont tous «kraz enn ti somey» alors que les débats sur la réforme électorale allaient bon train.

Heureusement que tous étaient d’accord sur le fait que ce projet de loi était «très important»